01. Lupo (6:02) 02. The Old Ship (7:25) 03. 5.4 (6:46) 04. Self Control (8:06) 05. Before You Go (5:59) 06. Trois Fois Rien (9:45) 07. Milton’s Dream (7:15) 08. Neo (7:22) 09. Something Is Missing (5:11) 10. U-Turn (5:06) |
Durée Totale : 69'19" - Sorti le 6 mai 2016 Enregistré du 25 au 27 octobre 2014 au Jet Studio à Bruxelles Toutes le compositions sont de Fabrizio Graceffa Fabrizio Graceffa (guitare, compositeur); Jean-Paul Estiévenart (trompette); Nicolas Kummert (saxophone ténor); Edouard Wallyn (trombone); Boris Schmidt (contrebasse); Teun Verbruggen (batterie) + Jacques Pili (basse électrique sur 4, 8 & 10) |
Chronique
Premier titre de ce fascinant compact, Lupo évoque fugacement les musiques jouées par Miles Davis avec Gil Evans. C'est dire l'ampleur de cette composition qui doit autant à la beauté de sa mélodie nostalgique qu'aux subtils détails de ses ornementations. C'est dire aussi que Fabrizio Graceffa n'a pas lésiné sur les moyens de donner vie à sa musique plurielle en réunissant autour de sa guitare un sextet de luxe (étendu en septet avec Jacques Pili à la basse électrique sur trois morceaux) capable d'exprimer une grande variété d'humeurs. Plus éthérée et volontiers vagabonde, la plage suivante, The Old Ship, en dit plus long sur la filiation de ce groupe qui remonte jusqu'aux albums Cycles de Peer Baierlein et Sound Tracks d'Yves Peeters. Ici aussi, on sent le vent du large qui gonfle les voiles tandis que le saxophoniste Nicolas Kummert affronte dans un flamboyant solo les lames de plus en plus amples d'une rythmique sensible à la moindre brise. Mais les titres se fondent les uns dans les autres et ne se ressemblent guère. Ainsi, après une longue introduction à la contrebasse sur fond de bourdon, 5.4 développe-t-il un groove lancinant sans pour autant se départir d'une certaine douceur. Et c'est l'occasion pour le jeune tromboniste français Edouard Wallyn de briller dans un belle envolée limpide. Rares sont les musiques qui respirent comme celle-ci. Les compositions de Graceffa sont intelligemment agencées et profitent des talents impliqués. Des unissons à géométrie variable qui énoncent les thèmes aux improvisations solitaires, en passant par les mesures collectives délicatement et parfois audacieusement ouvragées, tout ici est une question de dosage nécessaire pour métamorphoser chaque note en quelque chose de précieux. Graceffa lui-même affiche des sonorités plurielles en se moquant des barrières stylistiques. Il peut, comme sur Sur Before You Go, colorer l'espace à l'instar d'un Bill Frisell et, sur Trois Fois Rien, se souvenir soudain de ses années rock et faire gronder sa guitare comme un de ces slingers texans à chapeau de cow-boy. Et puis, il y a ce Milton Dream probablement dédié à Milton Nascimento qui éclaire le répertoire d'un rayon de soleil brésilien. Dans tous les cas, on voyage. Enfin, ne pas mentionner le trompettiste Jean-Paul Estiévenart serait inconvenant tant son apport omniprésent est essentiel au sein de cette formation (écoutez-le seulement plonger dans l'inconnu sur le dernier titre qui donne son nom à l'album). Quelque part, U-Turn ressemble à un nuage d'été: il est léger, aérien, poétique, suggère continuellement des images par ses formes mouvantes, et vous invite à fuguer avec lui vers l'horizon … et au-delà! |
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