1. Meandering Demons (7:14) 2. Ravenous Hound (8:54) 3. Glass Sanctuary (7:20) 4. Interdimensional Planet Hopper (11:45) 5. Rude Awakening (9:05) 6. Transient Being (8:33) 7. Barrel of Monkeys (10:55) |
Date de sortie : 24 mars 2024 Personnel: Peter Van Huffel (saxophone baryton, électronique, compositions) ; Lina Allemano (trompette) ; Antonis Anissegos (piano, électronique) ; Joe Hertenstein (batterie) Enregistré par Martin Offik les 12 et 13 octobre 2022 aux Hansa Studios, Berlin. Produit par Peter Van Huffel Design & artwork : Travassos / Photos : Manuel Miethe |
Chronique
Le nouveau projet de Peter Van Huffel, saxophoniste belgo-canadien basé à Berlin, s’appelle Callisto. C’est un quartet sans basse qui, outre le leader au sax baryton, inclut la canadienne Lina Allemano, entendue récemment sur l’album Khyal de Sophie Tassignon, le pianiste grec Antonis Anissegos qui est également versé dans la musique électronique et le batteur allemand Joe Hertenstein. Leur premier disque est sorti sur Clean Feed. Ouverte, originale et aventureuse mais soigneusement agencée et arrangée, la musique de Callisto s’inscrit parfaitement dans l’essence musicale avant-gardiste de la désormais célèbre firme lisboète. Assez éloignée du groove punk prisé par l'autre projet du leader, Gorilla Mask (également sur Clean Feed), la musique de Meandering Demons se joue plutôt dans un registre pluriel incluant passages pulsionnels et parties envoûtantes. Un des titres parmi les plus marquants est Glass Sanctuary, une pièce organique complexe, hantée par des plaintes électroniques et un piano électrique, et habillée d'un arrangement infernal où domine la trompette entrelacée avec le baryton. Pas de grandes envolées en solitaire ici mais une œuvre collective tendue dont l’énergie créative et le pouvoir hypnotique ne sont pas sans évoquer le M-Base de Steve Coleman et, par extension, Aka Moon à ses débuts. Avec un intitulé décalé comme Interdimensional Planet Hopper, ce morceau ne pouvait être qu’un tremplin vers l’inconnu et c’est ébahi qu’on écoute cette bande-son aussi mystérieuse que fascinante, digne d’accompagner un épisode de Doctor Who. Ravenous Hound séduit par son long solo de sax baryton lâché sur une rythmique tribale assortie de claviers électriques distordus. Quant au titre éponyme, c’est encore une création collégiale spontanée, parsemée de ruptures et de contrepoints improbables, qu’on suit comme on s’abandonnerait à une rivière sinueuse et mouvementée. Le reste est bien sûr à l'avenant de ces quatre pièces citées pour exemple, le tout composant un répertoire caractérisé par une vraie identité sonore qui s'explique en partie par l'étonnante osmose entre les quatre musiciens. Libéré de tout dogme, le jazz de Callisto est à la fois cérébral et viscéral, impétueux mais d’une grande rigueur, post-free mais évocateur. Grâce soit rendue au label Clean Feed pour permettre à une telle musique d’exister ! [ Chronique de Pierre Dulieu ] |
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Sur Internet
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