01. Elia (08:36) 02. No More Samba (03:54) 03. Mela (04:58) 04. 3 Février (03:40) 05. The End And The Beginning (09:06) 06. Line-Up (01:12) 07. Alizés (6:16) 08. Looking For The Beast (08:07) 09. Zara et Carlos (04:32) |
Date de sortie : 10 Septembre 2021 Lorenzo Di Maio: (guitare, compositions) ; Sam Gerstmans (contrebasse) ; Antoine Pierre (drums) ; Maritsa Ney (violon I) ; Martin Lauwers (violon II) ; Marie Ghitta (violon alto) ; Marine Horbaszcewski (violoncelle) Enregistré au Jet Studio à Bruxelles |
Chronique
Après un premier disque, Black Rainbow, sorti en 2016, lauréat d'un Octave de la Musique en 2017, et enregistré en quintet dans un contexte jazz plus conventionnel, le guitariste Lorenzo Di Maio présente cette fois une formule en trio guitare-contrebasse-batterie mais enrobé d'un quatuor à cordes dont les arrangements ont été confiés à Fabian Fiorini (Aka Moon, Octurn). Le répertoire commence avec Elia et le quatuor seul, bientôt rejoint par le trio de jazz. La prise de son est splendide et la symbiose entre les deux mondes paraît d'emblée époustouflante. La sonorité chaude, à peine électrique, du guitariste dont le phrasé semble si naturel, se marie à merveille avec la douceur des cordes. Alors qu'on s'imaginait embarqué pour une croisière sans histoire sur une mer étale, voilà soudain que le temps se gâte : la guitare monte en puissance et sature un peu et c'est dans un crescendo inquiétant et non résolu que ce morceau prend fin. En réécoutant ce titre plusieurs fois, on se rend compte du travail de composition et de mise en place que cette pièce très structurée implique, du moins est-ce la sensation qui domine à son écoute. No More Samba est un thème nostalgique exposé dans une introspection délicate. Les cordes s'étalent comme une brume de spleen tandis que la guitare cotonneuse, soutenue par une douce rythmique, dessine les contours d'un songe diaphane. Cette ambiance réservée et en demi-teintes se retrouve dans d'autres pièces comme Mela et The end And The Beginning. Ce genre de projet avec cordes est souvent l'occasion pour les jazzmen d'offrir une musique intimiste, voire un recueil de balades, mais le répertoire échappe ici à cette convention et, dans certaines compositions, l'atmosphère chambriste y côtoie la pulsation du jazz-rock. C'est le cas avec Looking For The Beast et sa guitare saturée poussée dans le dos par la frappe exubérante d'Antoine Pierre, une pièce sombre qui se conclut par des cordes aussi prégnantes que mystérieuses, ou sur le court Line-up dans lequel le trio jazz et le quatuor, plus imbriqués que jamais, délivrent une musique excitante. Le blues est également présent dans Blue Stream marqué par un vol de contrebasse et une guitare électrique terriblement expressive et même un rien agressive sur fond de cordes. Ainsi, Lorenzo Di Maio est non seulement parvenu à concilier les contraires dans cet album très original mais il y démontre qu'une entente cordiale entre la tradition du jazz américain et une conception de la musique classique européenne est possible. L'intégration entre le trio et le quatuor est magistrale : à aucun moment, on ne ressent l'impression d'un collage ou d'un arrangement superposé à postériori. Au contraire, c'est comme si cette musique sophistiquée avait été composée d'un seul tenant pour l'ensemble des musiciens jazz et classiques, sans aucun accommodement ultérieur. L'architecture sonore est onctueuse et l'éventail des climats proposés est d'une cohérence parfaite. Arco est un disque hors-normes qui réconcilie plusieurs genres et nous en fait voir de toutes les couleurs. [ Chronique par Pierre Dulieu ] |
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