01. Quand on n' a que l'amour (8:04) / Lode Mertens (arrangement), Brel 02. La chanson des vieux amants (5:45) / P. Drevet (arr.), Brel, G. Jouannest 03. Vesoul - Amsterdam, (7:37) / Dieter Limbourg (arr.), Brel 04. Ces gens-là (6:53) / Gyuri Spies (arrangement), Brel 05. Mathilde (6:67) / Pierre Drevet (arr.), Brel, Gérard Jouannest 06. Ne me quitte pas (4:26) / Nathalie Loriers (arrangement), Brel 07. Le plat pays (8:06) / Dieter Limbourg (arrangement), Brel 08. Bruxelles (8:55) / Frank Vaganée (arr.), Brel, G. Jouannest 09. Isabelle (5:02) / Gyuri Spies (arr.), Brel, François Rauber 10. La valse à mille temps (5:16) / Lode Mertens (arr.), Brel |
Enregistré du 24 au 26 Juin 2015 au Bijloke Studio, Gent - Sortie : Janvier 2016 David Linx (chant); Frank Vaganée (saxophone alto, saxophone soprano, flûte, directeur artistique); Dieter Limbourg, Kurt Van Herck (saxophone alto, saxophone soprano, clarinette, flûte); Bart Defoort (saxophone ténor, saxophone soprano, clarinette); Bo Van Der Werf (saxophone baryton, clarinette basse); Serge Plume, Nico Schepers, Pierre Drevet, Jeroen Van Malderen (trompette, bugle); Marc Godefroid, Lode Mertens, Ben Fleerakkers (trombone); Laurent Hendrick (trombone basse); Nathalie Loriers (piano); Jos Machtel (contrebasse); Toni Vitacolonna (batterie) |
Chronique
L'initiative est venue de Frank Vaganée, le directeur de cette formidable machine à swing qu'est le Brussels Jazz Orchestra: proposer à David Linx une collaboration en vue de rendre un hommage à Jacques Brel. Une idée à priori évidente (pour des Belges) et qui parle tout de suite à l'imaginaire mais qui en fin de compte n'est pas si simple à concrétiser. Car les pièges à éviter sont nombreux: comment s'approprier des chansons, interprétées comme s'il allait en mourir par un énergumène expressionniste et aujourd'hui ancrées dans la mémoire collective? Comment leur procurer une nouvelle fraîcheur sans pour autant les dénaturer? Et surtout, comment les faire swinguer puisqu'en principe, ce projet relève quand même du jazz? Autant de questions qui ont ici trouvé une réponse à la mesure du talent des artistes impliqués. Car David Linx peut tout chanter et, que ce soit en italien, en anglais ou en français, cela fait bien longtemps qu'il a fait sienne la devise de Duke Ellington : it don't mean a thing if it ain't got that swing. Quand au Brussels Jazz Orchestra, ses musiciens ont réalisé l'impossible: garder les nuances des versions originales tout en les enrobant dans des arrangements qui, pour sophistiqués qu'ils soient, parviennent encore à susciter l'émoi. Celui de Bruxelles, écrit par Frank Vaganée, est par exemple splendide, évoquant une sorte de "Belgique Joyeuse" colorée et chimérique à la Quick & Flupke. Et celui conçu par Dieter Limbourg pour Vesoul / Amsterdam, un étonnant regroupement de deux chansons qui fonctionne à merveille, ne l'est pas moins. Evidemment, comme on a privilégié un travail conséquent sur la musique, les durées se sont allongées (plusieurs titres dépassent les huit minutes) pour laisser la place à de brillantes sections musicales, du scat et des envolées en solo dignes du plus grand des big bands modernes. Mises en places avec rigueur et élégance, ces digressions instrumentales s'accommodent fort bien des chansons de Brel: elle en aèrent les textes sans les trahir, leur donnent du corps et un supplément d'âme pour enfin les transformer, en un coup de baguette orchestrale magique, en autant de standards (comme les orchestres de jazz américains le firent jadis avec les songbooks de Jerome Kern, Richard Rodgers ou George Gershwin). Et peut-être parce qu'elle est chantée en anglais, ça saute aux oreilles à l'écoute d'Isabelle, cette magnifique ballade enluminée par la trompette bouchée de Jeroen Van Malderen et offerte dans un arrangement somptueux de Gyuri Spies. Après Changing Faces en 2007 et Another Porgy And A Different Bess en 2010, cette troisième production de Linx avec le BJO entérine de façon magistrale l'une des plus belles rencontres du jazz actuel entre voix et musique. Quant à Brel, dont le fantôme est débusqué là où on ne l'attendait pas, son auréole brille encore un peu plus fort au panthéon des grands auteurs compositeurs. |
|
Sur Internet |
Discographie de David Linx avec le Brussels Jazz Orchestra
|
|
Commentaires et avis sur ce site : livre d'or Contact pour promotion : @dragonjazz.com |