Rock progressiste : La Sélection 2016



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The Winstons

The Winstons :
Diprotodon (4:09)
The Winstons (AMS Records), Italie, 6 janvier 2016

"The Winstons" est un trio italien dont l'album affiche une musique avantgardiste fortement inspirée par l'école de Canterbury, et plus particulièrement par Soft Machine et Henry Cow. C'est donc forcément en dehors des sentiers battus d'autant plus que, pour ajouter encore au bizarre, les paroles sur deux titres (dont Diprotodon) sont chantées en japonais! A noter aussi la belle pochette surréaliste conçue par l'artiste Gun Kawamura. [3½/5]


[ Site du label AMS ]

Kiama : Sign Of IV

Kiama :
Tears (4:59)
Kiama : Sign of IV (Tigermoth Records), UK, 18 janvier 2016

Composé de Rob Reed (Magenta), Andy Edwards (Frost*), Luke Machin (The Tangent), et Dylan Thompson (Shadow Of The Sun), Kiama est un vrai supergroupe et, surtout, un supergroupe dont les membres jouent ensemble dans le même studio (le 'Real World’, celui de Peter Gabriel). Entre prog et rock classique, leur musique accessible et séduisante renvoie aux 70's quand l'épique et le psychédélique côtoyaient de belles mélodies au sein de groupes comme Led Zeppelin, Queen ou les Moody Blues. [4/5]


[ Sign of IV ] [ Site officiel de Kiama ]

4 1/2

Steven Wilson :
Don't Hate Me (9:35)
Steven Wilson : 4 1/2 (Kscope), UK, 22 janvier 2016

Pas vraiment un nouveau disque de Steven Wilson, mais un compact de 37 minutes, intercalaire entre Hand. Cannot. Erase. et le prochain enregistrement en studio. Quatre titres sont issus des sessions de Hand. Cannot. Erase. et un de celles de The Raven That Refused To Sing. Le sixième morceau est une nouvelle version de Don't Hate Me qui figure sur l'album Stupid Dream de Porcupine Tree, une chanson notoirement connue pour avoir été la première du groupe à inclure une partie de saxophone via Theo Travis en invité. Les vocaux y sont cette fois assurés par Steven en duo avec Ninet Tayeb. On y retrouve aussi tous les musiciens habituels de son groupe live comme, entre autres, Adam Holzman, Nick Beggs, Guthrie Govan, Marco Minnemann, Chad Wackerman, et Theo Travis. [4/5]


[ 4 1/2 (CD & MP3) ] [ Site officiel de Steven Wilson ]

Do Nothing Till You Hear From Me

The Mute Gods :
Feed The Troll (5:00)
The Mute Gods : Do Nothing Till You Hear From Me (InsideOut), UK, 22 janvier 2016

Après avoir fait le bonheur d'une myriade d'autres artistes dont Steven Wilson, Steve Hackett et John Young (Lifesigns), le bassiste et chanteur itinérant Nick Beggs a monté ce nouveau projet avec le batteur allemand Marco Minnemann (Steven Wilson, The Aristocrats, Joe Satriani) et le claviériste anglais Roger King (Steve Hackett) en vue de jouer sa propre musique. Quelque part entre prog mélodique et rock alternatif, les chansons ressemblent en fait bien bien plus souvent à un pop-rock, adulte par les thèmes sérieux abordés (la religion et quelques dystopies contemporaines en plus d'un duo parental sur Father Daughter) et sophistiqué par les arrangements, dans la ligne de ce que fait le groupe belge Fish On Friday (dont Nick Beggs fait également partie et dont le claviériste Frank Van Bogaert a été invité à jouer sur un titre). Le style de Steven Wilson combinant musique accessible et textes sombres et mélancoliques n'est jamais très loin non plus comme on s'en convaincra à l'écoute de Strange Relationships. Sans être un grand chanteur, Nick Beggs parvient à faire vivre sans problème ses compositions grâce à une voix douce et agréable habituellement utilisée dans le cadre d'harmonies vocales en support aux différents leaders qu'il a épaulé. Fort bien écrit, interprété et produit, Do Nothing Till You Hear From Me ravira les amateurs d'une musique intelligente et mature dont les prouesses techniques sont largement tempérées par une approche plus simple et commerciale. [4/5]


[ Do Nothing Till You Hear From Me (CD & MP3) ] [ Site officiel de The Mute Gods ]

The Astonishing

Dream Theater :
The Gift of Music (4:07)
Dream Theater : The Astonishing (Roadrunner), USA, 29 janvier 2016

Le treizième disque en studio de DT est un rock-opéra aussi ahurissant que son titre dont le thème est centré sur une bande de rebelles défiant un empire oppresseur. Chœurs et orchestrations grandioses sont au rendez-vous avec l'aide de l'arrangeur vétéran David Campbell (Clockwork Angels de Rush, The 2nd Law de Muse, et la bande son de Brokeback Mountain sont, entre autres, à son actif). Comme on pourra en juger sur la vidéo de The Gift of Music, le groupe ne s'écarte guère de son style habituel, ce qui n'empêche pas The Astonishing d'être une production époustouflante, dans l'esprit de "The Wall" mais en métal. [4/5]


[ The Astonishing (CD & MP3) ] [ Site officiel de The Astonishing ]

73 Days at Sea

Andy Jackson :
73 Days at Sea - Trailer (5:06)
Andy Jackson : 73 Days at Sea (Esoteric Antenna), UK, 29 janvier 2016

Sur 73 Days at Sea, qui fait suite à Signal To Noise paru en 2014, Le producteur et ingénieur du son de Pink Floyd chante et joue tous les instruments sauf sur un titre (l'épique Drownings) pour lequel il a convié le saxophoniste David Jackson (Van der Graaf Generator) et la chanteuse Anne-Marie Helder (Panic Room). Sans grande originalité, sa musique languissante où l'influence de Gilmour et du Floyd est toujours patente, séduit pourtant par ses mélodies aériennes ainsi que par le moiré de ses textures. [3½/5]


[ 73 Days At Sea (CD & MP3) ] [ Site officiel d'Andy Jackson ]

What We Ask Is Where We Begin

Sanguine Hum :
What We Ask Is Where We Begin
Trailer (3:14)
Sanguine Hum : What We Ask Is Where We Begin (Esoteric Recordings), UK, 29 janvier 2016

Pas vraiment une nouvelle production de Sanguine Hum mais une sortie officielle tardive d'un premier album perdu, conçu en 2006 et donc antérieur à Diving Bell. Ce ce premier essai initialement baptisé Songs For Days, émerge un groupe éclectique attiré par toutes sortes de musiques. L'album est complété par un second CD collectant des morceaux satellites inédits datant de la même époque parmi lesquels une reprise inattendue de Here At The Western World de Steely Dan. [4/5]


[ What We Ask Is Where We Begin (CD & MP3) ] [ Sanguine Hum sur le site d'Esoteric ]

Frequency Drift : Last

Frequency Drift:
Merry (4:39)
Frequency Drift : Last (Gentle Art Of Music), Allemagne, 19 février 2016

Last est la sixième production originale du groupe allemand Frequency Drift. Rehaussé par l'emploi d'instruments inusités comme la harpe électrique ou le theremin qui s'ajoutent aux guitares et claviers ainsi qu'à l'inévitable mellotron, leur prog symphonique se révèle toujours aussi somptueux. Enrobant un récit basé sur un collectionneur d'anciennes photographies qui s'imprègne de leur pouvoir émotionnel, la musique, qui se veut plus cinématique que jamais, garde une approche mélodique et atmosphérique parfaitement en phase avec le visuel accompagnant l'album. [4½/5]


[ Last (CD & MP3) ] [ Site officiel de Frequency Drift ]
Tous les albums de Frequency Drift ont une histoire, une atmosphère, et un visuel particuliers qui les rendent uniques comme des pièces de collection. Après les ambiances fantomatiques du superbe Ghosts (2011) et la nostalgie hantée de Over (2013), voici Last, un album conceptuel plutôt sombre où il est question d'un personnage regardant d'anciennes photographies et imaginant, à travers ces instantanés, des histoires fictives traversées par un canevas d'émotions diverses comme la solitude, le bonheur, la vengeance ou la déception. Des sentiments épars qui sont alors traduits en musique dans ce que le groupe appelle un effet cinématique. Il ne s'agit pas ici d'une simple bande sonore destinée à accompagner des images mais plutôt d'une musique qui se substitue à un film entier en tentant de raconter par elle-même une histoire, d'où les multiples changements de rythme, d'harmonie et de mélodie censés évoquer le fil d'un récit en perpétuel développement. Et ça fonctionne, surtout si, en écoutant la musique, on lit les textes et on feuillette le livret abondamment illustré. Shade, à propos de la disparition d'un enfant jouant sur une plage, en est, entre autres, une illustration parfaite par son maelstrom de petites scénettes musicales très différentes qui s'emboîtent l'une dans l'autre pour composer une fresque variée à la fois triste et dramatique.

Sur un plan purement musical, le groupe allemand se singularise par l'emploi d'instruments peu utilisés dans le monde du rock comme la harpe, le thérémine ou le xylophone qui sont associés à d'autres plus traditionnels comme les guitares, batterie, basse, claviers et mellotron. Les vocaux sont désormais assurés uniquement par Melanie Mau dont la voix haut-perchée évoque parfois Renaissance et sa chanteuse Annie Haslam. Tout n'est pas non plus que velours ou coton dans ce disque où tonnent quelques rares orages comme sur Traces ou Treasured, orages toutefois vite emportés au profit de nuances plus calmes. Quant aux différentes sections au sein d'un même morceau, elles sont de temps à autre en opposition, créant ainsi des tensions volontaires au gré des changements harmoniques. Essentiellement conçue, en collaboration avec la harpiste Nerissa Schwarz, par le multi-instrumentiste Andreas Hack, fondateur et principal maître à penser de Frequency Drift, la musique est d'abord collective, composée et arrangée comme une œuvre classique, même si quelques rares improvisations émergent de temps en temps, comme les solos de guitare joués par Martin Schnella sur Diary et Treasured.

Ni moins bon, ni meilleur que ses deux prédécesseurs, Last est simplement une nouvelle grande réussite qui nécessite encore de multiples immersions ainsi qu'une totale disponibilité de l'auditeur. Par contre, le groupe a évolué vers un rock symphonique plus complexe, plus abstrait, et sous-tendu par des réflexions, des perceptions, et beaucoup d'idées. Or, comme disait l'écrivain Edgar Allan Poe: "la musique, quand elle est combinée avec une idée plaisante, c'est de la poésie. Sinon, c'est simplement de la musique."

Headspace : All That You Fear Is Gone

Headspace:
Your Life Will Change (6:41)
Headspace : All That You Fear Is Gone (Inside Out), UK, 26 février 2016

Ce goupe britannique persévère dans un métal progressif subtil et mélodique, avec beaucoup de moments simplement prog, et sans les clichés associés au genre. Et puis, il y a aussi la voix exceptionnelle de Damian Wilson (Ayreon, Threshold) ainsi que les claviers multiples et très présents d'Adam Wakeman (le fils de Rick et frère d'Oliver, également complice d'Ozzy Osbourne) qui font la différence. Après un début exemplaire (I Am Anonymous, sorti en 2012), ce second essai apparaît globalement plus calme, et plus bavard aussi, mais ne devrait pas pour autant décevoir les fans de la première heure. [3/5]


[ All That You Fear Is Gone (CD & MP3) ] [ I Am Anonymous (CD & MP3) ]

Matthew Parmenter : All Our Yesterdays

Matthew Parmenter:
All Done (from CD Horror Express) (7:19)
Matthew Parmenter : All Our Yesterdays (Bad Elephant Music), USA, 11 mars 2016

Si beaucoup de groupes actuels s'inspirent de Yes et de Genesis, peu citent explicitement Van Der Graaf Generator comme leur muse. Mais c'est bien de ce dernier groupe que Matthew Parmenter tire son inspiration. Et même s'il se grime comme Peter Gabriel, la voix théâtrale, les sonorités baroques du piano, et l'ambiance sombre des compositions renvoient indéniablement au meilleur de Peter Hammill. Le leader de Discipline a quasiment tout fait lui-même sur ce troisième album qui séduit par ses ambiances détachées et mélancoliques, quelque part dans la zone grise entre espérance et désespoir. [4/5]


[ All Our Yesterdays (CD) ] [ All Our Yesterdays sur Bandcamp (CD & MP3) ]


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