1. The Lotus Path (8:42) 2. Transforming Tensions (5:15) 3. Rajazz 6 - presentation (8:18) 4. Rajazz 6 - development (6:57) |
Date de sortie : 18 octobre 2024 Manuel Hermia (saxophone ténor, bansuri, flûte) ; Christine Ott (ondes Martenot) Photos sur cette page : Maël G. Lagadec (Manuel Hermia) et Christine Ott / Wikipedia |
Chronique
Ce disque a été enregistré live dans l’église de Rossignol dans le cadre d’une carte blanche donnée à Manuel Hermia à l’occasion du Gaume Jazz Festival d’août 2023. La musique est très particulière d’abord parce qu’elle est basée sur le concept de « rajazz » imaginé il y a quelques 20 années par le saxophoniste qui, en juillet 2006, avait déjà sorti un album intitulé Rajazz sur le label Igloo. Sans entrer dans les règles strictes et principes théoriques que l’on trouvera exposés en détail sur le site personnel du musicien, disons que le « rajazz », dont le mot est une contraction entre raga et jazz, est une manière originale de structurer le matériau musical par le biais d’un croisement entre la musique modale indienne et la musique tonale occidentale. Ensuite, une seconde particularité de cet album est que la musique est jouée en duo avec une ondiste, en l’occurrence Christine Ott, spécialiste de cet instrument électronique appelé « Ondes Martenot » dont le potentiel expressif est très large puisqu’il peut aller d’effets sonores « tombés du futur » à des voix angéliques « venues d’ailleurs » (raison pour laquelle l’instrument a été très utilisé dans les bandes originales de film comme celles, entre autres, de Star Trek ou de Lawrence d’Arabie). Le répertoire comprend quatre titres dont l’inspiration ésotérique (au sens étymologique de doctrine des choses « intérieures ») est explicitée dans le livret. Mais ce que l’auditeur ressent, c’est surtout une translation à distance, loin de l’absurdité d’une vie moderne sans but spirituel, plus proche d'une sagesse orientale ou de celle des anciens peuples aux temps pharaoniques. Les sons organiques du saxophone ténor et du bansuri (flûte indienne) mêlés aux vibrations créées par les ondes Martenot instaurent un climat envoûtant, renvoyant à une harmonie qui dépasse celle de la musique, rendant soudain plus évidentes les forces cosmiques invisibles qui régissent nos vies. Dans les notes de pochette, on peut lire « poussant dans la boue et les marécages, la fleur de lotus est devenue le symbole de la pureté, mais aussi d’une sorte de dépassement, de transcendance, de capacité à transformer les expériences pénibles et la souffrance en une forme beauté, de paix et de perfection absolue ». Aux antipodes des bruits d’une planète de plus en plus tétanisée par la violence, c’est bien la voie éternelle du lotus que cette indicible musique invite à suivre. [ Chronique par Pierre Dulieu ] |
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