La Sélection de Juillet 2004




Diederik Wissels : Song Of You


Diederik Wissels : Song Of You


(IGLOO IGL 170 / SOWAREX)

Diederik Wissels (piano)
Christophe Wallemme (b), Michel Seba (Percussion)
Olivier Louvel (guitars, saz, balaïka), Erik Truffaz (tp), Tore Brunborg (ts, ss)
Olivier Ker Ourio (harmonica), Fay Claassen (voc), Kathy Adam (violoncelle)

Enregistré en septembre 2003 au studio IGLOO (Belgique)




  1. Daybreak - 05:00
  2. Lonely Painter - 04:02
  3. Rainbowbridge - 04:13
  4. El Manfaz - 04:42
  5. The Worrystone - 05:46
  6. Somewhere, Someone... - 05:10
  7. Song Of You - 04:08
  8. Singing Like A Morningbird - 06:43
  9. Silent Song - 06:57
  10. The Forest of Forgotten Words - 06:44
  11. After Slumber - 02:40
  12. Hermeto - 04:13
Toutes les compositions sont de Diederik Wissels

Total Time 60:26




Songs Of You / intérieurLe Hollandais Diederik Wissels est déjà un pianiste rare mais Song Of You apparaît, dans sa discographie, comme un disque unique par son esthétique sans œillères qui ravira non seulement les amateurs de jazz mais également un public plus large appréciant aussi bien la musique de chambre que la musique folklorique, qu’elle soit d’ici ou d’ailleurs. Daybreak, le premier titre du répertoire, évoque pour moi les grandes compositions de John Lewis inspirées par la musique classique et peut être rattaché au courant musical que l’on appelle Third Stream. Même charme, même fraîcheur des notes, même progression harmonique légère sur laquelle s’envole le piano cristallin et la voix aérienne de Fay Claassen. Cette superbe miniature n’est toutefois que le liminaire d’autres voluptés, la palette artistique ayant été élargie par le leader de façon à laisser se côtoyer des musiciens qui déploient au fil des plages des sonorités singulières et fort différentes. Olivier Ker Ourio, particulièrement impressionnant sur Lonely Painter dédié à Joni Mitchell et sur Silent Song, affiche une maestria qui colle l’auditeur à son casque : déconcertant de naturel, son phrasé est souple, sinueux et précis, sa sonorité d’une pureté extrême, ses envolées en solo lyriques et sa mise en perspective de l’harmonie tout simplement époustouflante. Sur Rainbowbridge, c’est le trompettiste Erik Truffaz, grand défricheur d’espaces sonores, que l’on a plaisir à retrouver sur une composition aux accents plus actuels appuyés par les percussions subtiles de Michel Seba et la guitare atmosphérique d’Olivier Louvel. Ce dernier, grand amoureux des musiques du monde, a aussi apporté avec lui toutes sortes de mandolines, balaïkas et autres saz qui colorent les partitions de fort belle manière, transgressant les styles avec un total dédain de la convenance normative (The Worrystone). Ajoutez encore à tout cela quelques interventions de haute volée du saxophoniste norvégien Tore Brunborg (rappelez-vous Hyperborean d'Arild Andersen), Kathy Adam au violoncelle ainsi qu'une assise rythmique qui souligne les textures avec économie et naturel et vous obtenez un disque à géométrie variable centré sur l’exploration des timbres ainsi que sur le mélange des genres sans que l’on ne se départisse jamais du grand art de la mélodie et de l'arrangement. Impossible à classifier, la musique de Wissels apparaît ici fractale et complexe mais elle n’en procure pas moins un plaisir imminent et rémanent par l’émotion qu’elle suscite et la formidable poésie qu’elle dégage.


A écouter en priorité :
  • Daybreak : un titre qui rappelle les tentatives du Modern Jazz Quartet de combiner la musique classique occidentale et le jazz improvisé. L’idée de faire appel à un instrument aussi singulier dans le jazz que l’harmonica chromatique peut surprendre mais le son si clair, si doux et si précis de Olivier Ker Ourio emporte une totale adhésion. La voix de Fay Claassen monte jusqu’aux nuages tandis que le piano léger de Wissels tisse la mélodie, glisse vers l’improvisation et soude l’arrangement de cette miniature que l’on peut aisément reconnaître comme la plus belle des musiques de chambre du vingtième siècle.

  • Song of You : le piano du leader butine les notes en jouant avec le silence jusqu’à ce que la trompette crépusculaire d’Erik Truffaz venue de nulle part plonge au cœur de l’émotion. La musique est intérieure, le jazz à fleur de peau. Le paysage sonore s’effiloche et s’étire tandis que l’auditeur retient sa respiration pour ne pas troubler les ondes frissonnantes. Un titre en duo inoubliable.


Discographie de Diederik Wissels

Sur Internet :




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