01. Remembered (6:03) 02. Doubt (4:32) 03. One Fine Day (4:46) 04. Lamento (4:52) 05. Late April (6:15) 06. Still Water (6:27) 07. Most Of The Time (4:01) |
Date de sortie : 1er octobre 2021 Martin Salemi (piano) ; Boris Schmidt (contrebasse) ; Daniel Jonkers (batterie) Enregistré par Vincent De Bast au Gam Studio les 30 Avril et 1er mai 2021. |
Chronique
On se souvient de son premier disque, Short Stories, sélection du mois sur ce magazine, qui offrait une musique suave et légère comme une brise d'été. Quatre années plus tard, le pianiste Martin Salemi revient, toujours en trio, mais avec un nouveau line-up comprenant Boris Schmidt à la contrebasse et Daniel Jonkers à la batterie. L'illustration de la splendide pochette, cette fois encore réalisée par le père du leader, Jean-Claude Salemi, et toujours dans le même style vivant évoquant la bande dessinée d'un Maurice Tillieux mâtiné d'Yves Chaland, souligne certainement une continuité dans l'esthétique et l'approche musicale du pianiste et compositeur. Le premier titre Remembered plonge d'emblée l'auditeur dans un univers feutré où la mélodie est reine. Les phrases lyriques et délicates jouées au piano semblent survoler la rythmique plutôt que d'être pulsées par elle. Cette musique est librement enracinée dans la tradition classique et, dans les années 60, on l'aurait volontiers cataloguée comme du jazz appartenant au courant « third stream » mais aujourd'hui, ce sont davantage des références européennes comme Diederik Wissels, Stefano Bollani ou Tord Gustavsen qui viennent à l'esprit. Les plages s'enchaînent et coulent avec intelligence dans une fausse simplicité en nous entraînant dans de nouveaux paysages toujours recommencés. De temps en temps, comme sur One Fine Day, Boris Schmidt place un solo de contrebasse d'une belle fluidité qui s'inscrit sans heurt dans la composition. Les titres des morceaux parlent d'eux même : Doubt, Late April, Still Water ... et il y a aussi un Lamento, littéralement une plainte ou un chant de tristesse, dont les milles nuances apaisent bien plus qu'elles n'accablent. Et même quand le groove pointe son nez comme sur Doubt, c'est un groove latent à peine perceptible, plus en apesanteur que soumis à la gravité. Avec 37 minutes au compteur, le disque est court à l'instar des anciens microsillons et on se rend compte combien c'est une durée idéale qui évite tout égarement tout en incitant à une nouvelle écoute dès que possible. About Time est une production cohérente au naturel léger mais plein d'élan et construite comme une œuvre classique : tout y est mélodie, calme et ravissement, propice à la réflexion, un album que l'on sent inspiré par les idées élévatrices d'une belle humanité. [ Chronique par Pierre Dulieu ] |
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