01. Me Standart, You Poor (Peter Vermeersch) - 7:53 02. Random Riffs (Frank Zappa) - 3:46 03. Take Your Clothes Off When You Dance (Frank Zappa) - 4:10 04. Abracadabra (Pierre Vervloesem) - 3:58 05. Solitude (Frank Zappa) - 4:13 06. Ahmad & Juan (Peter Vermeersch) - 11: 59 07. City Of Tiny Lites (Frank Zappa) - 9:52 |
Durée Totale : 46'23" - Sorti en février 2016 Enregistré live en 2014 à Ghent, Mechelen, Rotterdam, Sint-Niklaas, et Breda. Pierre Vervloesem (gt); Kristof Roseeuw (b); Peter Vandenberghe (claviers); Teun Verbruggen (dr); Peter Vermeersch (b-cl); Tom Wouters (cl, vib); Benjamin Boutreur (as); Michel Mast (ts); Bruno Vansina (ts, fl); Berlinde Deman (tuba); Luc Van Lieshout (tp); Bart Maris (tp); Stefaan Blancke (tb); Marc Meeuwissen (tb) + Invités |
Chronique
Flat Earth Society n'a à priori rien à voir avec la société du même nom dédiée aux vrais mystères de l'univers et qui va à l'encontre de la crédulité populaire en affirmant que la terre est plate. Encore que ces deux sociétés homonymes ont au moins deux choses en commun: la persévérance (la formation musicale de Peter Vermeersch existe depuis 1988) et un côté "logique absurde" qui les rend tous deux fort sympathiques (quel autre groupe musical peut se vanter d'avoir raconté le destin tragique d’un iceberg de 1912 qui, après un incident très médiatisé avec un paquebot de luxe, disparut de manière anonyme dans l’Atlantique Nord?). Cette fois, le big band (14 musiciens plus quatre invités) rend hommage à l'un des compositeurs les plus singuliers du 20ème siècle: Frank Zappa dont l'humour, la dérision, l'éclectisme, le goût des grands orchestres ainsi que les pièces hybrides, aux confins du rock, du jazz et de la musique contemporaine, prédisposaient naturellement à être la cible de cet ensemble créatif qu'est Flat Earth Society. Alors oui, on trouve ici quelques reprises de Zappa dont l'univers musical n'a jamais été oublié et qui, 23 ans après la disparition de son créateur, semble toujours en expansion. Loin de n'être que des copies, ces nouvelles versions interprétées live surprennent par leur folle énergie tandis que l'attitude "Make a Jazz Noise Here" sert à merveille la cause du grand moustachu. City Of Tiny Lites par exemple, dont l'original est inclus sur Sheik Yerbouti, connait ici une autre vie qui aurait sûrement ravi son compositeur. Portée à incandescence, cette chanson plutôt classique à la gloire des lumières de L.A. ne fait ni l'impasse sur le chant ni sur son fameux solo de guitare (pour l'occasion réparti entre les deux guitaristes Pierre Vervloesem et Mauro Pawlowski) mais il est aussi propice à un débordement d'échanges entre souffleurs qui évoque les improvisations déjantées du "grand wazoo". Random Riffs ressemble à un de ces collages zappaiens tandis que l'oreille se dresse devant quelques riffs célèbres dont celui en or massif de Peaches en Regalia. Avant de devenir la petite ritournelle pop incluse sur We're Only In It For The Money, Take Your Clothes Off When You Dance était un instrumental qui permettait à Frank de s'essayer au jazz classique (confer la version de 1961 trouvée sur The Lost Episodes), ce qui explique sans doute pourquoi ce titre a été retenu, cousu dans un somptueux arrangement, et déchiré par un autre solo de six-cordes dans le style relax du maître. Et puis, il y a aussi l'atypique Solitude, la seule chanson vraiment sentimentale écrite par Zappa pour sa femme Gail mais qu'il n'enregistra jamais ni en studio ni en concert, ici délivrée dans un arrangement d'Ed Palermo et chantée en duo par le guitariste Mauro Pawlowski et la tubiste Berlinde Deman. Le reste du programme est constitué d'originaux qui viennent s'intercaler avec bonheur entre les reprises tant elle incarnent l'esprit de la Zappa music quand son auteur la voulait jazzy. La pièce la plus suave du disque est le superbe Ahmad & Juan avec ses textures raffinées, ses percussions, son groove suave, et des envolées étincelantes de sax et de trompette qui densifient progressivement la cadence. Je devrais encore vous parler de Me Standard, You Poor et d'Abracadabra mais bon, je ne vais quand même pas tout vous raconter… Vous l'aurez compris: Terms Of Embarrassment est un album forcément bizarre (avec une drôle d'odeur aurait dit Frank) ou cohabitent l'impondérable, la liberté, l'humour, la célébration, et beaucoup de musique oblique entre jazz et rock dont l'espièglerie contagieuse ira droit au cœur des vrais zappaphiles. |
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