Close To The Edge :
Des Albums 100% Rock avec une Attitude Progressiste


Voici une poignée d'albums de Rock classique, Hard ou Heavy, qui ne sont jamais apparentés au petit monde du Rock progressiste. Est-ce parce qu'ils ont été conçus par des groupes à vocation plus commerciale ou parce ce qu'ils ne constituent qu'un essai à part dans une discographie plus mainstream ? Bien souvent les deux, mais ils n'en représentent pas moins des tentatives intègres et courageuses de transcender des règles établies, une volonté de risquer autre chose sans se soucier de la reconnaissance d'un public acquis ou d'une sécurité financière assurée. A un moment donné de leur histoire, ces groupes se sont écartés de la voie facile, se rapprochant dangereusement d'un bord (close to the edge) qu'ils n'ont finalement pas franchis. S'ils n'ont jamais endossé le label progressif comme un masque, ces albums n'en offrent pas moins quelques éléments novateurs qui ont d'une manière ou d'une autre fait bouger la musique. Ce qui les sort définitivement de l'ordinaire jeté aux masses. Essayez-les !
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"Sometimes you need to really blow the doors off."


Bruce Dickinson (Iron Maiden) in Classic Rock, N° 97, Septembre 2006




Deep Purple : In Rock (Harvest), UK 1970

Le son dynamique de Deep Purple, qui doit l'essentiel à une fabuleuse osmose entre l'orgue Hammond B3 de Jon Lord et la guitare électrique de Ritchie Blackmore (apparemment une Gibson ES-335), est à l'origine de celui de nombreux groupes progressifs. Ajouter à ça une rythmique hyper-dynamique (Roger Glover à la basse et Ian Paice à la batterie), des solos inspirés, une volonté de mélanger des genres aussi divers que le Rock, le Blues et la musique classique et un chanteur hors norme en la personne de Ian Gillan, sans oublier des compositions plus accrocheuses qu'une toile d'araignée (Child In Time) et vous obtenez un album mythique, aussi monumental que le mont Rushmore dont sa pochette est inspirée.

[ Official Deep Purple Website ] [ In Rock (CD & MP3) ]

Atomic Rooster : Atomic Roooster (Charisma), UK 1970

En rupture de ban du Crazy World Of Arthur Brown, Vincent Crane (Orgue Hammond) et Carl Palmer (batterie) se sont associés à Nick Graham (basse, chant et flûte) pour un trio original dont la musique se situe quelque part entre Blues-Rock, Hard et psychédélisme. Sur le plan de la virtuosité, Crane, en perpétuelle dépression, est loin d'être un Keith Emerson mais ses compositions tiennent la route et il sait les rendre avec beaucoup de coeur et de soul. Quant à Carl Palmer, son incroyable jeu de batterie tout du long explique pourquoi c'est lui et personne d'autre qui s'est retrouvé plus tard derrière les fûts de Emerson, Lake & Palmer.

[ The Official Atomic Rooster Homepage ] [ Atomic Roooster (CD & MP3) ]

Traffic : John Barleycorn Must Die (Island), UK 1970

Après l'aventure éphémère de Blind Faith en compagnie d'Eric Clapton, Stevie Winwood travaille sur un projet en solo mais finit par rappeler ses deux anciens comparses : Jim Capaldi (drums et percussions) et Chris Wood (flûte, saxophone et orgue) si bien que John Barleycorn Must Die paraît finalement sous le nom de Traffic. Par rapport aux premiers albums, le style a changé : les chansons se sont allongées réservant désormais des espaces importants aux improvisations tandis que le côté psychédélique des années 60 a disparu au profit d'un amalgame de Rock, de Soul et de Jazz aussi agréable qu'original. Winwood, au piano, à l'orgue, à la guitare et au chant est omniprésent se chargeant même, en l'absence de bassiste attitré, des lignes de basse qu'il esquisse sur le pédalier de son orgue. Mais aussi magnifiques que peuvent être des compositions comme l'instrumental Glad ou les chansons Freedom Rider et Empty Pages enroulées dans un Jazz feutré, le sommet du disque réside en cette relecture éclairée d'une antique chanson Folk nommée John Barleycorn qui fera à elle seule le succès de l'album. Ce disque était tellement en avance sur son temps qu'il s'écoute encore aujourd'hui comme s'il avait été enregistré hier.

[ Steve Winwood & Traffic ] [ John Barleycorn Must Die (CD & MP3) ]

Led Zeppelin : Led Zeppelin IV (Atlantic), UK 1971

Une alternance parfaite entre des Rocks Heavy et des compositions Folk progressives. Black Dog, tiré par un riff imparable, est la perle noire du Rock britannique ; The Battle Of Evermore avec le duo Robert Plant/Sandy Denny est probablement l'une des meilleures chansons de Folk-Rock au monde ; et Stairway To Heaven, qui combine les deux genres avec brio, l'une des plus belles compositions progressives de tous les temps. Les leçons jadis procurées à Page par John McLaughlin ont porté leurs fruits : ses progressions d'accords sont désormais aussi magistrales que ses riffs.

[ Led Zeppelin ] [ Led Zeppelin IV (CD & MP3) ]

Wishbone Ash : Argus (Decca / MCA), UK 1972

Les deux pieds bien ancrés dans le Blues-Rock et la tête remplie de folklore et de récits médiévaux (The King Will Come et Warrior), ce groupe britannique s'est forgé un style particulier par un amalgame original de Folk, de Blues, de Hard Rock et de Rock Progressif. Les arrangements sont imaginatifs, les harmonies superbes et les chansons épiques aménagées avec de longs développements instrumentaux où brillent, entrelacés dans une trame complexe, deux guitaristes au son bien distinct : Andy Powell doté d'une Gibson Flying V et Ted Turner armé d'une Fender Stratocaster. La pochette conçue par Hypgnosis est comme d'habitude insolite avec un guerrier antique apercevant une soucoupe volante ... qui s'est par ailleurs envolée au moment de la reproduction au format CD.

[ Wishbone Ash ] [ Argus (CD & MP3) ]

Uriah Heep : Demons and Wizards (Mercury), UK 1972

Uriah Heep découvre les histoires de sorciers et autres donjons et dragons. Enrobé d'une superbe pochette illustrée par Roger Dean, le LP révèle un groupe en pleine possession de ses moyens : la voix à l'occasion falsetto de David Byron, la guitare de Mick Box et l'orgue Hammond oppressant de Ken Hensley ne se sont jamais mieux compris. De chansons concises en Rocks épiques, Uriah Heep célébrait le mariage de la Fantasy et du Hard Rock, laissant aux générations futures un fabuleux album qu'il ne parviendra plus jamais à égaler.

[ Uriah Heep ] [ Demons and Wizards (CD & MP3) ]

Black Sabbath : Sabbath Bloody Sabbath (Warner Bros.), UK 1973

Même Black Sabbath peut évoluer ! Sous cette pochette plutôt réussie se cache le LP le plus mature du groupe. L'injection de claviers et de synthétiseurs (Rick Wakeman de Yes a été invité à officier sur Sabbra Cadabra) s'avère revitalisante, l'orchestration de Spiral Architect est plus que convaincante et la combinaison piano / guitare acoustique aussi douce qu'inquiétante sur l'instrumental Fluff. Sinon les riffs restent comme d'habitude meurtriers et les textes inlassablement centrés sur la folie et la mort. Mais cette fois, rien, absolument rien ne semble avoir été laissé au hasard !

[ Black Sabbath ] [ Sabbath Bloody Sabbath (CD & MP3) ]

Led Zeppelin : Houses Of The Holy (Atlantic), UK 1973

Fort du succès de Led Zeppelin IV, Page et les siens persévèrent là où on ne les attend pas, hors des sentiers battus du Blues-Rock Heavy des deux premiers LP sans le renier entièrement pour autant. Pour la première fois, le disque a un nom (même s'il ne figure nulle part sur la pochette) et il est simplement plus léger, plus varié, plus nuancé et mieux produit. Il révèle en outre le talent jusqu'ici occulté de John Paul Jones dont la finesse de jeu aux claviers surprend plus d'une fois (No Quarter). Les arrangements sont si travaillés que l'on est parfois très proche du Prog symphonique (avec un mellotron sur The Rain Song) même si ailleurs, Page & Plant explosent occasionnellement avec une énergie dévastatrice. En mélangeant son Hard Rock à toutes sortes de musiques, du Classique au Blues en passant par la ballade Folk, les folklores orientaux et même le reggae, Led Zeppelin a étendu son influence bien au-delà de son premier cercle d'admirateurs. En tout cas, il faut reconnaître que Page et les siens ont suivi leur voie sans égard des modes ou des pressions : à l'instar de sa superbe pochette aux couleurs crépusculaires conçue comme une épreuve par Hypgnosis, Houses Of The Holy est une oeuvre d'art intemporelle

[ Led Zeppelin ] [ Houses Of The Holy (CD & MP3) ]

Rainbow : Rising (Polydor), UK/US 1976

Quand Deep Purple devint funky et chaotique, son guitariste Ritchie Blackmore partit fonder Rainbow avec le chanteur américain Ronnie James Dio. Après un premier essai médiocre, ils virent le reste du groupe, recrutent d'autres musiciens dont l'excellent batteur Cozy Powell (Jeff Beck Group), et recommencent. Cette fois, l'album impose une vision tout en retrouvant le punch et l'alchimie des grands opus du Pourpre Profond. Croisant la virtuosité pyrotechnique d'un guitariste intransigeant, la voix puissante de Dio tout entière au service de ses histoires fantastiques et la dextérité du claviériste Tony Carey pourtant peu connu, Rising, déboule comme une comète dans un monde étoilé (Starstruck, Stargazer). Beaucoup de guitaristes comme Yngwie Malmsteen, Tony MacAlpine ou Vinnie Moore, s'inspireront du style Heavy néo-classique mis au point ici par Blackmore. Dommage qu'avec ses 33 minutes, l'album soit un peu court, d'autant plus qu'il est si bon qu'il en paraît encore dix de moins.

[ Rising (CD & MP3) ]

UFO : Lights Out (Chrysalis), UK 1977

Sous la guidance éclairée du producteur Ron Nevison (Physical Graffiti, It's Only Rock N Roll But I Like It, Tommy ...) et l'aide inestimable du guitariste allemand Michael Schenker et du claviériste Paul Raymond, UFO s'élève au-dessus de sa condition de Hard-Rockers de seconde zone. Ballades superbes, Rocks énergiques, arrangements soignés, textes au-dessus de la moyenne et guitares « space », Lights Out avait tout pour installer UFO au firmament du genre. L'ego des musiciens et un comportement à la Spinal Tap (*) entraînèrent l'éclatement du groupe et ce disque en studio resta un diamant oublié dans la poussière.

(*) la séquence désopilante dans laquelle les musiciens de Spinal Tap s'égarent dans les couloirs souterrains d'une salle de spectacle sans pouvoir retrouver la scène est notamment inspirée d'une mésaventure arrivée à UFO au cours d'un concert à St Louis (USA).

[ UFO Official Website ] [ Lights Out (CD & MP3) ]

Toto : Hydra (Columbia), US 1979

Peut-être influencé par le tsunami punk britannique en bout de course (écoutez All Us Boys), ce second album est le plus sombre et le plus authentiquement Rock de ce banc de requins de studio officiant à L.A. Du Rock progressif épique au Rock classique des années 70 en passant par quelques ballades intemporelles, Toto n'était pas encore l'usine à tubes qu'il deviendrait plus tard. Enrobé d'une aura de mystère et de Fantasy, Hydra aurait pu être le point de départ d'un vrai groupe de Rock progressif à l'américaine tel Kansas ou Styx.

[ Toto Official Website ] [ Hydra (CD & MP3) ]

David Bowie : Scary Monsters (RCA), UK 1980

Cet album marque le retour de David Bowie à une musique plus commerciale mais il comporte encore quelques références à sa trilogie berlinoise antérieure, la plus expérimentale (Low, Heroes et Lodger). Sur Ashes To Ashes, Le Major Tom de Space Oddity y fait une rentrée inattendue après une errance spatiale que l‘on imaginait éternelle. Et puis, c'est Robert Fripp qui joue de la guitare sur six des dix titres. Le son froid et métallique de sa six-cordes, typique du créateur de King Crimson, envahit les mélodies (même les plus pop comme Fashion) d'une manière aussi abrasive que perverse, leur procurant une densité et juste ce qu'il faut d'insolite pour les rendre attrayantes à un public plus sélectif. Scary Monsters n'est peut-être pas le meilleur album du Thin White Duke mais c'est celui qui a le moins vieilli et que l'on réécoute le plus souvent avec un plaisir intact.

[ David Bowie Official Website ] [ Scary Monsters (CD & MP3) ]

Blue Oyster Cult : Fire Of Unknown Origin (Columbia), US 1981

Le Culte de l'Huitre Bleue a laissé derrière lui une discographie conséquente, quelques albums admirables et deux chefs d'oeuvres : Agents Of Fortune et celui-ci. Bien que Don't Fear The Reaper, un hymne notoire repris sur toutes leurs compilations, soit plutôt sur Agents, ce LP regroupe une nouvelles collection de titres brûlants avec des textes portant un intérêt à toutes sortes d'énigmes : Veteran Of The Psychic Wars, Joan Crawford, Burning For You, After Dark ... En ce début des années 80, BOC faisait incontestablement partie de l'élite du Métal intelligent.

[ Blue Oyster Cult Website ] [ Fire Of Unknown Origin (CD & MP3) ]

Iron Maiden : Seventh Son Of A Seventh Son (EMI), UK 1988

Avant le départ du guitariste Adrian Smith et un passage à vide, Iron Maiden enregistre ce premier concept album centré sur un thème calé entre mysticisme et occulte. Sans abandonner ses prétentions au titre de prince du Heavy Métal britannique, le groupe injecte dans sa musique des guitares acoustiques et des claviers tout en réservant un soin maniaque aux arrangements et à la production. Il y a même un titre épique de 10 minutes inspiré par un roman de Orson Scott Card (Seventh Son Of A Seventh Son) avec des glissements de rythmes incessants et un finale instrumental décoiffant. Unique et définitivement progressif est ce septième disque d'Iron Maiden.

[ The Official Iron Maiden Website ] [ Seventh Son Of A Seventh Son (CD & MP3) ]

Voivod : Nothingface (MCA / Mechanic), Canada / France 1989

Ce groupe franco-canadien avait pour objectif de ne ressembler à personne : il a donc développé un style unique de Trash Heavy Métal sophistiqué aux textes hantés par des périls technologiques futuristes qui sont au Métal ce que les romans de Philip K. Dick étaient à la SF. Changements de rythmes et tempos bizarroïdes témoignent de l'influence lointaine mais toujours déterminante de groupes comme Rush et King Crimson. Comme en plus ils se permettent de donner une version moderne et totalement convaincante du légendaire Astronomy Domine de Pink Floyd / Syd Barrett, on se dit que le Prog a aussi fait des petits dans des genres qui lui sont par nature totalement antinomiques.

[ Voivod ] [ Nothingface (CD & MP3) ]

Queen : Innuendo (EMI), UK 1991

Atteint du Sida, Freddie Mercury décida de continuer la musique jusqu'à sa mort programmée. Et ce dernier album a la pêche avec des titres épiques (Innuendo et son interlude hispanique), des Rock puissants (Headlong et The Hitman) et des chansons Pop brillantes et éclectiques (Don't Try So Hard, Delilah, I'm Going Slightly Mad) qui ont toujours été la marque du groupe. Mercury se souvient du passé avec nostalgie dans la ballade These Are The Days Of Our Lives et assume finalement son destin avec le somptueux et pathétique The Show Must Go On. Innuendo fut un chant du cygne glorieux à l'image de toute leur carrière.

[ Queen On Line ] [ Innuendo (CD & MP3) ]


Autres suggestions de style similaire :

  • Black Sabbath : Sabotage, (Warner Bros.), UK 1975
  • Blue Öyster Cult : Agents Of Fortune, (Columbia), USA 1976
  • Deep Purple : Fireball, (EMI), UK 1971
  • Deep Purple : Machine Head, (EMI), UK 1972
  • Deep Purple : Made In Japan [Live], (EMI), UK 1972
  • Iron Maiden : Brave New World, (Columbia), UK 2000
  • Led Zeppelin : Physical Graffiti, (Swan Song), UK 1975
  • Led Zeppelin : Presence, (Swan Song), UK 1976
  • Led Zeppelin : In Through the Out Door, (Swan Song), UK 1979
  • Queen : A Night At The Opera, (Elektra), UK 1975
  • Queen : A Day At The Races, (Elektra), UK 1976
  • Rainbow : Long Live Rock 'n' Roll, (Polydor), UK/USA 1978
  • Traffic : The Low Spark Of High Heeled Boys, (Island), UK 1971
  • Traffic : Shoot Out At The Fantasy Factory, (Island), UK 1973
  • UFO : Obsession, (Chrysalis), UK 1978
  • Uriah Heep : Salisbury, (Mercury), UK 1971
  • Uriah Heep : Look At Yourself, (Mercury), UK 1972
  • Uriah Heep : The Magician's Birthday, (Mercury), UK 1972
  • Wishbone Ash : Pilgrimage, (MCA), UK 1971
  • Wishbone Ash : Live Dates [Live], (MCA), UK 1973



"La plupart des musiques enregistrées aujourd'hui sont tellement calibrées pour la vente
que les artistes finissent par tenter de plaire à tout le monde
avec pour résultat de ne plus rien produire ayant une quelconque valeur ou intégrité."


John Paul Jones (Led Zeppelin) in Musician, N° 90, Novembre 1990



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"J'avais un groupe avec Bill Ward nommé Mythology plutôt orienté Blues et Jazz.
Mais aussi avec un côté Heavy totalement différent. Un jour à une répétition, j'ai joué ce riff qui m'a fait dresser le poil.
C'était une vibration tellement différente que j'ai tout de suite compris que quelque chose était arrivé.
Ce riff a engendré Wicked World et Black Sabbath est né peu de temps après."


Tony Iommi (Black Sabbath) in Guitar One Magazine, Juillet 2006



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"Je ne souhaitais pas avoir le son de Georgie Fame ou de Zoot Money
ni en faire une version Rock de Jimmy Smith même si ce dernier a eu une énorme influence sur moi.
C'est en pensant à ça que j'ai commencé à introduire un peu de musique classique.
Et j'ai découvert qu'en m'inclinant sur le clavier et en jouant avec les barrettes,
des choses intéressantes pouvaient se produire."


Jon Lord (Deep Purple) in Keyboard, Janvier 1994




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