Rock progressiste : les Nouveautés 2023 (Sélection)



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RPWL : Crime Scene (Gentle Art Of Music), Allemagne, 17 mars 2023
RPWL : Crime Scene
Yogi Lang (chant et claviers); Kalle Wallner /(guitares); Marc Turiaux (batterie); Markus Grützner (basse)

1. Victim of Desire (8:16) - 2. Red Rose (5:36) - 3. A Cold Spring Day in '22 (4:21) - 4. Life in a Cage (6:11) - 5. King of the World (12:52) - 6. Another Life Beyond Control (7:51)


RPWL n'est pas le premier à consacrer un album aux « scènes de crime » mais il le fait à sa manière et, pour cette fois, sans l'aide d'aucun musicien invité. Evidemment, le sujet choisi est noir, morbide et perturbant, d'autant plus qu'ici la musique est associée à des textes et qu'écouter des chansons où l'on parle d'assassins, de nécrophiles et autres sadiques n'est pas ce qu'on préfère entendre à la radio pour se distraire. Pour autant, l'album reste agréable et accessible dans l'éventail de ce que le groupe allemand a l'habitude de faire. Certains titres, comme Red Rose joué en acoustique, ont même une ambiance planante, voire bucolique, qui n'aurait pas dépareillé un disque comme World Through My Eyes. D'autres comme Victim Of Desire sont légèrement plus sombres mais sans exagération si l'on considère le sujet traité (une plongée en apnée dans l'esprit tortueux d'un tueur en série). Globalement et en dépit d'un changement de personnel (nouveau bassiste et départ du claviériste), on retrouve dans ce disque l'art et la manière de RPWL, la voix inimitable de Yori Lang, des textes intéressants et bien tournés sur un sujet épineux, des textures symphoniques somptueuses qui, même si elles sont beaucoup plus rares que dans le passé, rappellent encore à certains moments que RPWL fut jadis un tribute band de Pink Floyd, et enfin, le jeu de guitare efficace d'un Kalle Wallner toujours fidèle au poste. Sans rien apporter de neuf à leur style qui semble désormais coulé dans du béton, ce huitième album en studio de RPWL est quand même une belle réussite digne de Beyond Man And Time et certainement de Tales From Outer Space. [3½/5]

[ Chronique de P. Dulieu ]

[ Scene Of Crime sur Amazon ]
[ A écouter : Victim of Desire - A Cold Spring Day in '22 ]

Jarguna and Nicola Serena : Amongst Jungles (Projekt Records), Italie, 27 janvier 2023
Jarguna and Nicola Serena : Amongst Jungles
Jarguna (Marco Billi) et Nicola Serena (tous les instruments)

1. Amongst Jungles (10:23) - 2. Spillover (7:20) - 3. Dew And Rust (6:01) - 4. Between Grass And Sky (5:31) - 5. The Forest Does Not Sleep (5:45) - 6. Bright Garden (11:05) - 7. Vegetal Sculpture (6:41) - 8. Snow On The Concrete (7:00)


Ce duo réunit deux personnalités distinctes. D'un côté, Marco Billi dit Jarguna, un chercheur ethnobotaniste qui est aussi pianiste et explorateur de sonorités électroniques liées à sa passion pour la nature. Et de l'autre, Nicola Serena, photographe et compositeur de musique électronique souvent mise au service de l'illustration d'images. Cet album de musique ambient décrit la rencontre de deux mondes : celui de la jungle primitive et celui de la jungle de béton qu'est une ville moderne. Cela se traduit par des atmosphères diverses, certaines organiques et peuplées de cris d'animaux (Bright Garden) et d'autres plus froides, rythmées par des séquenceurs (Amongst Jungles, Spillover) ou marquées par des sonorités synthétiques urbaines (Snow On The Concrete). Parfois les deux mondes se rejoignent comme si l'on observait un gratte-ciel envahi par la végétation (Vegetal Sculpture). L'œuvre est en définitive une vision fascinante et avant-gardiste d'un monde futuriste où la végétation et les constructions humaines seraient si intriquées que la frontière entre le minéral et l'organique en devient floue et quasi invisible. [4/5]

[ Chronique de P. Dulieu ]

[ Amongst Jungles sur Bandcamp ]
[ A écouter : Vegetal Sculpture ]

Zopp : Dominion (Flat Circle / Bandcamp), 3 février 2023
Zopp : Dominion
Ryan W Stevenson (orgue Hammond, mellotron, Hohner Pianet, piano, piano électrique, guitares acoustiques & électriques, basse, chant, Korg MS-20, synthés, percussions, flûte, bruitages) ; Andrea Moneta (batterie) + Invités.

1. Amor Fati (2:10) - 2. You (10:57) - 3. Bushnell Keeler (5:07) - 4. Uppmärksamhet (3:14) - 5. Reality Tunnels (4:11) - 6. Wetiko Approaching (2:00) - 7. Toxicity (14:22)


Le multi-instrumentiste Ryan Stevenson est le cerveau de ce groupe basé à Nottingham. Avec la collaboration du batteur Andrea Moneta et de quelques invités, dont Andy Tillison (The Tangent) et Theo Travis, il a sorti en 2020, sous le nom de Zopp, un premier album instrumental dans un style inspiré par certains groupes de l'école de Canterbury. Sur ce second disque, Zopp persiste dans la même voie mais ajoute le chant à son arsenal d'instruments (dont la plupart sont des claviers vintage comme l'orgue Hammond, le mellotron, et des synthés divers). Hatfield And The North, Egg et National Health sont des références qui viennent souvent à l'esprit mais le Soft Machine de Robert Wyatt est aussi parfois invoqué tout comme, dans une moindre mesure, la sophistication d'un Gentle Giant (Really Tunnels). Le son fuzz (distorsion) de l'orgue est emblématique sur Toxicity, un titre épique et uptempo qui dépasse les 14 minutes. Des sections instrumentales plus légères avec une flûte viennent aérer ce morceau autrement dense et riche en variations tandis que des saxophones joués par des invités apportent un côté cuivré réjouissant.

Prenant ses racines dans un genre populaire des années 70, la musique de Zopp n'en sonne pas moins fraîche et moderne avec son mélange de rock, d'avant-garde, de sonorités typique de l'école de Canterbury et même parfois, un zeste de jazz-rock pour faire bonne mesure. Si en 2023, il existe encore du rock qui mérite d'être étiqueté « progressiste », c'est dans ce genre de production qu'il faut aller le chercher ! [4½/5]

[ Chronique de P. Dulieu ]

[ Dominion sur Amazon ]
[ A écouter : Dominion (full album) ]

Riverside : ID.Entity (InsideOut), 20 janvier 2023
Riverside : ID.Entity
Mariusz Duda (chant basse); Michal Lapaj (claviers, orgue Hammond) ; Maciej Meller (guitare) ; Piotr Kozieradzki (batterie)

1. Friend or Foe? (7:29) - 2. Landmine Blast (4:50) - 3. Big Tech Brother (7:24) - 4. Post-Truth (5:37) - 5. The Place Where I Belong (13:16) - 6. I'm Done with You (5:52) - 7. Self-Aware (8:43)


Un nouvel album du groupe polonais Riverside est toujours un évènement, d'autant plus que celui-ci est attendu depuis cinq ans alors que le groupe en sortait en moyenne un tous les deux ou trois ans (l'avant-dernier Wasteland date de 2018). Le guitariste Maciej Meller complète maintenant de manière permanente le line-up en rejoignant le bassiste et chanteur Mariusz Duda, le claviériste Michal Lapaj et le batteur Piotr Kozieradzki. La pochette, dessinée pour la première fois par l'artiste polonais Jarek Kubicki, indique peut-être une fragmention, en tout cas un changement qui se traduit en partie par un retour au rock tendance métal, avec des éléments prog comme dans les premiers albums. L'aspect mélancolique des précédentes dernières productions a disparu au profit d'une musique plus énergique (up tempo) et directe, mariant accessibilité avec des envolées plus complexes. Mais le groupe a aussi inclus pour la première fois d'autres influences comme le pop-rock des 80's (dans Friend Or Foe par exemple) ou, dans certains passages, des textures riches et denses avec une basse mixée en avant, similaires à celles du Rush de la grande époque. Les textes de Mariusz Duda sont dans la tradition de Riverside et véhiculent encore, comme par le passé, une certaine angoisse propre à l'univers de Riverside, ici liée à un déficit d'identité résultant de l'évolution de notre société technologique. Si, globalement l'album est une totale réussite sur le plan des vocaux, des parties instrumentales et des thèmes explorés, il n'en laisse pas moins, après deux ou trois écoutes, une impression confuse d'une succession de chansons certes accrocheuses mais dont aucune ne s'impose immédiatement comme un grand classique. Mais quand la musique est bonne, c'est le genre de choses que le temps finit généralement par arranger. Recommandé ! [4½/5]

[ Chronique de P. Dulieu ]

[ ID.Entity sur Amazon ]
[ A écouter : Friend Or Foe? (Single Edit) - I'm Done With You - Self-Aware (Single Edit) ]

Damanek : Making Shore (Giant Electric Pea), UK, 13 Janvier 2023
Damanek : Making Shore
Guy Manning (chant, claviers, guitare acoustique, samples, percussions); Sean Timms (claviers); Marek Arnold (Sax, SeaBoard, claviers additionnels) + invités

1. A Mountain of Sky - 2. Back2Back - 3. Noon Day Candles - 4. Americana - 5. In Deep Blue (Sea Songs Pt. 1) - 6. Reflections on Copper - 7. Crown of Thorns (Sea Songs Pt. 2) - 8. Oculus


Après un hiatus de cinq ans, Making Shore est le troisième album du chanteur, multi-instrumentiste et compositeur Guy Manning, enregistré avec son groupe Damanek et quelques invités. Sept chansons plus un titre épique sur un thème de SF (Oculus) de trente minutes, partagé en cinq parties, composent un répertoire varié et accessible. La voix de Guy Manning est mise en avant et les paroles sont bien audibles. La musique très mélodique évolue entre rock classique et rock progressiste avec des envolées instrumentales très réussies. L'atmosphère générale n'est pas très différente des productions de The Tangent mais en plus léger. Du prog "light" en quelque sorte, mais de qualité, dans la lignée des deux disques précédents de Damanek (On Track en 2017 et In Flight en 2018). [4/5]

[ Chronique de P. Dulieu ]

[ Making Shore sur Amazon ]
[ A écouter : A Mountain Of Sky - Americana ]

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