Compositions et arrangements par Olivier Collette sauf The World Needs Us To Be (Diederick Wissels, Arrang. Wissels - Collette) |
Notre univers est fait de cycles : les jours, les saisons, la vie, la mort semblable au Phénix qui renaît perpétuellement de ses cendres. Chaque instant de ces cycles possède sa beauté, sa magie, comme autant d’arabesques d’une immense danse paisible. Nous oublions souvent de les contempler… L’homme a également le pouvoir de transformer cet univers. A nous de le rendre plus tendre, plus beau qu’il ne l’était à l’aube des jours.
Ce fragment extrait des notes de pochette illustre fort bien l’ambiance de ce disque à la fois joyeuse et positive, à contre courant de l’air du temps plutôt rythmé par le beat implacable d’hommes en colère. Poétique aussi se révèle cette musique colorée dont le but avoué est avant tout de faire plaisir. Le jeune pianiste y confirme ses qualités de compositeur en créant des mélodies fraîches et aguichantes qui conduisent à des espaces d’improvisation aérés où s’envolent les nombreux solistes invités. Parmi ces derniers, on note Bart Defoort aux saxophones soprano et ténor, comme toujours mordant et passionnant (Phénix), Olivier Bodson au bugle, Kurt Budé à la clarinette basse (remarquable sur Tango Solitude) et Olivier Ker Ourio qui s’inscrit ici dans la filiation d’un Toots Thielemans avec sa manière tout en nuances de faire chanter son harmonica chromatique (Arabesque). Loin de se cantonner dans un seul registre, Collette brasse large et compose des miniatures dans des genres qui vont du tango à la ballade romantique en passant par le hard bop. Le lien entre tout ça, ce sont les arrangements finement ciselés qui privilégient la simplicité, la séduction, une sorte de respiration qui fait que l’écoute de ce disque ressemble à une promenade paisible dans l’ombre d’un sous-bois. Sur quelques titres, le leader s’est adjoint un quatuor à cordes et a demandé un coup de main à Diederik Wissels pour les arrangements mais, à l’instar de son illustre invité, on reste toujours dans la nuance et la sobriété. En tant que pianiste, Olivier Collette révèle un toucher délicat même s’il prend soin de ne pas trop s’écarter de ses mélodies laissant à ses solistes le soin d’en explorer plus avant les arcanes. Quant à la rythmique composée de Bart De Nolf à la basse et de Jan de Haas à la batterie, elle s’intègre avec aisance dans le projet en lui apportant cette pulsation tranquille et sautillante qui n’est pas pour rien dans la dynamique de l’ensemble. Ainsi, en un peu moins de 70 minutes, l’auditeur passe de l’aube au crépuscule, explorant des paysages musicaux harmonisés avec une tendresse et une joliesse que tempère avec bonheur une belle vivacité, avant que le disque ne se referme comme il a commencé sur quelques accords de guitare acoustique habilement égrenés par Fabien Degryse. Et l’auditeur se sent heureux comme s’il venait de vivre tout un jour paisible à la campagne au milieu d’une nature originelle enfin retrouvée. Objectif atteint. Impact durable. Pari gagné et disque recommandé ! |
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