Reuben Wilson : Blue Mode (Blue Note), 1969 En compagnie du saxophoniste John Manning, du guitariste Melvin Sparks et du batteur Tommy Derrick, l'organiste Reuben Wilson a enregistré en décembre 1969 pour la firme Blue Note ce disque de jazz funk comprenant, à côté de nouvelles compositions, des reprises de Knock On Wood de Eddie Floyd et de Twenty-Five Miles d'Edwin Starr. Le groove de Reuben Wilson, bien présent, est relax et renvoie à d'autres albums enregistrés à la même époque par Jimmy McGriff et Richard Groove Holmes, ces trois musiciens sur leur orgue Hammond B-3 ayant à leur manière redéfini le jazz soul. Quant à Melvin Sparks, il n'a jamais joué aussi bien que pendant cette session. Si vous êtes fan des guitares "boogaloo" et des sons d'orgue à la Jimmy Smith, ne cherchez pas plus loin! [ A écouter : Reuben Wilson : Blue Mode ] |
Boogaloo Joe Jones : Right On Brother (Prestige), 1970 Il s'appelait Ivan Joseph Jones et son nom de scène était Joe Jones mais pour se distinguer de tous les autres "Joe Jones" du jazz, il s'est rapidement accolé le surnom de "Boogaloo". Entre 1966 et 1978, il a enregistré quelques disques pour Prestige que les critiques n'ont pas daigné mettre en valeur. Dommage car Boogaloo Joe Jones était l'un de plus grands guitaristes de jazz funk groove de ces années-là. Ses doigts couraient sur le manche à la vitesse de l'éclair et son jeu était d'une incroyable intensité. Ecoutez par exemple ce Right On enregistré en février 1970 avec Charles Earland à l'orgue, Rusty Bryant au sax et Bernard Purdie à la batterie : n'est-ce pas totalement jouissif ? [ A écouter : Boogaloo Joe Jones : Right On ] |
Grant Green : Alive! (Blue Note), 1970 Le nom de Grant Green est plutôt associé au Hard-Bop de la grande période Blue Note pour lequel il a enregistré l'essentiel de sa discographie. Mais en 1970, le guitariste changea son fusil d'épaule et abandonna son style habituel pour embrasser un jazz funk et soul pour le moins inattendu. Enregistré live au Cliché Lounge de Newark, l'album Alive! le montre en très grande forme occupé à dévaler avec un plaisir non dissimulé les sentiers du groove. Accompagné par Ronnie Foster à l'orgue et poussé dans le dos par le formidable batteur Idris Muhammad, Grant Green y délivre des single notes en feu sur des classiques du genre comme Sookie, Sookie de Don Covay et Steve Crooper, Let the Music Take Your Mind de Kool & The Gang et même sur le rampant Down Here On The Ground que le grand Lalo Schifrin composa jadis pour le film Cool Hand Luke. Lâché par les jazzmen purs et durs qui lui reprochèrent ce virage inopiné, Grant Green entra de plein pied au panthéon des ancêtres du funk dont la descendance conduira à l'acid jazz.
[ A écouter : Grant Green : Let the Music Take Your Mind ] |
Charles Kynard : Afro-Disiac (Prestige), 1970 Fondé en 1949 par Bob Weeinstock, le label Prestige permit à de nombreux musiciens peu connus d'enregistrer des albums. On arrivait dans le studio et on enregistrait sur le tas sans aucune préparation. Si la prise était ratée, on rembobinait la bande et on réenregistrait dessus : pas de prise alternative. L'organiste Charles Kynard, par exemple, eut ainsi le loisir de réaliser quelques albums qui sont des monstres de jazz-funk et qu'on n'aurait peut-être pas eu l'occasion d'entendre si Prestige n'avait pas existé. Sur cet Afro-Disiac de 1970, il est accompagné par les stars du genre que sont le saxophoniste Houston Person, le guitariste Grant Green, le bassiste Jimmy Lewis et le batteur Bernard Purdie. L'orgue Hammond est en surchauffe et Green ajoute encore du combustible alors que la marmite est déjà au bord de l'explosion. Merci Prestige ! [ A écouter : Charles Kynard : Afro-Disiac ] |
Melvin Sparks : Spark Plug (Prestige), 1971 Ce guitariste américain, originaire de Houston au Texas, fut lui-aussi révélé par le label Prestige pour qui il enregistra ses trois premiers disques au début des années 70. Il y est marqué par le style rhythm and blues avec lequel il a fit ses premières armes au sein des Upsetters, un groupe de scène formé par Little Richard. Sur ses disques, il joue plutôt du jazz soul à l'instar du saxophoniste Hank Crawford avec qui il a enregistré une dizaine de disques. Mais sur celui-ci, le second dans sa discographie, c'est le jeune Grover Washington, Jr. qui joue du sax ténor déjà avec une sacrée présence. Reggie Roberts, ou Leon Spencer, est à l'orgue, Virgil Jones à la trompette et le grand Idris Muhammad à la batterie. Ce jazz volontiers bluesy est relax et facile à écouter mais ce n'est pas pour autant de la musique de fond : au début de sa carrière, Melvin Sparks avait deux ou trois choses à dire. [ A écouter : Melvin Sparks : Spark Plug ] |
David Newman : Captain Buckles (Cotillon), 1971 Le saxophoniste et flûtiste texan David "Fathead" Newman fit ses premières armes en jouant avec des groupes de blues et, surtout, au sein de l'orchestre qui accompagnait Ray Charles. En parallèle, il enregistra dès 1960 des albums sous son nom pour la firme Atlantic. Passant allègrement d'un instrument à l'autre, David 'Grosse Tête' Newman délivre généralement un discours mélodique souvent pétri de blues et de funk. Sorti en 1971 sur Cotillion, un label subsidiaire d'Atlantic, Captain Buckles est une petite perle de groove où le leader est accompagné par ces maîtres inamovibles du jazz funky que sont le guitariste Eric Gale et le batteur Bernard Purdie, le trompettiste Blue Mitchell venant compléter un quartet des plus solides. Sur le titre éponyme, tout comme sur Joel's Domain ou Negus, le leader groove en souplesse quand il ne donne pas dans la pop en interprétant avec lyrisme le Something de George Harrison. [ A écouter : David Newman : Captain Buckles ] |
Roy Ayers : Coffy (Original Motion Picture Soundtrack) (Polydor), 1973 Avec le Superfly de Curtis Mayfield et le Shaft d'Isaac Hayes, Coffy est incontestablement le troisième chef d'œuvre musical de ce qu'on a appelé la blaxploitation, un courant culturel du cinéma des années 1970 qui a revalorisé l'image des Afro-Américains en leur donnant enfin des rôles de premier plan. Coffy (la panthère noire de Harlem jouée par l'actrice culte Pam Grier) est bourré d'action, de suspense et de cascades et la musique funky a été conçue pour accompagner tout ça. Bien sûr, c'est de la vraie série B simpliste avec des scènes osées et des habits d'époque qui ont bien vieilli (Quentin Tarentino y a puisé une partie de son inspiration), mais la musique de Roy Ayers est restée intacte. Cuivres rageurs, basse groovy, guitares wah-wah, percussions sauvages, plus le vibraphone du leader qui n'en finit pas d'accélérer au rythme des poursuites. Dans le genre jazz-soul-funk, difficile sinon impossible de faire mieux. A noter sur Coffy Baby une certaine chanteuse nommée Denise Bridgewater, qui fera son chemin plus tard sous le nom de Dee Dee. [ A écouter : Roy Ayers : Coffy Is The Color ] |
Tom Scott and The L.A. Express (Epic) 1974 Généralement associé au smooth jazz, le saxophoniste américain Tom Scott enregistra en 1974 pour Epic deux petites perles de jazz soul qui font tâche dans sa longue discographie. Il s'y révèle comme un saxophoniste aux capacités largement supérieures à ce qu'il se contente de montrer d'habitude, d'autant plus qu'il est entouré sur ces deux albums d'excellents musiciens comme, sur celui-ci en particulier, du guitariste Larry Carlton, du pianiste Joe Sample et du batteur John Guerin. La plupart du temps, la musique est ultra-cool : c'est du jazz rampant, quelque part entre les Crusaders et Michael Brecker, le genre qu'on aime à écouter en roulant sur la corniche quand le soleil brille comme en Californie au-dessus des flots bleus. Tom Scott aurait pu faire une autre carrière que celle qui l'a mené sur les voies d'un jazz tellement commercial que les vrais fans de jazz en sont restés à l'écart. [ A écouter : Sneakin' In The Back ] |
Ronnie Laws : Pressure Sensitive (Blue Note), 1975 En 1975, le petit frère du flûtiste Hubert Laws s'est dit que, lui aussi, il sortirait bien un album solo. Du coup, il a enregistré pour Blue Note ce Pressure Sensitive qui laisse entendre un saxophoniste bourré de soul se situant quelque part entre David Fathead Newman, Grover Washington Jr. et Wilton Felder des Crusaders. Joe Sample joue du piano électrique et Roland Bautista à la guitare abat un formidable travail. L'album connut rapidement un véritable succès public, atteignant la 25e place du Billboard des Albums de Soul, et est même devenu l'une des plus grosses ventes du label Blue Note. [ A écouter : Ronnie Laws : Always There ] |
Donald Byrd : Places And Spaces (Blue Note), 1975 A la fin des années 60, le trompettiste Donald Byrd a abandonné le style Hard-Bop typique de Blue Note pour s'aventurer dans un jazz-fusion devenu populaire avec les albums In A Silent Way et Bitches Brew de Miles Davis. Avec l'aide de Larry et Fonce Mizell, son style a ensuite évolué vers un jazz-soul influencé autant par Stevie Wonder que par Isaac Hayes ou Marvin Gaye. La plupart des compositions, écrites par les frères Mizell, sont originales mais le répertoire se referme sur une superbe reprise de Just My Imagination popularisé par le groupe de soul The Temptations. Petite merveille de soul-jazz urbain feutré et hanté par la trompette de Byrd, Places And Spaces est devenu un classique incontournable du genre. [ A écouter : Donald Byrd : Places And Spaces ] |
Azymuth : Azymuth (Zillion Records / Far Out), 1975 Formé en 1973, ce trio brésilien joue une fusion douce et funky largement teintée par le folklore de leur pays. Le claviériste José Roberto Bertrami, le bassiste et guitariste Alex Malheiros et le batteur Ivan Conti se sont inventé une musique originale et absolument irrésistible à base de jazz, de funk et de samba. Ça groove en souplesse et c'est tellement bien joué et arrangé qu'on ne peut s'empêcher de penser à des maîtres comme Chick Corea et Joe Zawinul. Les 10 titres sont tous excellents mais ce premier disque éponyme n'est pourtant que le point de départ d'une longue et fructueuse discographie qui comprend beaucoup d'autres chefs d'œuvres comme, entre autres, Light As A Feather (1979), Outubro (1980) ou Crazy Rhythm (1988). [ A écouter : Azymuth : Seems Like This ] |
Lonnie Liston Smith & the Cosmic Echoes : Visions Of A New World (RCA), 1975 Sur Visions Of A New World, Lonnie Liston Smith, accompagné par son groupe The Cosmic Echoes, approfondit plus avant le soul-jazz déjà exploré sur Cosmic Funk et Expansions. L'ancien complice de Pharoah Sanders (Jewels Of Thought, Thembi), de Gato Barbieri (Fenix, Under Fire) et de Miles Davis (On the Corner, Big Fun) y définit un style de groove atmosphérique, lent ou en tempo moyen, propice au chant de Donald Smith ainsi qu'à quelques ornementations très cool de piano électrique joué par lui-même. Parfois, comme sur Visions of a New World Phase II, on pense à certaines introductions de morceaux joués par Pharoah Sanders, mais globalement, c'est du funk de fin de soirée quand l'aube se met à poindre et que tout le monde s'apprête à rentrer chez lui en vidant un dernier verre. Cela étant, cet album coule comme un baume bienfaisant dans des oreilles déjà fatiguées par des rythmes plus frénétiques. [ A écouter : Devika (Goddess) ] |
Grover Washington, Jr. : Mister Magic (Kudu Records), 1975 Beaucoup considèrent la musique de Grover Washington, Jr. comme du smooth jazz. Ce n'est pas faux mais avec une différence de taille : c'est lui qui l'a inventé et sans les rythmiques froides, synthétiques et répétitives que ce style a par la suite un peu trop souvent adoptées. Chez Grover, c'est soft mais avec assez d'imagination pour que ce groove commercial reste attachant. Voici une musique qui conviendrait bien à la blaxploitation revue par Quentin Tarantino ou à un film de Michael Mann quand ses héros déambulent sous les néons des villes désertes à la recherche d'un mauvais coup à faire. En tout cas, ce disque sut plaire à tout le monde et grimpa aussi bien dans les Charts de jazz que dans ceux de soul ou de pop. Produit et arrangé par le grand Bob James, Mister Magic offre tout ce qu'il faut pour vous inviter à réévaluer le genre. [ A écouter : Mister Magic ] |
Idris Muhammad : House Of The Rising Sun (Kudu/CTI), 1976 Natif de la Nouvelle-Orléans, le batteur américain Leo Morris, plus connu sous le nom musulman d'Idris Mohammad, a accompagné une myriade d'artistes allant de Lou Donaldson dans les 60's à Ahmad Jamal les années 2000. Capable de jouer tous les styles de batterie, il est vite devenu un requin de studio recherché par des labels comme Prestige, Blue Note ou CTI. Soutenu par sa cymbale ride et sa charleston, son drive unique était très recherché par les solistes qui y trouvaient une assise rythmique indéfectible. Mais il savait aussi swinguer comme il l'a largement démontré en émulant le grand Elvin Jones derrière Pharoah Sanders. De 1974 à 1978, il a enregistré quatre albums sous son nom pour le label Kudu, branche jazz-soul-funk de CTI. Parmi eux, House Of the Rising Sun sorti en 1976 est une acquisition indispensable aux fans du genre. Le groove y est intense, dominé par le rythme du batteur mais, par-dessus, ce sont des solistes de haut-niveau qu'on entend comme, sur ce titre intitulé Hard To Face The Music, le saxophoniste alto David Sanborn, le sax baryton Ronnie Cuber, le pianiste Don Grolnick et le guitariste Joe Beck. [ A écouter : Idris Muhammad : Hard To Face The Music ] |
Bobby Lyle : The Genie (Capitol), 1977 Entre soul et jazz, le pianiste de Minneapolis Bobby Lyle enregistra en 1977 un album collector intitulé The Genie, rempli de grooves moelleux et de mélodies ciselées à la perfection. Bill Rogers solote à la guitare, Don Beck est à la basse et c'est le célèbre Babatunde Olatunji qui est aux congas. L'album est produit par Wayne Henderson, tromboniste et ancien membre des Jazz Crusaders. Rareté ! [ A écouter : Bobby Lyle : Magic Ride ] |
Gene Harris : Tone Tantrum (Blue Note), 1977 Influencé au départ par Oscar Peterson, le pianiste de jazz mainstream Gene Harris a vu sa musique de plus en plus phagocytée par la soul et le R&B. Enregistré en 1977 pour Blue Note, Tone Tantrum est ce qu'il a enregistré de plus abouti dans le genre jazz-soul-funk. L'influence de Donald Byrd, période Places And Spaces, est largement perceptible, d'autant plus que le trompettiste est ici crédité sur trois titres (dont l'excellent A Minor). Accompagné par une excellente rythmique composée du guitariste Al McKay, du bassiste Chuck Rainey et du batteur Harvey Mason ainsi que par des cuivres, une section de cordes et un groupe de vocalistes, Gene Harris a réalisé un album de jazz relax, certes commercial, mais qui n'en est pas moins solide, complexe et raffiné. [ A écouter : Gene Harris : A Minor ] |
George Duke : Follow The Rainbow (Epic), 1978 George Duke est un claviériste californien qui jongle avec tous les styles de musique, passant allègrement de la pop au jazz en passant par le funk, la soul, la fusion et le rock. Il a ainsi joué avec des artistes aussi divers que Miles Davis, Billy Cobham, Tom Waits, Michael Jackson, Al Jarreau, Phil Collins et Frank Zappa. Follow The Rainbow paru en 1979 est justement un album qui fait la transition entre son côté jazz-fusion (minoritaire sur cet album) et son penchant soul/funk (ici largement majoritaire) sans oublier non plus sa passion pour la musique brésilienne (ici affichée sur le morceau Festival). Roland Bautista est à la guitare ; Sheila E(scovedo), future égérie de Prince, est aux percussions ; Leon "Ndugu" Chancler ou Ricky Lawson, ex-membre du Roy Ayers Ubiquity, tiennent la batterie et Napoleon Murphy Brock (Frank Zappa) chante. Tout ce beau monde s'amuse comme des fous dans une joyeuse débauche de rythmes funky. [ A écouter : George Duke : Pluck ] |
Defunkt : Defunkt + Thermonuclear Sweat (Hannibal Records), 1980-1982 Après avoir dirigé le St. Louis Creative Ensemble, le tromboniste Joseph Bowie, frère de Lester Bowie (Art Ensemble of Chicago), s'installe à New York et succombe aux sortilèges du funk sans pour autant renier sa culture jazz. Il va alors fonder Defunkt en 1978 qui va faire battre et danser le cœur de New-York. Defunkt enregistrera une quinzaine de disques sur différents labels et fera la première partie de nombreux artistes de soul comme James Brown, Isaac Hayes, Prince, Me'shell Ndegeocello ou Maceo Parker. Les deux premiers LP réunis sur un seul CD, Defunkt (1980) et Thermonuclear Sweat (1982), sont le maître achat de ce groupe abrasif. [ A écouter : Defunkt : Make Them Dance ] |
Maceo Parker : Mo' Roots (Verve), 1991 Aucune sélection de jazz-soul-funk ne saurait être complète sans au-moins un disque du saxophoniste Maceo Parker, cheville ouvrière du chanteur James Brown pendant 25 années. Sur ses disques enregistrés sous son nom, il joue du jazz funky, reprenant à l'occasion, comme sur cet album, des classiques soul de Ray Charles (Hallelujah I Love Her So), Marvin Gaye (Let's Get It On) et Otis Redding (Fa Fa Fa - The Sad Song) mais aussi des compositions plus franchement jazz de Horace Silver (Sister Sadie) et Lionel Hampton (Hamp's Boogie Woogie). Le disque suivant, Life On Planet Groove sorti en 1992 est généralement considéré comme le maître-achat mais il c'est un disque live plus intense et marqué par les réactions du public. Celui-ci, enregistré en studio, est plus jazzy et plus agréable à écouter. Avec Larry Goldings à l'orgue Hammond, Fred Wesley au trombone, Pee Wee Ellis au sax ténor, Rodney Jones à la guitare et Bill Stewart à la batterie. [ A écouter : Maceo Parker : Jack's Back ] |
Incognito : Positivity (Talkin' Loud /Verve), 1993 Cela fait depuis 1979 que le multi-instrumentiste, arrangeur et compositeur Jean-Paul "Bluey" Maunick peaufine le son de son collectif appelé Incognito. Inspiré autant par Stevie Wonder que par Ronnie Laws ou George Duke, le groupe joue une musique pleine de panache, souvent agrémentée de vocaux délivrés par des chanteuses et chanteurs chevronnés de la scène soul britannique. L’utilisation d’une ligne de cuivres, d’une basse profonde et d’une guitare mordante procurent au groove d’Incognito un côté rétro totalement jouissif tandis que le côté jazz n’est pas oublié via l’incrustation de courts solos cuivrés percutants. Incognito est au jazz-funk ce que Chicago était jadis au rock : une machine rutilante, précise et inventive d’une terrible efficacité. On s’en convaincra à l’écoute de cet incomparable Positivity, choisi un peu subjectivement dans une discographie d’une grande constance en qualité. [ A écouter : Incognito : Talkin' Loud ] |
Ronny Smith : Raise The Roof (Skytown Records), 2020 Il ne fait aucun doute que Ronny Smith a forgé son style en écoutant George Benson qui, lui-même, avait beaucoup écouté Wes Montgomery. Mais les temps changent et les jeunes générations ont régulièrement besoin d'un nouveau héros de la guitare jazz-soul. Ronny a tout ce qu'il faut pour reprendre le rôle : une rythmique funky (dont il assure lui-même la basse, les claviers et la programmation avec l'aide d'un batteur sur un titre seulement), une approche smooth-fusion / acid-jazz directement accessible, et un phrasé fluide qui décoiffe … sans oublier une superbe guitare (une Eastman archtop sur la plupart des photos). Il y a des morceaux encore plus funky sur son dernier album intitulé Raise The Roof sorti en mai 2020, mais je n'ai trouvé que celui-ci sur YouTube. Ça permettra pour l'instant d'apprécier sa façon dynamique et enjouée de faire revivre le style Benson. [ A écouter : Ronny Smith : Raise The Roof ] |
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