01. Bianca Muntagna (7:42) 02. Aqua (9:03) 03. Vento (6:28) 04. Sabbia (7:52) 05. Palazzo Adriano (Finalmente) (5:39) 06. Non Ho L'intenzione Di Morire ! (5:49) 07. Giufa (2:06) 08. Waterschei (6:54) 09. Amuri & Spiranza (6:41) 10. Adasciu Adasciu (6:52) |
Date de sortie : 12 février 2021 Pierre Vaiana (sax soprano, compositions); Artan Buleshkaj (guitare); Lode Vercampt (violoncelle); Boris Schmidt (contrebasse); Lionel Beuvens (drums) Enregistré en 2019 par Christophe Albertijn au Studio Claus. |
Chronique
Savoir qu'après diverses expériences musicales orientées par les dialogues inter-culturels, Pierre Vaiana est revenu au format plus classique du quintet est déjà en soi une bonne nouvelle. Mais son nouveau disque intitulé Amuri & Spiranza (Amour & espérance) en apporte aussi quelques autres. Dès les premières mesures de Bianca Muntagna, mélodie suspendue aux nuages auxquels s'accroche une rythmique d'une grande légèreté, on est emmené sur le dos d'un grand oiseau blanc au vol gracieux. Sous les plumes défilent des paysages grandioses tels celui qui orne la belle pochette de l'album. La guitare ourle les volutes mélancoliques du sax soprano qui annoncent un long et agréable voyage fantastique... Mais à la quatrième minute, voilà qu'un violoncelle vient troubler la quiétude du rêve promis par quelques dissonances inattendues. Le temps se gâte pour un court moment avant que l'on ne retrouve la sérénité jusqu'à un atterrissage sans histoire. En dépit de l'explication plus philosophique qu'en donne le leader, cette splendide composition s'écoute plus simplement comme une ode à la "montagne blanche", belle mais parfois dangereuse, dont on se plaît à parcourir les sentiers qui conduisent à son sommet. En fait, le disque entier est un hommage à la Sicile, à sa nature, sa culture et son peuple qui ont toujours été une grande source d'inspiration pour la musique de Pierre Vaiana. Les titres des morceaux font référence à ses paysages (Vento, Aqua, Sabbia, Palazzo Adriano) ou à des citations ou proverbes (Amuri & Spiranza) ou encore aux personnes qui ont un jour quitté sa lumière pour travailler dans la grisaille des cités minières du Nord (Waterschei). Si la majorité des compositions sont mélodiques et inspirantes, on trouve aussi quelques surprises comme le solo de guitare électrique pris par Artan Buleshkaj dans la seconde partie de Sabbia, simulant les grains de poussière soulevés en rafale par un vent du Nord-Est nommé Harmattan, ou les volutes du violoncelle sur Vento qui évoquent les imprévisibles et soudaines bourrasques du Sirocco. Mais chaque pièce a son histoire : celle décrite par le leader ou celle imaginaire que vous voudrez bien lui inventer en prenant comme point de repère des titres assez flous pour faire rêver. Cette musique brille de mille nuances tandis que la connivence des musiciens et leur jeu tout en souplesse font percer l'émotion qui surgit comme un rayon de soleil à travers la couverture nuageuse. Pierre Vaiana s'est entouré d'un quintet idéal par son instrumentation comme par sa capacité d'intégration. Ensemble, ils sont parvenus à exprimer musicalement les pensées intimes et vagabondes du saxophoniste dont l'esprit, en écrivant ces petites miniatures, était manifestement une fois de plus resté prisonnier de la belle Sicile. [ Chronique par Pierre Dulieu ] |
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