01. Orlando (6:41) 02. Forever Ago (6:04) 03. Bad Gang (T. Thys) 04. Gospel simple (5:12) 05. Survival Mode (4:40) 06. Vautour (4:20) 07. Romanian Circus (3:56) 08. Mandingue (6:25) 09. Angel De La Guarda (5:50) 10. La Dengue (3:22) |
Date de sortie : 13 novembre 2020. Toine Thys (saxophones ténor et soprano, clarinette basse); Maxime Sanchez (piano); Florent Nisse (contrebasse); Antoine Pierre (drums) Enregistré par Vincent de Bast à l’Espace Senghor en mai 2019. |
Chronique
Découvrir un nouveau projet de Toine Thys est toujours une belle aventure tant ses albums sont toujours conçus et peaufinés avec soin. Jusqu'ici, le saxophoniste avait privilégié un travail en trio avec orgue et batterie mais ce dernier opus est cette fois enregistré en quartet avec Maxime Sanchez au piano plus une section rythmique. L'album et aussi, apparemment, le groupe ont été baptisés Orlando d'après le nom du héros du roman de Virginia Woolf mais c'est sans comprendre bien pourquoi qu'on on aborde en confiance le premier titre éponyme qui nous plonge d'emblée au cœur d'un jazz moderne addictif. La sonorité pleine de l'ensemble, sublimée par un enregistrement hors-pair, accroche l'oreille. Le saxophone soprano du leader, qui expose la mélodie sinueuse, attise un lyrisme qui va aller croissant jusqu'à la coda. Nuances et contrastes sont scénarisés dans un arrangement minutieux et quand Maxime Sanchez commence son solo, on est déjà sous le charme d'une composition habitée qui regorge de fantaisie et de surprises. Beaucoup plus lent, Forever Ago change de registre et nous offre à entendre un premier beau solo du contrebassiste français Florent Nisse et ce ne sera pas le dernier. En fait, la suite du répertoire s'avère éclectique, chaque titre étant abordé sous un angle différent avec ses propres ambiances. Toine Thys lui-même y contribue fortement en changeant d'instrument (soprano, ténor et clarinette basse) au fil de morceaux. On appréciera par exemple de l'écouter successivement au ténor sur Romanian Circus dont l'improvisation déambulatoire et nostalgique est un régal de clarté; à la clarinette basse sur Gospel Simple, sa basse mobile, ses accords à l'ancienne et sa drôle de ritournelle un peu austère; et au soprano encore sur Vautour qui, d'après son titre, est forcément un exercice de voltige aérienne. Ce groupe franco-belge est soudé à l'extrême et fait preuve d'un étonnant niveau de maturité et de générosité pour un premier essai comme celui-ci. Comme dans Orlando le livre, qui se situe à mi-chemin entre le délirant et le fantastique, Orlando le disque est une ode à la métamorphose. Il accumule les sensations et déploie au long de ses dix compositions les multiples facettes qui composent l'être humain et qui se révèlent au cours de sa vie. A l'instar du héros de Virginia Woolf, porté par la pensée créatrice du quartet, on franchit les époques et les modes entre rêve et réalité. En fin de compte, on se dit qu'Orlando le groupe porte bien son nom! [ Chronique par Pierre Dulieu ] |
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