- CD 1 : Kris Defoort Quartet 01. Looking Around - 10:00 02. Opposite Worlds - 11:41 03. Round Trip - 10:29 04. Tranen - 12:13 05. Perpetuum - 08:01 - CD 2 - Kris Defoort & Dreamtime 01. Passages - 47:53 |
Enregistré au Studio Jet à Bruxelles en décembre 1997 Produit par Kris Defoort (Toutes les compositions sont de Kris Defoort sauf Round Trip de Ornette Coleman) |
Sur la scène jazz belge, le pianiste et compositeur Kris Defoort est un musicien à part. Attiré autant par l'improvisation que par la musique classique contemporaine, il fut notamment à la base de l'ensemble Octurn dont la musique ambitieuse, à la fois lyrique et complexe, est reconnue par tous comme une œuvre profondément originale. Le voici de retour sur ce double compact avec deux projets bien distincts.
Un premier disque en quartet offre quatre longues compositions de jazz moderne dont les jeux d'ombre et de lumière reflètent une tension entre ce qui est écrit et ce qui ne l'est pas (Opposite Worlds) tout en mettant bien en évidence les talents d'improvisateur du saxophoniste Mark Turner et ceux du leader. Aux antipodes d'un jazz accessible plutôt dans l'air du temps, Kris Defoort y met en scène un univers étrange dont les paysages sonores n'excluent jamais l'émotion et invitent constamment l'âme au voyage. Le second disque est interprété par Dreamtime, un ensemble de 11 musiciens parmi lesquels on retrouve les habituels compagnons du pianiste flamand : Jeroen Van Herzeele au ténor, Michel Massot au tuba, Pierre Bernard à la flûte, le bassiste Nicolas Thys et le trompettiste Laurent Blondiau. L'unique composition intitulée Passages est en fait la bande son d'un spectacle de danse chorégraphié par Fatou Traoré (déjà à l'origine de l'étonnante création On The Wave avec le groupe Aka Moon). Evoquant les gens qui passent, la fugacité des choses, le hasard des rencontres, la musique accompagne les personnages filant sur des trajectoires mystérieuses et ponctue leurs interactions. Exploitant avec beaucoup de subtilité ses deux sous-ensembles, l'un composé de cuivres et l'autre de saxophones, flûtes et bois, l'œuvre déambule sur près de 50 minutes remémorant parfois l'orchestre de Gil Evans et ailleurs, quand la course s'emballe, celui plus sombre et violent de Charlie Mingus. Structure en perpétuel devenir, Passages s'articule autour de mutations successives : la partition évolue ainsi constamment, entre harmonie et chaos, vers quelque chose que l'on ne saurait appréhender. Elle fait penser à ces attracteurs étranges dont les oscillations irrégulières d'apparence aléatoire ne font qu'obéir à un mécanisme aussi occulte que déterministe..... Magistrale et intrigante à la fois, voilà une musique à recommander à tous ceux qui ne sont pas inconditionnels de l'émotion facile. |
Originaire de Fairborn dans l'Ohio, élevé en Californie et aujourd'hui installé à New York, Mark Turner est un diplômé du Berklee College de Boston (1990). Inspiré aussi bien par John Coltrane et Wayne Marsh que par Bartok ou Schoenberg, ce saxophoniste de 34 ans fait preuve d'une étonnante concentration dans son jeu où transparaissent ses multiples influences. Après Yam Yam (Criss Cross, 1994) et un second compact éponyme (Warner Brothers, 1998), son troisième disque en leader, In This World (Warner Brothers, 1998), enregistré en compagnie de Kurt Rosenwinkel (gt), Brad Mehldau (p), Larry Grenadier (b), et Brian Blade (dr), témoigne de son goût des surprises, de l'harmonie et de l'aventure mélodique. Il s'avère aussi que Turner est un maître de la ballade : son prochain opus, annoncé pour février 2000, lui sera d'ailleurs entièrement consacrée. Il a été sélectionné par Downbeat (Juin 1999) comme l'un des 25 noms à retenir pour le futur (à côté entre autres de Brad Mehldau, Regina Carter, Ellery Eskelin, D.D. Jackson, Larry Grenadier, Ingrid Jensen et Matthew Shipp). |
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