Parmi les productions de ces dernières années, l'une des collaborations les plus réussies entre visuel et musique est celle entre Steven Wilson et le photographe danois Lasse Hoile. Et cette collaboration atteint un maximum de perfection sur l'album
Hand. Cannot. Erase. de 2015. Ni Hoile ni Wilson n'ont fait de déclaration précise à propos du titre ou de la pochette mais le concept de l'album, qui est lui assez clair, donne quelques indices. Inspiré par la mort solitaire de Joyce Vincent dans un appartement de Londres, le récit, abordé selon une perspective féminine sur le blog dédié à l'album, raconte comment une jeune femme, vivant au cœur d'une cité, se replie sur elle-même, s'isole de tout ce qui l'entoure et finit par disparaître. En tout cas, le mot Erase (effacer) prend déjà tout son sens.
Quant à la photo, Hoile l'a apparemment prise en Pologne où un modèle (qui est également une artiste d'après son
blog personnel) nommé Carrie Diamond ou Carrie Grr a été recruté pour personnifier la jeune femme. Plusieurs photos différentes ont été prises qui apparaissent à différents endroits. Sur le profil retenu pour la pochette, Lasse Hoile a étendu une couche de peinture acrylique rouge qui enrobe les cheveux, peut-être parce que l'une des occupations principales du personnage est la peinture (sur le blog de l'album, il y est fait référence à plusieurs reprises :
After I finished painting tonight ...). Mais peut-être également, est-ce une façon pour le photographe de faire disparaître la jeune femme dont la figure est en partie gommée (erased) par les traits de couleur. Quoiqu'il en soit, cette étrange image est non seulement très originale mais elle est aussi belle et énigmatique, invitant celui qui la regarde à en savoir plus. Ce qui, après tout, est bien le but recherché de toute pochette de disque.