01. Shifted (4:18) 02. Waiting (Lieven Venken) (4:39) 03. Psalm (Jeroen Van Herzeele) (9:44) 04. Wise One (7:02) 05. Bicycle (Pascal Mohy) (6:18) 06. Cache-Cash (5:11) 07. Ragga (6:10) 08. Syndrome (Carla Bley) (6:18) 09. Last Kiss (3:43) |
Date de sortie : 09 Novembre 2018. Sal La Rocca (contrebasse); Pascal Mohy (piano, Wurlitzer); Jeroen Van Herzeele (saxophone); Lieven Venken (drums) + Phil Abraham trombone (sur 6 & 7 ) Enregistré en décembre 2017 au Studio Igloo, Bruxelles. |
Chronique
Shifted est le quatrième disque de Sal La Rocca en leader ou coleader mais sa carrière de contrebassiste, actif depuis les années 80, l'a conduit à enregistrer d'innombrables albums depuis le lointain "Quartets" de Robert Jeanne sorti en 1992 sur le label B-Sharp aujourd'hui disparu jusqu'au quartet d'Anne Wolf capté live à la Jazz Station en 2015. Entretemps, le vétéran a joué avec le gratin de la scène jazz belge dans à peu près tous les styles de jazz moderne possibles. Ce nouveau disque a été réalisé en quartet avec quelques amis que Sal connaît bien : le saxophoniste Jeroen Van Herzeele qu'il a côtoyé dans le groupe Ode For Joe, le pianiste Pascal Mohy qui fut également son complice sur plusieurs projets dont sa précédente production (It Could Be The End en 2012) et le batteur Lieven Venken. Le morceau éponyme en ouverture laisse entendre un combo énergique volontiers ouvert à un jazz libre. Jeroen Van Herzeele que l'on sait particulièrement à l'aise dans ce contexte avant-gardiste délivre ces envolées de ténor frénétiques dont il a le secret. Son jeu puissant et impétueux est admirablement soutenu par une rythmique en verve où brille un batteur dont le jeu est d'une grande intensité. Et les connaisseurs apprécieront tout autant son dialogue roboratif avec le tromboniste Phil Abraham sur Ragga. Mais le quartet est une créature hybride qui peut aussi replonger dans la tradition et afficher un versant lyrique inattendu où s'illustre davantage Pascal Mohy. C'est le cas sur Bicycle, sublimé par une splendide improvisation mélancolique du pianiste. Fort de sa longue histoire faite d'expériences multiples, le contrebassiste fait le lien entre les deux mondes, cimentant les deux styles en une musique qui n'a rien d'hétérogène et certains morceaux comme Wise One offrent d'ailleurs les deux approches musicales entrelacées qui couvrent ainsi un large spectre d'émotions diverses. On y ajoutera encore le groove qui émerge à l'occasion comme sur Cache-Cash ou Ragga sur lequel Mohy substitue avec brio son piano électrique contre un Wurlitzer électrique. Cette musique a une classe énorme qui n'est pas tombée du ciel : sa fluidité comme sa sophistication résultent non seulement des qualités individuelles des musiciens mais aussi de leur entente et de leurs échanges sublimés par une longue pratique commune. Vous voulez savoir comment le jazz se présente aujourd'hui ? Allez voir sur YouTube la splendide vidéo réalisée par Maël G. Lagadec pour le titre éponyme : l'image comme le son, en parfaite adéquation, séduisent et ont un impact considérable. |
|
Sur Internet
|
|
Commentaires et avis sur ce site : livre d'or Contact pour promotion : @dragonjazz.com |