I’m going to Cincinnati where they eat fried food And I’m going to Cincinnati, boys, where the bottle is good Now when you come to Cincinnati, don’t get too full You’re liable to meet the cop that they call Stargel Bull Parce que je pars pour Cincinnati, il fait bon temps Je pars pour Cincinnati où l'on mange des aliments frits Et je vais à Cincinnati, les gars, où la bouteille est bonne Maintenant quand vous arriverez à Cincinnati, ne soyez pas trop soul Vous pourriez tomber sur le policier qu’on nomme « Stargel Bull » Walter Coleman in I'm Going To Cincinnati (Decca 90609A), février 1936 CD : Traveling Man / A Blues Travel Guide (Saga Blues 13) |
Traveling Man – A Blues Travel Guide (Saga Blues 13), compilation 2004
La légende veut que le Blues soit né à Tutwiler, une petite ville à l’Est du Mississippi un peu au sud de Clarksdale. C’est là qu’en 1903, William Christopher Handy aurait entendu un guitariste noir chanter une étrange mélopée sur le quai de la gare (la rencontre est immortalisée par une peinture murale dans l'ancienne station de Tutwiler). Handy s’en inspirera plus tard pour écrire sa propre musique dont le célèbre Memphis Blues de 1912, considéré par beaucoup comme étant la première chanson écrite de blues. C’est probablement là, au cœur du delta où sévit la ségrégation, qu’est née cette forme musicale, dérivée des chants de travail des populations afro-américaines, dont personne n’aurait pu imaginer à l’époque l’influence qu’elle aura plus tard sur toutes les formes de musique populaire. Après s’être furtivement faufilé dans les bouges locaux, le blues s’intégra dans les spectacles ambulants et gagna les villes les plus proches (Greenville, Jackson...) à partir desquelles il essaimera vers le Nord.
Ce disque de la série Saga Blues, spécialisée dans les compilations thématiques utiles, est une vraie bonne idée : regrouper sur un compact 24 chansons de blues dédiées aux villes et régions conquises progressivement par le blues dans son étonnante migration à partir de Jackson, capitale du Mississippi et autrefois grand centre cotonnier. C’est à Robert Nighthawk qu’est confié le soin de démarrer ce voyage avec Jackson Town Girl. Mais Nighthhawk est un musicien itinérant qui voyage dans les trains de marchandise et le prochain arrêt des convois de la Texas & Pacific est à Vicksburg, à l’Ouest de Jackson sur le bord du Mississippi. Le pianiste Little Brother Montgomery lui a rendu hommage en 1930 dans une chanson devenue célèbre, Vicksburg Blues, dont on peut entendre ici une autre version (Vicksburg Blues No.2) enregistrée en 1935. A partir de là, en remontant la grande rivière ou la Highway 61, le blues part en vadrouille dans les cités avoisinantes du Nord et de l’Ouest : Little Rock en Arkansas (Little Rock Blues de Pearl Dickson), Memphis (Going Back To Memphis joué en 1930 par le Memphis Jug Band qui témoigne que, déjà, le blues s’urbanise et n’est plus seulement un chant solitaire), St. Louis (le fameux St. Louis Blues composé par W.C. Handy et ici interprété par Jim Jackson), Kansas City (Kansas City Loving de Leiber & Stoller interprété par Little Willie Littlefield) et enfin Chicago (Chicago Blues d’Arthur Big Boy Crudup), la Mecque du Blues, l’Eldorado, la Terre Promise, destination ultime pour tous les musiciens du Sud qui souhaitent faire carrière dans la musique. Certains réussissent et s’y installent pour longtemps (comme le pianiste Otis Spann né à Jackson le 21 Mars 1930 et décédé à Chicago en 1970), d’autres non, comme Crudup qui abandonnera les néons pour retourner à ses racines dans le Sud profond. Un peu plus à l’Est de cette voie d’accès qui court de Vicksburg à Chicago, le blues emprunte un autre chemin qui remonte vers le Grand Nord, de Memphis à Cleveland, au bord du Lac Erié, en passant par Nashville et Cincinnati dans l’Ohio. Ces cités ont été honorées par des bluesmen comme Washboard Sam et Big Bill Broonzy (Nashville Tennessee, 1936), Walter Coleman (I’m Going To Cincinnati, 1936) et l’orchestre de Bull Moose Jackson (Cleveland Ohio Blues, 1945). De Cleveland, ville habitée majoritairement par une communauté noire, quelques musiciens ont traversé le lac vers l’Ouest pour s’établir à Detroit, surnommé Motown en raison de son industrie automobile. Le bluesman le plus célèbre de Detroit fut John Lee Hooker qui s’y installa en 1943 mais c’est Tampa Red qui chante ici le Detroit Blues dans un enregistrement de 1944. Encore plus à l’Est, le long de la côte Atlantique, la voie migratoire part de Birmingham (Birmingham Blues chanté par Jazz Gillum) en Alabama vers la Georgie (Atlanta Moan par Barbecue Bob), remonte le long de la chaîne montagneuse des Appalaches à travers les Caroline du Sud et du Nord (Charleston Contest par Too Tight Henry), traverse les plaines herbeuses de la Virginie (Richmond Blues de Julius Daniels) et du Maryland (Baltimore Blues de Charlie McCoy) et s'arrête un peu plus au Nord dans la Grande Pomme, New York City, ici célébré par Lead Belly qui y accompagna Alan Lomax dès 1934, après avoir été libéré d’une prison en Louisiane où il était enfermé pour tentative de meurtre. La dernière expédition part de La Nouvelle-Orléans, cité beaucoup plus connue comme étant le berceau du jazz et qui s’est tenue longtemps à l’écart de la musique du Delta. Pourtant, dans les années 40, elle a donné naissance à une forme de blues très particulière, métissée de soul et de R’n’B, et rythmée par les accords chaloupés d’un piano. Professor Longhair est certainement l’un des artistes parmi les plus emblématiques de la scène locale et c’est son fameux Mardi Gras In New Orleans, qu’il composa en 1949, qui ouvre le bal dans une interprétation plus récente mais tout aussi colorée de Fats Domino, autre figure célèbre du terroir. De la Nouvelle-Orléans, quelques bluesmen sont partis tardivement vers l’Ouest, atteignant d’abord la ville de Shreveport (Shreveport Blues de Lillian Glinn) avant de traverser la frontière du Texas et de redescendre sur Houston, ville qui vit naître Sam "Lightnin’" Hopkins, ici célébrée par Floyd Dixon (Houston Jump, 1947). De là commence un long voyage à travers les paysages désertiques du Texas (Dallas Bebop Blues de Lawyer Houston), de l’Oklahoma, du Nouveau Mexique (Santa Fe Blues de Thunder Smith) et de l’Arizona jusqu’aux flots bleus du Pacifique, à Los Angeles (Blues in L.A. de Cecil Gant) et San Francisco (San Francisco Blues de Lowell Fulson). Ainsi fut conquise l’Amérique par cette musique mélancolique aux racines multiples née dans les plantations du delta du Mississippi. Depuis le début du dix-neuvième siècle, le blues a évolué, s’est partagé en de nombreuses variantes liées aux régions où il s’est installé, s’est électrifié dans les villes industrialisées du Nord et a influencé une grande partie des musiques populaires américaines (du rock au jazz en passant par la country et même la musique classique). Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Dans les années 60, le blues a traversé l’Atlantique pour se répandre en Angleterre et ensuite dans le reste de l’Europe, y attirant une nouvelle génération de fans et engendrant la création de groupes locaux (les Yardbirds, les Bluesbreakers de John Mayall, Fleetwood Mac, Chicken Shack …) qui développeront leur propre langage et influenceront en retour leurs cousins américains (Canned Heat, Janis Joplin, Johnny Winter, Buddy Guy…). Plus tard, le blues retournera même là où ses racines sont les plus profondes, sur la terre africaine où des bluesmen noirs mélangeront leur musique à celle de leurs lointains ancêtres. Mais ça, c’est une autre histoire qu’il faudra raconter un jour sur un second volume de cet excellent « Blues Travel Guide » que l’on ne peut que recommander à tous les amateurs de blues. Des compilations en langue française aussi intelligentes que celle-ci, franchement, on en redemande. |
I've got a man in Shreveport, he's forever on my mind When I lay down at night, he bothers me all the time Shreveport Shreveport, Shreveport, where is my man ? J'ai rencontré un homme à Shreveport, j'y pense tout le temps J'ai rencontré un homme à Shreveport, j'y pense tout le temps Quand je me repose la nuit, il me tracasse continuellement Shreveport Shreveport, Shreveport, où est mon homme ? Lillian Glinn in Shreveport Blues (Columbia 149553-2), décembre 1929 CD : Traveling Man / A Blues Travel Guide (Saga Blues 13) |
La majorité des bluesmen repris sur cette compilation étant peu connnus, la liste suivante donne quelques renseignements complémentaires sur les plus obscurs d'entre eux. Little Brother Montgomery : pianiste et chanteur de blues, né à Kentwood en Louisiane le 18 avril 1906, décédé à Chicago (Illinois) le 6 septembre 1985. Devenu célèbre pour son Vicksburg Blues (Paramount 13006) enregistré en 1930 et dont il donnera plus tard une seconde version en 1935 : Vicksburg Blues No. 2 (Bluebird B6072), enregistré le 10 août 1935 à New Orleans. Pearl Dickson : née à Somerville, TN, elle fut l’une des grandes figures de la scène blues de Memphis mais n’enregistra quasiment rien, sinon cette session du 12 décembre 1927 à Memphis. Joliment accompagné par les guitares de Maylon et Richard Harvey, Little Rock Blues est devenu un classique du catalogue Victor souvent repris dans la plupart des compilations dédiées au blues féminin. Jim Jackson : né à Hernando, Mississippi, en 1884, ce guitariste et chanteur itinérant a voyagé avec les spectacles ambulants de Ma Rainey et de Bessie Smith. Il enregistra sa dernière session à Memphis pour Vocalion en février 1930, incluant ce St. Louis Blues composé par W.C. Handy, avant de retourner à Hernando où il décèdera en 1937. Little Willie Littlefield : né en 1931 à El Campo au Texas, ce chanteur pianiste voyagea à Houston et ensuite en Californie. Ecrit par Leiber et Stoller et réenregistré plus tard par Wilbert Harrison sous le nom de Kansas City, K. C. Loving fut gravé à Los Angeles en 1952 pour Federal, une filiale de King Records. Little Willie a continué par la suite à se produire dans la région de San Francisco avant de se faire une réputation enviable en Europe vers la fin les années 70. Walter Coleman : on sait peu de chose sur ce chanteur guitariste de Cincinnati qui, le 8 février 1936, enregistra à Chicago, pour le label Decca, quatre titres dont l’excellent I’m Going To Cincinnati. Accompagné par un second guitariste non identifié, Coleman a en tout cas gravé une chanson pleine de verve fortement influencée par le style acoustique nommé Piedmont Blues. Barbecue Bob : Robert Hicks, surnommé Barbecue Bob parce qu’il était cuistot dans un restaurant et se produisait avec une tenue de cuisinier, est un chanteur guitariste de blues né à Walnut Grove en Georgie en 1902 et décédé en 1931. Il fut l’un des créateurs du style Atlanta Blues et c’est dans cette ville qu’il enregistra la plupart de ses chansons. Atlanta Moan fut gravé pendant la session du 5 décembre 1030 pour Columbia, une année avant sa mort. Il est aussi l’auteur de Motherless Child Blues dont Eric Clapton donna sa propre version sur From The Cradle. Julius Daniels : né à Denmark en Caroline du Sud, Julius Daniels est surtout connu pour avoir composé 99 Year Blues qui fut repris entre autre par Johnny Winter et par Hot Tuna sur l’album Burgers. En plus d'être chanteur, c'est aussi un bon guitariste acoustique dont on pourra apprécier les qualités sur cet enregistrement dédié à la ville de Richmond mais gravé à Atlanta en octobre 1927 pour le label Victor. Lillian Glinn : née à Hillsboro au Texas vers 1902, Lillian Glinn était au départ une chanteuse de gospels. Elle signa un contrat avec Columbia en 1927 pour lequel elle enregistra un total de 22 chansons dont ce Shreveport Blues gravé à Dallas le 6 décembre 1929 dans un style primitif avec accompagnement de piano, banjo et tuba. Très peu de temps après, Lillian Glinn retourna à ses chants d’église et n’enregistra plus jamais de musique profane. Floyd Dixon : né à Marshall au Texas en 1929, ce chanteur pianiste de « jump blues » exubérant a influencé Ray Charles et précédé d’une décennie l’émergence du rhythm and blues moderne. Installé à Los Angeles, Dixon a gravé ses premières faces pour le label Supreme en 1947 dont cet excellent Houston Jump, pourtant beaucoup moins connu que son Hey Bartender qui sera repris plus tard par les Blues Brothers. Floyd Dixon est décédé à l’âge de 77 ans à Orange en Californie. Wilson Thunder Smith : pianiste associé au Texas Blues qui est surtout connu pour avoir enregistré en 1946 et 1947 deux sessions avec Lightning Hopkins pour le label Aladdin Records de Los Angeles. Il chante et s’accompagne seul au piano sur ce Santa Fe Blues gravé à Houston en 1949 pour Gold Star. Il est décédé à Houston en 1965 sans avoir eu le succès rencontré par son ancien complice. Cecil Gant : né à Nashville, Tennessee, en 1913, ce pianiste était aussi une sorte de crooner. Il a enregistré en 1945 et 1946 quelques disques à succès dans le genre boogie / rhythm and blues ou ballade, comme ce Blues in L.A., pour le label Gilt-Edge de Los Angeles. Certains le considèrent comme un des pères du rock and roll qu’il ne connaîtra pourtant pas, suite à son décès à Nashville en 1951. |
heres a lesson I give to you. Dont take her to Atlanta, the mens 'll take her away from you. Si vous avez déniché une femme bonne, voici une leçon que je vous donne. Ne l’amenez jamais à Atlanta, car les hommes vous la prendront là-bas. Barbecue Bob in Atlanta Moan (Columbia 151054-2), décembre 1930 CD : Traveling Man / A Blues Travel Guide (Saga Blues 13) |
Quelques bonnes compilations dédiées à des régions ou villes des USA où le blues a prospéré. Blues Masters, Vol. 8: Mississippi Delta Blues (Rhino Records), 1993 : Le volume 8 de la collection Blues Masters de Rhino Records est la meilleure introduction possible au Blues du Delta. Avec des artistes essentiels comme Tommy Johnson, Charley Patton, Robert Johnson, Muddy Waters, Son House, Elmore James, Sonny Boy Williamson et bien d’autres, on est au cœur du blues et de sa région natale. Incontournable, à moins que vous n’ayez déjà ces titres sur des disques dédiés à ces différents artistes. Blues Masters, Vol. 3: Texas Blues (Rhino Records), 1992 : Blind Lemon Jefferson, Lillian Glin, Lightnin' Hopkins, Pee Wee Crayton, T Bone Walker, Freddie King, Stevie Ray Vaughan et pas mal d’autres grands bluesmen texans ont leur place sur cette excellente compilation éditée dans la collection Blues Masters de Rhino Records. Bien qu’on puisse déplorer l’absence du Dallas de Johnny Winter, on n’a jamais fait mieux que ce compact sorti en 1992. West Coast Down Home Blues (Acrobat), 2006 : La côte Ouest, entre San Francisco et Los Angeles, est restée à l’écart du blues jusqu’à la grande guerre quand les Noirs ont émigré en masse pour travailler dans les usines d’armes et de munitions. Le blues est venu avec eux et cet album regroupe 25 titres extraits d’obscurs labels californiens actifs entre 1948 et 1953 (Elko, Spire, Ray's, Globe…). Si l’on excepte Jimmy McCracklin et Smokey Hogg dont la réputation a dépassé de loin les frontières de la Californie, la plupart des artistes représentés ici sont peu connus ce qui n’empêche pas la musique d’être bonne. East Coast Blues (Catfish Records – 2 CD), 2001 : Superbe compilation sur deux compacts mettant bien en évidence le style « rag » et la guitare jouée en fingerpicking (comme sur un banjo des Appalaches) qui sont les bases du blues « Piedmont ». Cet album regroupe des enregistrements réalisés entre 1927 et 1943 d’artistes incontournables du blues de la Côte Est comme Blind Boy Fuller, Blind Willie McTell, Barbecue Bop, Brownie McGhee, Kokomo Arnold, Blind Blake, William Moore ou Julius Daniels plus une kyrielle d’autres noms moins connus. Ce disque étant devenu rare, une alternative consiste à acquérir Raggin' the Blues: Essential East Coast Blues, une compilation du label Indigo, un peu moins représentative, qui réunit 24 titres sur un compact unique. Louisiana Piano Rhythms (Tomato Records), 1994 : Peu de disques ont été consacrés au blues de la Louisiane et la compilation idéale qui regrouperait des artistes comme Marcia Ball, Katie Webster, Snooks Eaglin, Slim Harpo, Professor Longhair et Lonesome Sundown reste à faire. Mais cet album, entre jazz, soul et blues, donne une bonne idée de la contribution des grands pianistes louisianais à la musique populaire américaine avec des artistes comme Fats Domino, Allen Toussaint, Dr John, Clarence "Frogman" Henry et, bien sûr, l’incontournable Professor Longhair. On peut toutefois se demander ce que Little Richard et Ray Charles font ici. Battle of Hastings Street - Raw Detroit Blues & R&B from Joe's Record Shop 1953-1954 (Ace) 2006 : non, la scène de Detroit ne se résume pas au seul John Lee Hooker encore que son influence sur le blues joué à Detroit fut considérable. Cet album regroupe 24 titres obscurs dont certains furent édités en simple sur les labels DeLuxe et King en 1953 et 1954. Eddie Kirkland et Eddie Burns sont les plus connus. Le reste consiste en une musique parfois primitive et souvent mal produite mais qui n'en est pas moins intéressante pour les amateurs souhaitant appréhender le blues particulier de Motor City. Cette compilation soignée et bien documentée a un intérêt historique qu'on ne saurait négliger. New York City Blues - The Big Apple Blues Scene 1951-1954 (Saga Blues), 2005 : 26 titres qui témoignent de l'activité du blues à New York entre 1951 et 1954. Avec Ralph Willis, Champion Jack Dupree, Sonny Terry, Square Walton, Lavern Baker, Ruth Brown, Jimmie Newsome et beaucoup d'autres. West Side Chicago Blues (Delmark DX-906), 2005 : le son du blues dans sa forme la plus populaire, celui de Chicago qui influencera tous les grands groupes anglais du blues boom. Avec Otis Rush, Magic Sam, Luther Allison, Willie Kent, Jimmy Dawkins, Syl Johnson... Dommage que le livret ne soit pas à la hauteur de la musique. A coupler avec le South Side Chicago Blues du même label (Delmark DX-912) qui présente une musique moins agressive mais tout aussi expressive avec d'autres artiste incontournables comme Junior Wells, Robert Jr. Lockwood, J. B. Hutto, Carey Bell, Lurrie Bell, Sunnyland Slim, Byther Smith et Little Walter. Memphis Masters - Early American Blues Classics 1927 - 1934 (Yazoo Records), 1994 : 20 faces enregistrées de 1927 à 1934 par des artistes de Memphis. Les meilleurs sont représentés comme Frank Stokes, Furry Lewis, Pearl Dickson ou Memphis Minnie mais on y a aussi inclus des jug bands, ces groupes populaires typiques du Memphis Blues dont la musique se situe entre les rythmes syncopés du jazz et un certain folklore archaïque. Atlanta Blues - Big City Blues From The Heartland (JSP - coffret 4 CD), 2005 : 101 morceaux remastérisés et regroupés sur 4 compacts, enregistrés entre 1926 et 1949 par Julius Daniels, Curley Weaver, Georgia Browns, Peg Leg Howell, Henry Williams & Eddie Anthony, Macon Ed & Tampa Joe, Lil McClintock et Lillie Mae. Le label anglais JSP Records a fait un travail de compilation mémorable en réunissant ces faces quasi introuvables gravées à Atlanta en Georgie. Toutes témoignent du style Piedmont caractérisé par ce jeu de guitare en fingerpicking si particulier hérité du ragtime, ici parfois joué dans des formes anciennes comme celles, rares et précieuses, de l'excellent Joshua Barnes "Peg Leg" Howell qui, à l'instar de Blind Willie McTell
et de Curley Weaver, fut une figure légendaire, quoique peu connue aujourd'hui, du blues d'Atlanta. |
Bibliographie sélective du Blues (les livres en français sont indiqués en rouge)
[ Bill Greensmith: Blues Unlimited ] [ Lawrence Cohn : Nothing But the Blues (Ed. Française) ] [ Mike Rowe: Chicago Blues ] |
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