La pochette du second opus d’Harmonium est emblématique du début des seventies : aquarelle aux tons pastels, papillons, lapins, fées, arc-en-ciel, fleurs fantastiques et hippies chevelus en contemplation devant une nature bucolique. En un sens, elle convient plutôt bien à décrire le folk-rock mélodieux, symphonique et parfois jazzy de ce groupe québécois originaire de Montréal. Toutefois, le revers de la médaille est que cette pochette, pour aussi attirante qu’elle soit, représente également l’archétype d’une époque et, en ce sens, enferme l’album dans un contexte temporel aujourd’hui révolu. Ce qui n’est pas juste : grâce à sa qualité aussi bien sur le plan de l’interprétation que sur celui des compositions, la musique d’Harmonium a résisté au temps et s’écoute encore aujourd’hui avec le même plaisir qu’hier. En fait il s’agit d’un des rares disques de folk-rock progressif chantés en français qui n’ait pas pris une seule ride depuis sa sortie en 1975.