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d'autres disques où le jazz, se mélangeant aux musiques du monde, s'imprègne de parfums exotiques :





Amérique Latine :

  1. Dizzy Gillespie : Latino / Anthology 1947-1957 (2CD CBU - Cabu), 1947-1957. En plus d’être l’équivalent à la trompette de Charlie parker et d’avoir fait évoluer l’instrument par une approche entièrement novatrice, Dizzy Gillespie fut aussi l’un des créateurs du jazz cubain (ou du latin jazz). Ajoutant les congas de Chano Pozo à son orchestre dès 1947 et intégrant au Bop les rythmes folkloriques complexes de la musique cubaine, Gillespie aida à établir une musique métissée et haute en couleurs qui allait conquérir un public bien au-delà des simples amateurs de jazz. Ce double album regroupe ses plus belles interventions dans le genre, enregistrées entre 1947 et 1957, avec des standards revus à la sauce latino (Begin The Beguine ou Caravan) et surtout des compositions originales devenues depuis des classiques comme Manteca, Con Alma, Night In Tunisia ou Cubana Bop. Tout simplement Indispensable !
  2. Chico O'Farrill : Cuban Blues - A New Approach To Mambo (2CD Verve), 1948-1954. Cuban Blues réunit sur un double compact six disques Clef et Norgran, aujourd’hui introuvables, de Chico O'Farrill plus un autre paru sous le nom de Machito (Afro-Cuban Jazz). Enregistrés entre 1948 et 1954, ils s’inscrivent dans la vague afro-cubaine qui, à l’époque, donnait des couleurs aux orchestres de Be-Bop. La musique est cuivrée, luxuriante et bénéficie des redoutables arrangements peaufinés par O’Farril. Compris entre 2 et 3 minutes, la majorité des titres sont des mambos sophistiqués qui fonctionnent aussi bien comme musique de danse. Mais on trouvera également ici deux suites de jazz afro-cubain, de 17 minutes chacune, qui sont des maelströms de percussions, de cuivres exubérants, de Be-Bop et d’harmonies classiques. A noter dans la longue liste des musiciens crédités la présence de Harry "Sweets" Edison (tp), Roy Eldridge (tp), Mario Bauza (tp), Flip Phillips (ts), Ralph Burns (p), Ray Brown (b), Jo Jones (dr), Machito (maracas), Chano Pozo (congas) et même Charlie Parker (as).
  3. Kenny Dorham : Afro-Cuban (Blue Note), 1955. Une session typiquement Blue Note pour le trompettiste Kenny Dorham en sextet et en nonet avec les vedettes du label comme Art Blakey (dr), J.J. Johnson (tb), Hank Mobley (ts) et Horace Silver (p) avec, en plus, l'indispensable Carlos "Patato" Valdes aux congas. Tout n'est pas latin comme le titre du compact pourrait le laisser supposer mais ce qui l'est (Afrodisia, Lotus Flower, Minor's Holiday et Basheer's Dream) sort vraiment de l'ordinaire !

  4. Coleman Hawkins : Desafinado (Impulse), 1962. Hawk devait bien un jour confronter son ténor aux rythmes brésiliens. C'est fait sur ce disque tout public qui s'écoule lentement comme du miel au soleil.
  5. Charlie Byrd : Bossa Nova Pelos Passaros (Riverside), 1962. Charlie Byrd joue du jazz sur une guitare acoustique avec une technique héritée de la guitare classique. En plus, sa sensibilité à fleur de peau lui permet d'explorer à l'aise toutes les subtilités de la musique brésilienne. Ce compact, qui regroupe le LP original (Bossa Nova Pelos Passaros) plus six titres du LP Once More! Bossa Nova (Riverside, 1963), est une fête pour les amateurs de samba et de bossa nova.
  6. Grant Green : The Latin Bit (Blue Note), 1962. Une bonne session du guitariste fétiche de Blue Note. Avec les classiques du genre comme Mambo Inn ou Besame Mucho mais aussi le son chaleureux de la guitare de Green qui, emporté par les congas de Patato Valdez, développe ses multiples solos au phrasé si clair.
  7. Cannonball Adderley : Cannonball's Bossa Nova (Riverside), 1962. Cannonball Adderley enregistre son unique disque de bossa nova avec un orchestre de musiciens latinos (le Bossa Rio Sextet) qui comprend le pianiste Sergio Mendes et le batteur Dom Um Romao (futur Weather Report). Produite par Orrin Keepnews, cette musique sensuelle swingue en douceur et dégage une atmosphère similaire à celle du Jazz Samba de Stan Getz.
  8. Stan Getz & Joao Gilberto : Getz/ Gilberto Featuring Antonio Carlos Jobim (Verve), 1963. L'autre chef d'oeuvre de Stan Getz devenu le chantre de la bossa nova. La saveur douce-amère de La Fille d'Ipanema et la délicatesse ingénue d'Astrud Gilberto, chanteuse improvisée, ne font qu'ajouter au plaisir de l'écoute.
  9. Paul Desmond : Bossa Antigua (Jazz !), 1964. Le timbre léger du saxophone alto de l'auteur du célèbre Take Five, épaulé par la sublime guitare de Jim Hall, se fond avec nonchalance dans la bossa nova jusqu'à ne plus faire qu'un avec elle. Le seul album jamais enregistré qui soit entièrement consacré à ce style musical sans reprendre aucun thème d'origine brésilienne. Ecoutez aussi l'album Take Ten (1963) du même Paul Desmond, toujours avec Jim Hall, pour d'autres perles en forme de bossa nova.
  10. Paquito D'Rivera : Havana Cafe (Chesky), 1991. Superbe session en sextet (incluant Danilo Perez au piano) du grand saxophoniste et clarinettiste d'origine cubaine. Havana Cafe est un bijou de jazz latin moderne.
  11. Joe Henderson : Double Rainbow (Verve), 1994. Un hommage à Antonio Carlos Jobim en deux parties, la première avec une rythmique brésilienne et la seconde avec Herbie Hancock (p), Christian McBride (b) et Jack Dejohnette (drs). Un des grands disques dans la période moderne de Joe Henderson.

  12. Roy Hargrove's Crisol : Habana (Verve), 1997. Le trompettiste qui monte, en compagnie de Chucho Valdez (p), David Sanchez (ts, ss), John Benitez (b) et quelques autres, s'immerge dans la folie des rythmes cubains et La Havane en est toute retournée.
  13. Ray Barretto : Portraits In Jazz And Clave (RCA), 2000. Le joueur de congas et parrain du latin jazz a aussi à son actif une foule de disques de variétés mais celui-ci, enregistré avec un orchestre de stars (dont Kenny Burrell, Eddie Gomez, Joe Lovano et Steve Turre), est ancré dans le jazz classique. Barretto réussit à donner des couleurs latines irrésistibles à des standards aussi populaires que The Mooche de Duke Ellington, Johnny Come Lately de Billy Strayhorn ou Go de Wayne Shorter. Facilement, l'un des meilleurs albums de ce grand monsieur décédé en 2006.
  14. Blue Note Plays Bossa Nova (Blue Note), 2008. Une incroyable compilation du label Blue Note qui regroupe, sur trois compacts, 45 titres de bossa / samba interprétés par des géants du jazz comme Hank Mobley, Lee Morgan, Ike Quebec, Michel Petrucciani, Joe Henderson, Donald Byrd, Chick Corea, Stanley Turrentine, Horace Silver, Cassandra Wilson et bien d'autres.

    Pour ceux qui souhaiteraient retourner aux sources de la fusion du jazz avec la musique latine, peut-être faudrait-il remonter jusqu'aux influences des habaneras sur Jelly Roll Morton ou au-moins jusqu'en 1937, lorsque Duke Ellington et son tromboniste portoricain Juan Tizol composèrent le célèbre Caravan. Mais ce sont surtout Dizzy Gillespie et Charlie Parker qui, à un moment donné, tombèrent amoureux des bongos et autres congas et furent ainsi à l'origine des premières oeuvres importantes du jazz afro-cubain. En plus de l'album Latino de Gillespie cité plus haut ou de Dizzy's Diamonds renseigné à la page des disques de base, écoutez aussi la superbe compilation South Of The Border (1948 - 1952) de Charlie Parker, avec notamment l'Afro-Cuban Orchestra de Machito, éditée récemment en compact par Verve.

Asie :

  1. John McLaughlin : Shakti (CBS), 1975. Le guitariste anglais s'unit à quatre musiciens locaux, dont Zakir Hussain aux tablas et le neveu de Ravi Shankar au violon, et réussit totalement sa fusion du jazz avec la musique traditionnelle indienne. Beaucoup imité, jamais égalé.
  2. Colin Walcott : Grazing Dreams (ECM), 1977. Colin Walcott, au sitar, s'associe à John Abercrombie (gt), Palle Danielson (b), Dom Um Romao (percussions) et à l'extraordinaire Don Cherry (tp) pour un disque inventif et coloré dont le pouvoir relaxant se situe à mille lieues au-dessus de tout ce que l'on vous proposera jamais comme musique pour la méditation.
  3. Zakir Hussain : Making Music (ECM), 1987. De Billy Cobham à George Harrison, Zakir Hussain a fait entendre ses tablas sur une multitude d’albums et sa première réalisation en solo est à la hauteur de sa réputation. En compagnie de Jan Garbarek (sax), de Hariprasad Chaurasia à la flûte de bamboo et du guitariste John McLaughlin (qui fut jadis son leader dans le groupe Shakti), Hussain a produit une fusion parfaite entre musique indienne et jazz contemporain.
  4. Jan Garbarek / Ustad Fateh Ali Khan : Ragas And Sagas (ECM), 1992. L'ombre des grandes montagnes du Pakistan semblait protéger pour toujours le pouvoir hypnotique de cette musique millénaire qu'a pourtant su pénétrer la sensibilité d'un musicien du Nord.

  5. Nguyên Lê : Tales From Vietnam (ACT), 1995. Un guitariste électrique explore l'âme de ses ancêtres et la retranscrit en langage moderne. Quand le monocorde s'associe aux rêves d'occident, c'est le vent qui se glisse sous les ponts où murmurent les amants.
  6. Trilok Gurtu - The Glimpse : Kathak (ACT), 1997. L'incroyable percussionniste du John McLaughlin Trio mélange les traditions indiennes et les techniques polyrythmiques des grands batteurs de jazz, Elvin Jones en particulier. Le kathak est une danse populaire du nord de l'Inde mais son disque a aussi ses moments funky, avec le guitariste Steve Lukather, sur Seven Brings Return. Et qui mieux que ce bon génie, qui fait aussi chanter l'air et l'eau, pouvait proposer à la chanteuse Neneh Cherry un hommage au grand Don Cherry qui sut si bien incruster sa trompette sur les tablas magiques. Up in Cherrytown / Feelings all around.
  7. Mukta : Indian Sitar and World jazz (ESP), 1999. Mukta (perle en langage sanskrit) est un projet combinant jazz relaxant et musique indienne qui ne comprend que des musiciens européens, la main tendue vers l’Orient étant celle de Brigitte Menon qui joue avec dextérité du sitar traditionnel. Les titres acoustiques sont regroupés sur un excellent premier compact tandis que le second, qui est réservé aux remix, est moins réussi, la sérénité de la musique s'évaporant dans les rythmes électros trop appuyés.
  8. Huong Thanh : Moon And Wind (ACT), 1999 et Dragonfly (ACT), 2000. Issue d'une famille de musiciens traditionnels, Huong Thanh, née à Saïgon et installée à Paris depuis 1977, explore le répertoire de son pays d'origine et confronte son chant riche en timbres si particuliers avec les rythmes et les instruments d'autres cultures latines ou africaines. Fusionner le monocorde, la cithare ou la flûte de bamboo vietnamienne avec la guitare électrique de Nguyen Lê, le bugle de Paolo Fresu, la basse du camerounais Richard Bona ou les percussions de Tino di Geraldo peut paraître une gageure mais la belle ne perd jamais son âme et sa musique, dont la dignité est préservée, y gagne une dimension universelle. Les deux compacts sont interchangeables même si le premier peut paraître un rien plus traditionnel : dans les deux cas, l'envoûtement est assuré.


Musique Arabe :

  1. Rabih Abou-Khalil : Al Jadida (ENJA), 1990. Le jazz se dissout dans les saveurs de l'Orient et la caravane passe dans la lumière jaune d'un désert qui aurait enfin retrouvé sa paix.
  2. Anouar Brahem : Conte De l'Incroyable Amour (ECM), 1991. Les arabesques d'un luth inspiré qui joue à cache cache avec le silence.
  3. Rabih Abou-Khalil : Blue Camel (Enja), 1992. Combinaison magique de mélopées orientales avec un jazz d'atmosphère. Le luth de Rabih se marie à merveille avec le sax alto de Charlie Mariano et le bugle de Kenny Wheeler. Du Sahara à Beirut, toutes les plages racontent une histoire.

  4. Anouar Brahem - John Surman - Dave Holland : Thimar (ECM), 1997. Le Tunisien Anouar Brahem marie son luth au saxophone et à la clarinette de l'Anglais John Surman pour un ensemble de compositions méditatives : la musique d'un songe assurément, celui de Rabia Al Adawiya dont le beau texte est reproduit dans un repli de la pochette noire et sobre.
  5. Nguyên Lê : Maghreb & Friends (ACT), 1997. Les traditions et les rythmes berbères du percussionniste algérien Karim Ziad revisités par le guitariste vietnamien Nguyên Lê. Etonnant et surtout réconfortant, comment quatre chanteurs maghrébins, une chanteuse vietnamienne et un chanteur peul peuvent, dans le même titre, célébrer ensemble l'amour universel du divin. D'Alger à Fort de France, de Hanoi à Marrakech, toutes les routes sont possibles. Le jazz-raï est né !
  6. Anfass (Igloo), 2000. Deux Belges, deux Tunisiens. D'un côté, les instruments traditionnels de la musique orientale : l'oud (luth arabe à manche court), la darbouka (tambour en terre cuite) et le ney (flûte en roseau) ; de l'autre, une guitare classique, un saxophone soprano et une flûte. Et la magie opère ! Au fil des plages, c'est un vent frais qui fait l'aller-retour perpétuel entre les deux rives de la Méditerranée, de l'éclat des ors immuables de la vieille Europe à la blancheur lumineuse et bleutée d'un village face à la mer, de l'harmonie européenne à la mélodie et au rythme arabes. Ce disque, porté par un besoin naturel d'échange et de compréhension mutuelle, est un voyage spirituel. Il doit être écouté et respecté. Après l'avoir aimé, vous le rangerez à la place qui lui revient, entre le Thimar d'Anouar Brahem et le Al Jadida de Rabih Abouh-Khalil, comme un autre témoignage de la diversité des hommes et de leur profonde humanité.

Afrique :

  1. Randy Weston : African Cookbook (Atlantic), 1964. Très influencé au départ par Thelonious Monk, Randy Weston a progressivement embrassé les innombrables cultures musicales du continent noir, allant jusqu’à s’installer au Maroc pendant plusieurs années. Enregistré en 1964 et édité sur Atlantic huit ans plus tard, African Cookbook témoigne à la fois des racines Bop du pianiste et de son penchant pour les rythmes africains. Le saxophoniste Booker Ervin et le trompettiste Ray Copeland prennent de chouettes solos tandis que la rythmique, renforcée à l’occasion par deux percussionnistes, aide beaucoup. Pour le reste, les titres des plages (Niger Mambo, Congolese Children et African Cookbook) sont suffisamment explicites !
  2. Hugh Masekela : The Lasting Impressions Of Ooga Booga (Verve), 1966 & 1968 (réédition 1996). Au cours des années, le trompettiste sud-africain Hugh Masekela a développé un style hybride à base de musique africaine, de jazz et de variété. Cette compilation, réalisée à partir de ses premiers albums enregistrés en concert pour MGM (Americanization Of Ooga Booga, 1966 et Lasting Impressions Of Hugh Masekela, 1968), met plutôt en exergue ce qu’il a lui-même dénommé le « Township Bop », une musique inspirée aussi bien par Dizzy Gillespie que par les mélodies colorées de son pays d’origine (dont beaucoup furent écrites par son épouse Miriam Makeba). A noter une version irrésistible du Cantaloupe Island de Herbie Hancock.
  3. Dollar Brand (Abdullah Ibrahim) : African Marketplace (Elektra / Discovery), 1979. Le pianiste sud-africain Dollar Brand emmène son big band explorer quelques thèmes de son pays natal. L'un des meilleurs albums d'un musicien qui fut profondément impliqué dans la lutte de son peuple pour la liberté.
  4. Sixun : Pygmées (OMD), 1987. Un peu d'Afrique, un peu des Antilles, un métissage français, et le reste hérité de Weather Report. Quiconque a vu le batteur ivoirien Paco Sery sur scène ne l'oubliera plus jamais. Ni Eddy Louiss qui l'avait découvert, ni Jaco Pastorius qui l'avait recruté pour sa tournée européenne ne s'étaient trompés.
  5. Jean Luc Ponty : Tchokola (Epic / Sony), 1990. Rien que des artistes africains et le violon de Ponty au milieu pour un vrai disque d'ambiance. Quand même plus proche de la world music que du jazz.
  6. Aldo Romano, Louis Sclavis, Henri Texier : Carnet De Routes (Label Bleu), 1994 - 1995. Le souvenir musical d'une aventure africaine agrémenté des magnifiques photographies de Guy Le Querrec. Vu la liberté d'expression qui caractérise ces trois musiciens, c'est bien sûr davantage l'esprit de l'Afrique qui souffle ici.

  7. Steve Turre : Rhythm Within (Verve), 1995. A la croisée des chemins entre les rythmes africains et sud-américains, le tromboniste Steve Turre enregistre un disque magnifique avec des arrangements superbes où vient s'insérer le son étrange des conques marines. Avec Frank Lacy (tb) sur African Shuffle et, sur Funky-T inspiré du groove de Fela Anikulapo Kuti, Pharoah Sanders (ts), Jon Faddis (tp) et Herbie Hancock (p). Magistral.
  8. Richard Bona : Munia The Tale (Verve), 2003. Originaire du Cameroun, le bassiste Richard Bona a eu le temps de confronter son héritage africain à d’autres influences. Sa combinaison de jazz, de funk sahélien et de danse latine est une vraie musique du monde surtout qu’autour de sa basse prolixe, il a fédéré au fil des plages des artistes aussi divers que le saxophoniste Kenny Garrett, le batteur Vinnie Colaiuta, le chanteur Salif Keita, et le virtuose brésilien de la guitare acoustique Romero Lubambo. Paru en 2003, Munia The Tale reste l'une de ses plus belles réussites.
  9. Roswell Rudd / Toumani Diabate : Malicool (Fontana), 2003. Le père du trombone « free » s’associe à des musiciens locaux pour un vrai disque de jazz enregistré au Mali. Evoluant sur un tapis moelleux de percussions africaines, Roswell Rudd mêle son trombone à des instruments exotiques comme le balafon ou la ngoni mais aussi et surtout à la nkora de Toumani Diabate qui donne à ces sessions un balancement irrésistible. Subtil et accessible, Malicool compte parmi les plus beaux mariages entre le jazz et la musique africaine.
  10. Kouyate & Neerman : Kangaba (No Format / Universal), 2008. Le quartet de David Neerman (vibraphone) et de Lansiné Kouyaté (balafon) ne ressemble à rien de connu. Combinaison de musique traditionnelle, d’électronique « ambient » et de jazz actuel, Kangaba est une expérience iconoclaste de brassage des cultures, les sons organiques de Kouyaté se mariant à ceux métalliques et trafiqués de Neerman pour composer une musique aérienne qui évoque aussi bien la culture mandingue que les néons verts des cités modernes. Etonnant !

Klezmer (Musique Juive) :


A l'origine, le Klezmer se réfère à une musique d'Europe Centrale ou de l'Est traditionnellement jouée au cours des années 1800 pendant les célébrations juives. Aujourd'hui, c'est plutôt une musique de fusion issue de la diaspora qui, tout en préservant les mélodies et les harmonies juives originales, emprunte aussi bien aux airs folkloriques locaux du Yémen, de Turquie ou d'Afrique du Nord qu'au jazz ou aux expériences avant-gardistes. Pour s'initier au jazz Klezmer, on peut écouter d'abord une compilation : Klezmer Festival 1998 - Live at the Knitting Factory (JAM / Knitting Factory Records, 1999) enregistrée au cours d'un festival annuel de musique juive organisé par le célèbre club alternatif new-yorkais. On y fera connaissance avec quelques groupes representatifs du genre comme Paradox Trio, Klezmokum et surtout Hasidic New Wave dont les deux titres, qui ne sont pas sans rappeler le Miles Davis de " In a Silent Way ", valent déjà bien l'acquisition du compact. Ensuite, il faut absolument écouter l'un des dix albums enregistrés en studio par le Masada de John Zorn (Tzadik, 1994 à 1996). En quartet avec Dave Douglas (tp), Greg Cohen (b) et Joey Baron (dr), Zorn transcende l'héritage de la musique juive et lui confère à l'intérieur d'une structure jazz une nouvelle identité culturelle. Même si la référence à Ornette Coleman est incontournable, Masada est une expérience unique, riche, complexe, passionnée, turbulente, bourrée de mélancolie et d'énergie, portée par des musiciens virtuoses allant jusqu'aux limites de leurs possibilités. Difficile malheureusement de choisir parmi les 10 compacts. Présentés sous un concept graphique similaire et dénommés selon les lettres de l'alphabet hébraïque, tous offrent au-moins un titre légendaire (Idalah-Abal sur le 1, Beeroth sur le 5, Meholalot sur le 9 … etc.) et chacun a son importance dans l'édifice. Essayez le 3 (Gimel), le 5 (Hei), le 7 (Zayin), le 8 (Het) ou le 9 (Tet) et évitez seulement le 4 (Dalet) qui, à l'origine, était offert en bonus aux acheteurs des trois premiers et ne dure qu'une vingtaine de minutes.


"If we could learn to rid ourselves of our prejudices
and look beyond our limited field of vision,
we would be overwhelmed by an as yet unknown diversity of experiences.
We would become hesitant in our judgment of the world out there."

Jerry G. Bauer, 1993




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