01. Omax1 [Tokyo] - 07:15 02. Michel Is Back - 08:06 03. Stésté - 03:01 04. Istambul - 08:33 05. Unison - 04:34 06. For Drummers Only - 02:37 07. Mirrors - 04:35 08. Fonès - 05:27 09. East Berlin - 05:30 |
Sortie : 29 Mars 2012 Total time - 49:38 Fabrizio Cassol (as) Michel Hatzigeorgiou (basse électrique) Stéphane Galland (drums) |
Ca fait bien longtemps qu’on n’avait plus vu un album d’Aka Moon avec les trois seuls noms de sa configuration initiale. En fait, depuis le premier disque de 1992 (celui avec les girafes sur la pochette) qui est aujourd’hui devenu quasiment introuvable, le groupe n’avait plus jamais réalisé un compact en trio. C’est pourquoi Unison, qui fête les vingt années d’existence d’Aka Moon, est en quelque sorte un évènement : le recentrage salutaire de trois artistes exceptionnels après un parcours de 20 années au cours duquel leur musique unique a été confrontée à des expériences aussi diverses qu’enrichissantes, sautant avec une déconcertante facilité des polyrythmies africaines au raga indien, de la fusion électrique (avec des guitaristes invités) aux cadences urbaines, et allant même jusqu’à se frotter à la musique classique contemporaine dans une production unique restée légendaire (Invisible Mother, 1999). C’est donc un Aka Moon mûr et expérimenté qui s’est retrouvé en studio pour faire à nouveau jaillir cette musique effervescente et complexe avec l’hystérie des premiers jours. Ce qui frappe d’abord à l’écoute de ce disque superbement mixé, c’est la turbulence des rythmes construits par l’incroyable duo composé du bassiste Michel Hatzigeorgiou et du batteur Stéphane Galland. Une fois sa mâchoire ramassée après l’assaut initial et tout en restant galvanisé par l'énergie déployée par les deux hommes, on peut se fixer davantage sur le jeu du saxophoniste Fabrizio Cassol, plus sobre et fluide que celui de ses deux comparses mais, paradoxalement (et c’est un des secrets de ce trio progressiste hors-normes), en parfaite adéquation avec eux. L’agilité des uns et des autres est bien sûre mise en exergue dans quelques morceaux ludiques (Hatzi sur Michel Is back et Galland sur For Drummers Only) mais l’élément essentiel reste cette fusion musicale unique qui naît de l’interaction optimale de ces trois talents individuels aux idées singulières mais compatibles. Et surtout, ne cherchez pas ici de vaines démonstrations de surenchère de la part de ces musiciens. Aka Moon est au-dessus de ça : il ont atteint un nirvana collectif d’où la musique coule naturellement, à l’instar de la lave après une éruption volcanique. Et parmi les chapelets de notes qui fusent dans tous les sens, on repère de belles lignes mélodiques inusitées qui vont puiser dans d’autres cultures plus à l’Est. Car, à jamais curieux et insatisfaits, les hommes de la lune sont déjà sur d’autres pistes, à la recherche de nouvelles aventures. Géant !
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