Charlie Parker : Discographie Sélective


‘It’s Just music. It’s playing clean and looking for the pretty notes.’




L'effondrement tragique de la vie privée de Charlie Parker a fait l'objet de plusieurs livres et films récents. Dans cette page, il n'est question que de l'héritage musical prodigieux qu'il nous a légué. L'accent a davantage été mis sur les séances en studio plutôt que sur les enregistrements en public et ceux qui me paraissent indispensables (mais ne le sont-ils pas tous ?) sont marqués d'un sticker rouge. Ces dernières années, de nouveaux et importants travaux de réédition ont été entrepris sur l'oeuvre de Parker qui ont conduit à élargir sensiblement le nombre d'albums et de coffrets maintenant disponibles sur le marché. La plupart d'entre eux offrent une qualité sonore rehaussée grâce à l'utilisation de techniques modernes et beaucoup sont accompagnés de livrets très bien documentés et riches en photographies. Certaines intégrales, cherchant à inclure la moindre note enregistrée par Parker, deviennent ennuyeuses à force d'exhaustivité et ne sont à recommander qu'aux seuls collectionneurs. D'autres disques, plus concis et parfois fort judicieusement conçus, raviront les mélomanes : il suffit alors de faire attention au nombre de doublons en acquérant ces compilations qui se chevauchent parfois. Les meilleures d'entre elles sont indiquées par un sticker bleu.



1940 - 1944


Né à Kansas City le 29 août 1920, Charlie Parker, que l'on surnomme familièrement Bird, à cause de son inclination culinaire pour le poulet (quoique Bird pourrait aussi être une abbréviation de Yardbird qui signifie le "bleu" en argot militaire: Percy Heath et Dizzy Gillespie l'appelaient d'ailleurs souvent "Yard"), enregistre ses premiers titres pour le label Decca en tant que membre de l'orchestre du pianiste Jay McShann le 30 novembre 1940. Le répertoire de ce dernier grand orchestre issu de Kansas City est fortement marqué par le blues mais Parker y joue un rôle clé. C'est Confessin' The Blues, enregistré à Dallas le 30 avril 1941, qui fait le succès de l'orchestre mais c'est sa face B, Hootie Blues, qui fera connaître le talent de l'altiste. Et déjà apparaissent les premiers signes d'un individualisme qui va rapidement susciter l'intérêt des musiciens de l'avant-garde new-yorkaise (on notera dans l'introduction de Jumpin' Blues, une ligne musicale qui sera développée plus tard sous le nom d'Ornithology). En 1942, à côté de ses prestations avec McShann, Parker joue régulièrement au Minton's Playhouse et au Monroe's Uptown House de New York où s'invente le nouveau jazz appelé be-bop. De cette époque, ne survivent pratiquement aucun témoignage hormis quelques enregistrements de mauvaise qualité réalisés par des amateurs. Son passage chez Earl Hines coïncide avec une grève des enregistrements du syndicat des musiciens et il faut attendre le 15 septembre 1944 pour retrouver Parker en studio au sein de l'orchestre de l'ancien guitariste d'Art Tatum : Tiny Grimes. Les disques passeront presque inaperçus.

  • Charlie Parker: Young Bird, Volumes 1 & 2 / 1940-1944 (2 CD Masters Of Jazz). Une compilation en deux CD de la célèbre série Masters Of Jazz, aujourd'hui épuisée, qui regroupe tous les enregistrements de Parker réalisés jusqu'à la fin de 1944 (à l'exclusion de ceux pour Savoy). La première plage du disque est historique puisqu'il s'agit du premier enregistrement de Parker qui improvise en solo sur Honeysuckle Rose/Body and Soul. La source est un acétate réalisé par le trompettiste Clarence Davis à Kansas City probablement en mai 1940. Suite à des erreurs techniques de l'époque, l'enregistrement est tronqué mais la version incluse ici est la plus longue (3'39") de toutes celles éditées ailleurs. Attention : on y trouve aussi les faces officielles enregistrées avec Jay McShann, ce qui constitue un doublon avec le disque suivant de la série Classics. Rare mais vaut la peine d'être recherché.


  • Jay McShann And His Orchestra : 1941 - 1943 (Classics). Outre le célèbre Confessin' The Blues, on retrouve dans ce disque la face B Hootie Blues ainsi que d'autres titres sur lesquels Parker prend ses premiers solos comme Jumpin' Blues ou Sepian Bounce.


1945 - 1946


Au cours de ces deux années, Parker enregistre abondamment au sein de groupes dirigés par Dizzy Gillespie, Red Norvo, Clyde Hart, Sir Charles Thompson, Slim Gaillard, Sarah Vaughan, et, aussi, sous son propre nom en compagnie du jeune Miles Davis à la trompette. C'est le 28 février 1945 que sont fixés les premiers vrais témoignages du be-bop enregistré par le Dizzy Gillespie Sextet. Ainsi débute le temps des Groovin' High et autres Salt Peanuts avec leurs tempos rapides et les extraordinaires jeux à l'unisson de Gillespie (tp) et de Parker, celui des thèmes célèbres comme Koko ou Anthropology sur lesquels Parker impose un nouveau genre de solo aux phrases insolites, complexes, virevoltantes. C'est le 26 novembre 1945, qu'il effectue pour le label Savoy ses premiers enregistrements en solo sous le nom de Charlie Parker's Ree Boppers avec Miles Davis (tp), Argonne Thornton (Sadik Hakim - p), Curley Russel (b), Max Roach (dr), mais aussi Gillespie, venu clandestinement à cause d'un contrat d'exclusivité avec Musicraft, et qui remplace Davis sur les tempos les plus rapides : Il faut écouter les blues audacieux comme Billie's Bounce et Now' The Time pour comprendre combien Parker a évolué depuis Hootie's Blues. Sur Ko-Ko, emmené par la batterie fracassante de Max Roach, Parker prend deux incroyables chorus encadrés par les dialogues entre l'alto et la trompette de Gillespie. En attendant, le disquaire de jazz et amateur de be-bop Ross Russell vient de créer son propre label Dial. Après plusieurs tentatives (dont il reste Diggin' Diz fixé le 7 février 1946 par les Dizzy Gillespie Jazzmen), la première vraie session pour Dial a lieu le 28 mars 1946 sous le nom de Charlie Parker Septet, avec notamment Miles Davis, Lucky Thompson (ts) et Dodo Marmarosa (p) : Ornithology devient un classique du be-bop tandis que sur une version de Night In Tunisia, malheureusement incomplète, Parker enregistre le plus célèbre break de l'histoire du jazz. Le 29 juillet 1946, il s'effondre au cours d'une session, pendant laquelle il réussit à force de volonté à terminer de manière plus ou moins cohérente son solo sur Lover Man, qu'il ne pardonnera jamais à Ross Russell d'avoir publiée.

  • Charlie Parker : The Charlie Parker Story (Savoy). Ce LP édité par Savoy en 1956 est un effort louable du label puisqu'il collecte tous les enregistrements, prises alternatives et faux départs inclus, de la fameuse session du 26 novembre 1945, la première éditée sous le nom de Parker (C. P.'s Ree Boppers). Les titres sont Billie's Bounce, Warming Up A Riff, Now's The Time, Thriving From A Riff (Anthropology), Meandering, et Koko. A noter que le personnel précis de la session reste inconnu et que la pochette présente des erreurs. Les musiciens confirmés sont Parker (as), Miles Davis (tp), Curly Russell (b) et Max Roach (dr). Sadik Hakim joue du piano sur Thriving On A Riff et Koko. Dizzy Gillespie joue probablement de la trompette sur Koko et, selon ses propres souvenirs, du piano sur d'autres titres.

  • Charlie Parker : The Complete 1944 - 1948 Small Group Sessions Vol. 1 : 1944 - 1945(Blue Moon). Comprend les titres enregistrés par le Tiny Grimes Quintet en 1944, le Clyde Hart's All Stars en 1945 (beaucoup plus blues), le Red Norvo Sextet, Sarah Vaughan, et les premières face du be-bop fixées par les Dizzy Gillespie Sextet et Quintet. Ce disque a l'avantage de ne présenter que les masters enregistrés en studio en excluant toute prise alternative.

  • Charlie Parker : The Complete 1944 - 1948 Small Group Sessions Vol. 2 : 1945 - 1946 (Blue Moon). Ce second volume du label espagnol Blue Moon complète d'une manière chronologique la liste des enregistrements en studio fixés par Parker, en petite formation, pendant la période considérée. Sont ainsi inclus le reste des titres du Red Norvo Sextet et ceux du Sir Charles Thompson And His All Stars, les premières faces de Charlie Parker sous son propre nom (C. P.'s Ree Boppers), celles avec Slim Gaillard, Diggin' Diz fixé par les Dizzy Gillespie Jazzmen, et la première séance pour Dial du 28 mars 46. L'album se termine avec le fameux Lover Man extrait de la dernière session studio avant l'internement à Camarillo.

  • Dizzy Gillespie & Charlie Parker : Town Hall Concert, New York 1945 (Definitive Records). Une production récente réalisée à partir d'acétates retrouvés par miracle. Les sept premiers titres (avec l'introduction) proviennent d'un concert enregistré avec une bonne qualité relative au Town Hall de New York le 22 juin 1945. Il documente la courte association entre Parker et Gillespie au début du be-bop en 1945. Accompagnés entre autres par Al Haig (p), Curley Russell (b) et Max Roacj (dr), les deux compères improvisent sur les thèmes qu'ils venaient récemment d'enregistrer en studio comme Salt Peanuts, Groovin' High et Hot House. A écouter notamment la réaction du public lors de l'arrivée tardive de Parker qui remplace au pied levé Don Byas sur le premier titre Be Bop. Le reste du CD comprend dix titres rares enregistrés par Bird et Diz dans de beaucoup moins bonnes conditions en 1945 et 1946.

  • Charlie Parker : 1946 Jazz At The Philarmonic Concert (Verve). Le fameux concert JATP, organisé le 28 janvier 1946 au Philarmonic Hall de Los Angeles, avec Howard McGhee (tp) et Lester Young (ts). Parker y délivre une interprétation personnelle de Lady Be Good qui entrera dans la légende.


1947 - 1948


A cause de son internement à l'hôpital psychiatrique de Camarillo, à 100 km au Nord de Los Angeles, il faut attendre février 1947 pour le retrouver en studio pour le label Dial avec lequel il a resigné un nouveau contrat. Cool Blues, fixé le 19 février 1947 recevra l'année suivante, en France, le grand prix du Disque. Le 26 du même mois, il enregistre Relaxin' At Camarillo avec Howard McGhee à la trompette. De retour à New York, il s'entoure d'un quintette de rêve avec Miles Davis, Bud Powell (p), Tommy Potter (b) et Max Roach pour une nouvelle session en studio, le 8 mai 1947, pour le label Savoy. Après une séance studio avec le Miles Davis All Stars le 14 août 1947, Parker, en compagnie d'un groupe enfin stable organisé autour de Davis, Potter, Roach et Duke Jordan (p), va réaliser, pour Dial, ses plus beaux enregistrements en octobre, novembre, et la dernière sur ce label, le 17 décembre 97 : Embraceable You, Don't Blame Me, Scrapple From The Apple, Crazeology appartiennent ainsi à une période d'intense créativité comme il y en a peu dans l'histoire du jazz, au même titre que le Hot Five d'Armstrong ou le quintet Davis/Coltrane. Les 18 et 24 septembre 1948, c'est l'aventure Savoy qui se termine à son tour avec l'enregistrement par le Charlie Parker All Stars de huit faces, dont le magnifique Parker's Mood avec John Lewis au piano. En novembre, Parker signe avec le label Mercury, filiale de la MGM, dont le département jazz est dirigé par Norman Granz.

  • Charlie Parker : The Complete 1944 - 1948 Small Group Sessions Vol. 3 : 1947 (Blue Moon). Les deux titres restant de la session avant l'internement à Camarillo plus les enregistrements en studio des combos de Parker pour l'année 1947. Les faces Dial et Savoy sont incluses par ordre chronologique y compris la session du Miles Davis All Stars du 14 août 47. Le disque se termine avec Embraceable You, dernier titre de la session enregistrée par le Charlie Parker Quintet le 28 septembre 1947.

  • Charlie Parker : The Complete 1944 - 1948 Small Group Sessions Vol. 4 : 1947 - 1948 (Blue Moon). La suite du précédent à partir de la session Dial du 4 novembre 47 jusqu'à la dernière session pour Savoy fixée le 24 septembre 1948.

  • Charlie Parker : The Complete Savoy and Dial Studio Recordings 1944-1948 (Savoy Jazz - 8 CD). La totalité des enregistrements en studio effectués par Charlie Parker pour les labels Dial et Savoy de 1944 à 1948, regroupés dans un coffret de 8 disques. En plus, cette intégrale inclut également les deux fantastiques sessions Guild/Musicraft de février et mai 1945 conduites par Dizzy Gillespie. Une aubaine mais seulement pour les collectionneurs car le répertoire est parsemé de prises alternatives et souvent répétitives quand ce ne sont pas des essais ratés et non terminés ou pire, des faux départs. Le huitième disque par exemple contient 6 prises de Perhaps, 5 de Congo Blues dans des tonalités différentes et pas moins de 11 de Marmaduke! Bien que ce coffret, produit par Orrin Keepnews, offre le meilleur remastering de ces faces historiques actuellement sur le marché, son acquisition est à envisager plus pour une étude détaillée du grand saxophoniste que pour le fun. On notera seulement que, pour un même morceau, les premières prises contiennent souvent les meilleurs solos de Miles Davis tandis que les dernières favorisent Parker dont la capacité de résistance est supérieure à celle du trompettiste.

  • Charlie Parker : The Complete Savoy and Dial Master Takes (Savoy Jazz - 3 CD). Le même que le précédent mais nettoyé de ses prises alternatives, soit 65 morceaux répartis sur 3 CD qui représentent toutes les faces officielles (les master takes) enregistrées pour les labels Dial et Savoy. La remastérisation est excellente. A mettre toutefois en balance avec la compilation éditée par le label britannique JSP (voir plus bas).

  • Charlie Parker : Best of The Complete Savoy & Dial Studio Recordings (Savoy Jazz). Une excellente compilation constituée de vingt plages essentielles extraites du coffret précédent. Recommandé pour appréhender la période la plus créative de Parker sans tomber dans le piège des redites et bouts d’essais inutiles à tout amateur de jazz normal.

  • Charlie Parker : A Studio Chronicle 1940-1948 (JSP Records - 5 CD). Une rétrospective du label britannique JSP en 5 compacts de la carrière de Bird depuis les premiers enregistrements avec l’orchestre de Jay McShann en 1940 jusqu’en 1948. Toutes les faces (uniquement les master takes) gravées en studio pour Dial et Savoy sont incluses plus quelques titres séminaux avec Dizzy Gillespie ou Sarah Vaughan. Le confort d’écoute, une remastérisation impeccable et un prix attractif font de ce coffret un bien meilleur choix que l’intégrale en 8 CD éditée par Savoy Jazz.

  • Charlie Parker : The Complete Live Performances on Savoy 1947-1950 (Savoy Jazz - 4 CD). Des sessions live autrefois pénalisées par un son médiocre et rehaussées aujourd’hui en qualité sonore par la magie des techniques modernes. Ce coffret de quatre CD inclut essentiellement les fameuses sessions « Royal Roost » gravées à New York de 1948 à 1950 mais aussi un concert de Parker moins connu à Chicago en 1950 ainsi que cinq morceaux du saxophoniste, avec Dizzy Gillespie et le pianiste John Lewis, au Carnegie Hall en 1947.


1949 - 1955


La dernière période discographique de Parker appartient essentiellement au label Verve (qui a incorporé le catalogue de Mercury). Elle est parsemée de nombreuses sessions en studio d'un intérêt majeur même si elles n'ont plus l'impact original des séances Dial et Savoy. C'est aussi le temps des voyages en Europe, en mai 1949 d'abord, pour un engagement au Festival international de jazz de Paris (il y rencontre Boris Vian, Jean-Paul Sartre et André Hodeir), en novembre 1950 ensuite, pour des concerts en Suède et au Danemark, à l'automne 1951 enfin, pour une tournée JATP en Allemagne et en Belgique. On retiendra les enregistrements avec cordes conçus avant tout pour plaire (mais désirées par Bird), dont le célèbre thème Just Friends, et celles enregistrées dans le style afro-cubain, notamment avec l'orchestre de Machito. Le 6 juin 1950, Parker, qui retrouve pour la dernière fois en studio Gillespie, enregistre avec Thelonious Monk (p), Curley Russell (b) et Buddy Rich (dr) : Relaxin' With Lee, Mohawk, An Oscar For Treadwell, Leap Frog, My Melancholy Baby et surtout Bloomdido, sont à compter parmi les plus belles faces de Bird. Le 17 janvier 1951, en compagnie de Miles Davis, Roach, Walter Bishop (p) et Teddy Kotick (b), Parker enregistre sous son nom 4 titres magnifiques dont Au Private qui devient un thème phare du be-bop. Le 8 août 1951, il réenregistre Lover Man avec Red Rodney (tp), John Lewis (p), Ray Brown (b) et Kenny Clarke (dr), espérant ainsi faire oublier celle fixée avant son internement à Camarillo. Début juin 1952, il participe aux fameuses Norman Granz Studio Jams avec Benny Carter (as), Johnny Hodges (as), Ben Webster (ts), Barney Kessel (gt), et Oscar Peterson (p). Le 15 mai 1953, un quintet de rêve comprenant Dizzy Gillespie, Charlie Parker, Bud Powell, Charles Mingus et Max Roach se produit au Massey Hall de Toronto : le concert sera édité sur le label de Mingus (Debut) avec des parties de basse refaites plus tard en overdub. Parker entre pour la dernière fois en studio en mars et en décembre 1954 : les morceaux choisis constituent un hommage à Cole Porter. Le 12 mars 1955, il décède dans son fauteuil en regardant Tommy Dorsey à la télévision. Le médecin légiste qui l'examina estima son âge à 53 ans : il en avait 34.

  • Charlie Parker With Strings : The Master Takes (Verve), 1947, 1949 - 1950. Compilation des sessions de Parker avec cordes. Ce projet est sans nul doute l'œuvre du producteur Norman Granz. Le mélange du Bop avec un orchestre à cordes a de quoi surprendre les puristes de tout bord mais il n'empêche que Parker devait aimer ça et qu'il s'est totalement impliqué dans le projet, canalisant sa verve naturelle et la pliant aux nécessités des arrangements. Chacun de ses solos fluides et lyriques affiche une telle originalité qu'elle rend cette musique, autrement sirupeuse, absolument unique.

  • Charlie Parker : South Of The Border (Verve), 1948 - 1952. Compilation des séances afro-cubaines de Parker pour le label Verve.

  • Charlie Parker : Swedish Schnapps + Great Quintet Sessions 1949-1951 (Verve). Compilation de la session avec Miles Davis du 17 janvier 51 (Au Private, She Rote, K. C. Blues, Star Eyes) et de celle avec Red Rodney et John Lewis fixée le 8 août 51 (avec la nouvelle version de Lover Man) + quelques titres enregistrés en avril 1949 avec Kenny Dorham. La qualité sonore est au rendez-vous. Par ailleurs, l'écoute des titres Au Privave, Blues For Alice, K.C. Blues et Lover Man est indispensable pour comprendre comment le blues populaire était infusé par Parker au cœur de son bop audacieux et sophistiqué.

  • Charlie Parker : One Night In Birdland (Columbia, Sony Music Japan), 1950. Une bande live assez rare réalisée au Club Birdland probablement le 17 mai 1950. Utilisés à l'origine pour une diffusion radiophonique, ces enregistrements ne sont pas d'une qualité sonore optimale mais cette déficience est largement compensée par la brilance des interprétations. Il faut dire que Parker est soutenu par un fantastique quintet de stars incluant Fats Navarro à la trompette, Bud Powell au piano, Curley Russell à la basse et Art Blakey à la batterie. A noter une version du fameux 'Round Midnight qui, avec 52nd Street Theme, est l'une des rares compositions de Thelonious Monk enregistrées par Parker.

  • Charlie Parker And Dizzy Gillespie : Bird And Diz (Verve), 1950. Les retrouvailles entre Parker et Dizzy Gillespie pour la dernière fois ensemble en studio le 6 juin 1950.

  • Charlie Parker : Big Band (Verve), 1950-1953. Dans la série des enregistrements, réalisés par Norman Granz pour Clef, qui tentérent de sortir Parker du contexte des petits combos de be-bop, ce disque n'est pas le plus réussi. Si le jeu de Parker est sans reproche et les arrangements de Joe Lippman très professionnels, l'orientation trop commerciale du projet est par contre discutable. Le compact comprend deux titres "avec cordes" arrangés par Lippman en 1950 (Laura et Dancing In The Dark), les sessions "big band" de janvier et mars 1952 dirigées par Lippman, et trois titres (In The Still Of The Night, Old Folks, If I Love Again) issus de la rencontre ratée du 25 mai 1953 avec le grand arrangeur Gil Evans, plus des versions alternatives. Ironiquement, le standard Autumn In New York devint l'un des plus grands succès commerciaux de Parker.

  • Charlie Parker : Jam Session (Verve), 1952. Les fameuses Norman Granz Studio Jams avec Benny Carter, Charlie Shavers, Johnny Hodges, Ben Webster, Barney Kessel, Oscar Peterson et Ray Brown.

  • Complete Jazz at Massey Hall 1953 (Jazz Factory). Le fameux concert du 15 mai 1953 au Massey Hall de Toronto avec Gillespie, Bud Powell, Charles Mingus et Max Roach. L'intégralité de la prestation y figure dans l'ordre chronologique et on a enfin choisi de restituer la bande originale plutôt que celle trafiquée en studio par Charles Mingus.

  • Charlie Parker at Storyville 1953 (Blue Note). Ce disque édité par Blue Note regroupe deux concerts enregistrés pour la radio au Club Storyville de Boston. Pour le premier, qui date du 10 mars 1953, Parker est accompagné par le Red Garland Trio, avec Bernie Griggs (b) et Roy Haynes (d). Datant du 22 septembre 1953, le second le voit à la tête d'un quintette incluant Herb Pomeroy (tp), Sir Charles Thompson (p), Jimmy Woode (b) et Kenny Clarke (d). Même si la qualité sonore n'est pas optimale, ces prestations sont intéressantes grâce à un Parker en forme qui interprète des versions chauffées à blanc de ses grandes compositions : Moose The Mooche, Ornithology, Now's The Time, Cool Blues ainsi que le Groovin' High de Dizzy Gillespie.

  • Charlie Parker : The Cole Porter Songbook (Verve), 1950 - 1954. Album historique puisqu'il comprend les deux dernières séances en studio de Parker, en hommage à Cole Porter, réalisées en quintet respectivement les 31 mars 1954 : I Get A Kick Out Of You, Just One Of Those Things, My Heart Belongs To Daddy et I've Got You Under My Skin avec Walter Bishop, Jr. (p), Jerome Darr (gt), Teddy Kotick (b) et Roy Haynes (dr); et 10 décembre 1954 : Love For Sale et I Love Paris avec Walter Bishop, Jr. (p), Billy Bauer (gt), Teddy Kotick (b) et Arthur Taylor (dr).

  • Bird : The Complete Charlie Parker on Verve (Verve - 10 CD). Dix compacts regroupant tous les titres enregistrés par Bird pour les labels de Norman Granz (Mercury et Clef, réédités à partir de 1957 sur Verve) associant ses faces en studio (la plupart sous son nom et certaines avec d’autres groupes) à ses performances historiques en concert dont les fameux « Jazz at the Philharmonic – JATP ». Dans un souci d’exhaustivité, on a aussi inclus de nombreuses prises alternatives, faux départs ou essais ratés (11 fois Leap Frog, 6 fois Relaxing With Lee et Chi Chi, 9 fois Old Folks … etc.), ce qui perturbe toujours le plaisir d’écoute du mélomane tout en ravissant les collectionneurs auxquels ce fabuleux travail de réédition s’adresse en premier.

  • Charlie Parker : The Complete Verve Master Takes (Verve - 3 CD). Trois CD, logés dans un coffret métallique, regroupant les 73 « master takes » de toutes les sessions studio que Parker enregistra sous son propre nom, de 1948 à sa mort, pour les différents labels du légendaire producteur Norman Grantz.

  • Bird's Best Bop on Verve (Verve). Une collection de 16 titres incontournables enregistrés entre 1949 et 1953 pour les labels réédités par Verve : Bloomdido, Relaxing With Lee, K. C. Blues, Chi Chi , Now's The Time

  • Charlie Parker Hi Fi (Verve). Cette excellente compilation, éditée dans la série Master Edition chez Verve, regroupe, entre autres, tous les enregistrements de Parker avec le pianiste Hank Jones (deux sessions en mars et en avril 1950 plus le titre The Bird qui date de février 1949). La qualité sonore est exceptionnelle et Bird joue son Bebop avec une pêche inouïe. Quelques prises alternatives et faux départs ont été regroupés fort judicieusement à la fin du compact pour ne pas déranger le confort d'écoute des plages normales. Titres: Now's The Time, I Remember You, Confirmation, Chi-Chi, The Song Is You, Laird Baird, Kim, Cosmic Rays, Star Eyes, Blues (Fast), I'm In The Mood For Love, The Bird, Celebrity, Ballad, Cardboard, Visa + prises alternatives.

  • Charlie Parker : Retrospective 1940-1953 (Saga Jazz - 3 CD). Une rétrospective éclairée en 62 titres, sélectionnée par Alain Tercinet, couvrant toute la carrière de Parker à partir de son premier enregistrement en solo de mai 1940 jusqu'à Wee, issu du concert au Massey Hall de Toronto le 15 mai 1953. La restauration sonore est minutieuse (certains diapasons ont même été corrigés) et un livret bilingue et illustré de 88 pages commente les différents titres retenus. Le seul reproche mineur qu'on fera est de ne pas avoir respecté une stricte chronologie dans la liste des morceaux présentés.

  • Yardbird Suite: The Ultimate Collection (Rhino/Warner Bros. - 2 CD). Une rétrospective plus concise en 38 titres particulièrement bien choisis pour donner une vision la plus large possible de l'art de Parker. A noter l'inclusion dans cette compilation des faces séminales Guild/Musicraft enregistrées en 1945 par Dizzy Gillespie.



A lire :

  • Bird 50 ans après, Jazzman N°111, p. 12-25, Mars 2005.
  • Bubley Esther. Charlie Parker (Photographies réalisées au cours des Norman Granz Jam Sessions, texte de Hank O'Neal, préface de Norman Granz), Jazz Magazine et les Editions Filipacchi, Paris.
  • Charlie Parker Memorial Issue, Down Beat, Vol. 32, No. 6, March 11, 1965.
  • Crouch Stanley. Kansas City Lightning: The Rise and Times of Charlie Parker, Harper, 384 p., 2013.
  • Gauffre Christian et Chautemps Jean-Louis. Charlie Parker (Livre + CD), Editions Vade Retro, Paris, 1997.
  • Giddins Gary. Celebrating Bird: The Triumph of Charlie Parker, University of Minnesota Press, 208 p., 2013.
  • Gillespie Dizzy et Fraser Al. To be or not to bop, Doubleday, New York, 1979.
  • Haddix Chuck. Bird - The Life and Music of Charlie Parker, University of Illinois Press, 224 p., 2015.
  • Jackson Jean-Pierre. Charlie Parker, Actes Sud / Classica, 171 p., 2005.
  • Koch Lawrence O. Yardbird Suite: A Compendium of the Music and Life of Charlie Parker, Northeastern University Press, 416 p., 1999.
  • Komara Edward M. The Dial Recordings of Charlie Parker, A Discography, Greenwood Press, Westport, Conn. 1998.
  • Miller Mark. Cool Blues: Charlie Parker in Canada 1953, Nightwood Editions, 118 p., 1989.
  • Parker Chan. Ma vie en mi bémol (My life in Eb), Plon, Paris, 1993.
  • Parker Chan et Paudras Francis. To Bird with love, Wizlov, Poitiers, 1981.
  • Priestley Brian. Charlie Parker, Ed. Garancière, Paris, 128 p., 1986.
  • Reisner Robert. Bird, The legend of Charlie Parker, Da Capo Press, New York, 264 p., 1977 (1962)
  • Russell Ross. Bird lives, Editions 10/18, 407 p., 1995.
  • Le Tanneur Hugues. Charlie Parker, Editions J'ai Lu / Librio Musique, 89 p., 2001.
  • Tercinet Alain. Parker's Mood, Ed. Parenthèses, Paris, 1998.
  • Vail Ken. Bird's Diary; The Life of Charlie Parker, 1945-1955, Sanctuary Publishing Ltd, 160 p., 1996.
  • Woideck Carl. Charlie Parker. His Music and Life, The University of Michigan Press, 304 p. 1998.



Sur Internet :



"Quand on parle de Embraceable You,
on insiste sur la façon dont Bird traitait la ligne mélodique,
sur certains aspects techniques de son jeu,
mais on oublie que c'est là avant tout la musique d'un amoureux,
que c'est tout simplement un chant d'amour."

Chan Parker in Jazz Hot, 1980




"Music is your own experience, your own thoughts, your wisdom.
If you don't live it, it won't come out of your horn.
They teach you there's a boundary line to music.
But, man, there's no boundary line to art."

Charlie Parker



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