01. El Derecho de Vivir en Paz (4:12) 02. Manifiesto (3:52) 03. Duerme Negrito (3:37) 04. La Cocinerita (3:00) 05. Deja la Vida Volar (5:50) 06. Lo Unico que Tengo (4:50) 07. Vientos de Pueblo (3:12) 08. Canto Libre (5:40) 09. Angelita Huenuman (4:15) 10. Te Recuerdo Amanda (5:08) 11. Gracias a la Vida (7:05) |
Date de sortie : novembre 2020. Lisa Rosillo (chant); Michel Mainil (saxophones ténor & soprano); Alain Rochette (direction musicale, piano & arrangements); Nicholas Yates (contrebasse); Antoine Cirri (drums) Enregistré par Mario Benvenuto du 6 au 9 juillet 2020 au Palace (La Louvière, Belgique) Cover design : Lisa Rosillo; Crédit Photos : Christian Verlent; Production : Michel Mainil |
Chronique
Víctor Jara est un poète et chanteur populaire chilien. Engagé dans des activités politiques dans les années 60 et 70, il fut arrêté à Santiago pendant le coup d'État militaire du 11 septembre 1973, emprisonné, torturé et finalement exécuté quelques jours plus tard avant d'être enterré clandestinement. C'est à sa mémoire qu'est consacré ce nouvel album de la chanteuse Lisa Rosillo et du saxophoniste Michel Mainil. A part José Bedeur, ici remplacé à la contrebasse par Nicholas Yates, l'équipe est restée la même que celle du Spanish Jazz Project, sorti il y a six ans déjà mais resté, par sa grande qualité et sa force émotionnelle, incrusté dans nos mémoires. Sur ce nouvel album, chaque chanson raconte à nouveau une histoire, défend une idée ou affirme un engagement. El Derecho De Vivir En Paz est par exemple une vive contestation de la guerre du Vietnam (Aucun canon n'effacera le sillon de votre rizière. Le droit de vivre en paix). Cette ode à Ho Chi Minh et à la lutte vietnamienne est joliment arrangée par le pianiste Alain Rochette qui a assuré la direction musicale de l'album. Le saxophone ténor alimente ce morceau et lui donne un souffle supplémentaire qui rehausse l'impact du message, un peu comme Gato Barbieri le faisait autrefois dans ses propres compositions. Certaines chansons ont un rythme entraînant comme Lo Unico Que Tengo (Tout Ce Que J'ai) dans laquelle le poète constate que la seule richesse qu'il possède sont ses propres mains. Un texte qui résonne de façon d'autant plus poignante quand on sait que, pendant ses derniers instants, les soldats de Pinochet lui avaient tranché les doigts en lui intimant l'ordre de chanter : les mains ensanglantées, il aurait alors obtempéré en entonnant l'hymne de l'Unité Populaire. D'autres sont plus mélancoliques comme Vientos Del Pueblo (Les Vents Du Peuple), un hommage au peuple spolié par "ceux qui parlent de liberté et qui ont les mains sales" mais qui garde néanmoins l'espoir envers et contre tout. Ces onze chansons magnifiquement retravaillées dans une perspective "jazz" restent très respectueuses de leur auteur et de son message de paix et de liberté. L'émotion apportée par les textes de Victor Jara, retransmis par la voix de Lisa Rosillo, est bien sûr au rendez-vous et elle est encore amplifiée par la musique intelligemment réarrangée. Voilà 50 minutes qui vous apporteront à la fois une belle détente musicale et de la nourriture pour l'esprit. Qui dit mieux ? [ Chronique par Pierre Dulieu ] |
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