Freak Out! (Rykodisc) 1966 Un premier projet complexe et dérangé. Avec ses parodies de pop music, ses dissonances, son avant-gardisme, ses effets bizarres et ses arrangements imprévisibles, Freak Out explose littéralement toutes les conventions de la musique populaire.
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Lumpy Gravy (Rykodisc) 1967 Le premier disque de Zappa sous son propre nom ne comprend que deux titres fourre-tout de 16 minutes. Grand orchestre, triturations sonores, dialogues enregistrés à l'intérieur d'un grand piano et petits bouts de chansons qui deviendront célèbres (King Kong), mais aujourd'hui, Lumpy Gravy s'écoute comme un collage plutôt indigeste.
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Cruising with Ruben & the Jets (Rykodisc) 1968 Ce quatrième album des Mothers est dédié au doo-wop, un style de R'n'R datant des années 50 dont le leader était friand. Même si toutes les chansons sont originales et infusées de quelques innovations à la Zappa, ça reste du doo-wop entre parodie et réinterprétation respectueuse. Alors, si (comme moi) vous n'aimez pas trop ce genre de musique, inutile de s'attarder !
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Hot Rats (Rykodisc) 1969 Pour ce second album sous son nom, Zappa, aidé par Jean-Luc Ponty et Ian Underwood, abandonne les délires expérimentaux et se focalise sur le jazz-rock instrumental. Alternant entre longues jam sessions (The Gumbo Variations) et compositions plus courtes et soigneusement arrangées (Peaches en Regalia), Hot Rats est un chef d'oeuvre indémodable, superbement produit et qui révèle en plus que le leader est aussi un sacré guitariste.
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Weasels Ripped My Flesh (Rykodisc) 1970 A l'instar du précédent, ce disque, postérieur à la dissolution de la première mouture des Mothers, est une compilation d'archives enregistrées de 1967 à 1969 en concert et en studio. Construit à partir de fragments musicaux à priori incompatibles mais qui s'enchaînent comme une oeuvre cohérente, il est un manifeste de la diversité des intérêts d'un artiste constamment en équilibre entre le côté expérimental de la musique et ses manifestations plus populaires.
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Fillmore East - June 1971 [Live] (Rykodisc) 1971 En concert au Fillmore, la nouvelle mouture des Mothers avec Mark Volman et Howard Kaylan (ex-Turtles) aux vocaux, Aynslay Dunbar (dr), Don Preston (claviers) et Ian Underwood (multi-instrumentiste). L'ambiance décadente est à la parodie, à la comédie et aux jeux de mots triviaux mais on y rejoue dans toute leur splendeur Little House I Used to Live In, Willie the Pimp et Peaches en Regalia.
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Just Another Band from L.A. [Live] (Rykodisc) 1972 Enregistré live en août 1971, cet album est la dernière émanation des Mothers avec Mark Volman et Howard Kaylan. Le son est meilleur qu'au Fillmore mais l'ambiance est quasiment la même. En tout cas, cet album sent la routine et confirme que cette période n'était pas la meilleure de Zappa. Un accident impromptu va y mettre fin : le malheur des uns fait parfois le bonheur des autres !
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The Grand Wazoo (Rykodisc) 1973 Ici on a carrément affaire à un big band de 21 musiciens. A l'instar de Hot Rats et de Jawa-Jawaka, The Grand Wazoo est un disque de jazz-rock comme il en existe peu : malin, irrespectueux, curieux et osé. Cette trilogie, qui doit être considérée à part dans la discographie zappaienne, enchantera ceux qui apprécient autant les valeurs du jazz orchestral et modal que celles du rock progressif novateur et expérimental.
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Apostrophe (') (Rykodisc) 1974 Plus subtil sur le plan des textes que son prédécesseur, Apotrophe ne lui rend rien musicalement et son subtil mélange de rock jazzy, de solos de guitare et de pensées absurdes est tout simplement savoureux. Jack Bruce, Jean-Luc Ponty, Aynsley Dunbar, George Duke, Ruth et Ian Underwood sont de la partie tandis que Don't Eat the Yellow Snow, Cozmik Debris et Uncle Remus sont les nouveaux incontournables du catalogue zappaien.
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One Size Fits All (Rykodisc) 1975 Finalement, Zappa se cherche un juste milieu entre ses albums plus commerciaux (Over-Nite Sensation et Apostrophe) et la fusion complexe de Roxy & Elsewhere. Cet album en est le résultat avec, d'un côté, le rock classique de San Ber'dino et de l'autre, le fabuleux rock progressif de Inca Roads. Ceux qui ne connaissent encore rien de Zappa peuvent commencer ici sans crainte d'être déçus.
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Zoot Allures (Rykodisc) 1976 A part Terry Bozzio (dr) et Ruth Underwood aux percussions, Zappa joue tous les instruments. Ce disque est plus Rock, plus basique et plus mainstream, totalement atypique dans la carrière discographique extrêmement prolifique du leader. Mais il contient aussi deux des plus grands solos de guitare jamais gravés par Zappa : Black Napkins et Zoot Allures.
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Absolutely Free (Rykodisc) 1967 Hilarant, satirique, complexe, insensé parfois jusqu'à l'absurde, ce disque expérimental malaxe dans un désordre indescriptible toutes les influences de Zappa, de Stravinsky au jazz en passant le doo-wop et un mini opéra rock (Brown Shoes Don't Make It). Certains trouveront ça génial et d'autres un peu trop tordu. Peut-être après tout que ce disque surréaliste manque un peu de direction.
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We're Only in It for the Money (Zappa) 1968 La pochette de l'édition CD de 1995 l'exprime clairement : cet album est l'antithèse du Sgt Pepper des Beatles. En 19 plages courtes, Zappa attaque le flower power et la contre-culture avec cynisme et enrobe sa diatribe dans son habituel collage de styles et d'influences. Mais cette fois il fait mouche tant la forme et le fonds coïncident dans un inextricable pot-pourri orchestré par un Zappa qui se révèle un maître des studios. Les hippies ne s'en sont jamais remis.
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Uncle Meat (Rykodisc) 1969 Second double LP après Freak Out, Uncle Meat est une oeuvre de transition. Incluant une musique pour un film qui sera fini beaucoup plus tard et une mini suite intitulée King Kong louchant vers le jazz-rock, l'album marque le point de départ de l'intérêt de Zappa pour la composition et pour une approche plus instrumentale, au détriment du message qui était au centre de ses albums précédents.
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Burnt Weeny Sandwich (Rykodisc) 1970 Retour aux Mothers avec un disque d'archives mêlant des fragments de musique dans des styles les plus divers. L'album commence et se termine par deux plages doo-wop mais au milieu, pris en sandwich, on trouvera des perles comme Little House I Used to Live In (enluminé par le piano de Ian Underwood et le violon de Sugar Cane Harris) et Holiday in Berlin qui sera réutilisé plus tard sur 200 Motels.
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Chunga's Revenge (Rykodisc) 1970 Plus commercial, plus facile et un peu vulgaire, Chunga's Revenge est généralement mal côté par les critiques et il est vrai que certains titres sont dispensables. Néanmoins, Transylvania Boogie avec sa sonorité métallique, ses influences orientales et la batterie hypnotique d'Aynsley Dunbar, le bluesy Road Ladies et le solo de guitare torturé de Chunga's Revenge comptent quand même parmi les grands moments du maître.
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200 Motels (Rykodisc) 1972 Etrange bande sonore d'un film tout aussi bizarre. Monté comme un pastiche à l'humour potache dont Volman et Kaylan (Flo et Eddie) se sont fait les chantres, 200 Motels, malgré ses orchestrations savantes, est un « melting pot » plutôt indigeste parsemé de dialogues inintéressants. La musique éparse n'est pas sans qualité mais il y a tellement d'autres albums de Zappa meilleurs que celui-ci !
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Waka/Jawaka (Rykodisc) 1972 Après avoir dissous les Mothers suite à une chute dans la fosse d'orchestre, Zappa profite de sa longue convalescence pour enregistrer deux albums de jazz-rock presque entièrement instrumentaux : Jawa-Jawaka et The Grand Wazoo. le grand moment du disque est le titre éponyme grâce à une mélodie mémorable et surtout à un arrangement orchestral dont la richesse et la densité n'occultent pas les interventions des solistes (Zappa lui-même, George Duke au piano électrique et Sal Marquez à la trompette).
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Over-Nite Sensation (Rykodisc) 1973 Grâce à ses compositions concises et accessibles, Over-nite Sensation devint le premier disque d'or du moustachu. Les textes sont toujours aussi satyriques et cyniques, que ce soit à propos de la TV (I'm the Slime) ou surtout des relations sexuelles traitées avec trivialité et (il faut bien l'avouer) un brin de stupidité (Dinah-Moe Humm). Mais question musique, avec des formats comme Montana ou Camarillo Brillo, il n'y a rien à redire !
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Roxy & Elsewhere [Live] (Rykodisc) 1974 Après deux albums en studio accessibles pour ne pas dire commerciaux, Zappa lâche ce double LP, enregistré le 10 décembre 1973 au Roxy d'Hollywood, qui renoue avec une musique plus complexe dans la lignée de ses albums de fusion que furent Hot Rats, Waka/Jawaka (Hot Rats II) et The Grand Wazoo. Ce concert est un témoignage unique de l'univers complexe d'un musicien atypique qui avait choisi ce jour là d'évoluer aux confins du jazz-rock.
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Bongo Fury [Live] (Rykodisc) 1975 Enregistré (en partie) live à Austin en 1975, cet album réunit, pour la première fois depuis Hot Rats, Frank Zappa et le fameux Captain Beefheart. L'album est plus Rock mais conserve quand même quelques aspects fusionnels. La guitare de Zappa est au top sur Advance Romance, Muffin Man est devenu un classique et on se délectera sur les parties en concert de la frappe tentaculaire du batteur virtuose Terry Bozzio (futur partenaire de Tony Levin).
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Zappa in New York [Live] (Rykodisc) 1978 Enregistré au Palladium de NYC en décembre 1976 et mis au frigo pendant deux ans par le label Warner Bros pour des paroles offensantes (Punky's Whips retiré du double LP original), cet album revisite quelques titres célèbres comme I'm the Slime, Cruising for Burgers, The Torture Never Stops ou Sofa. Le big band est de première force avec même les frères Brecker (Michael et Randy) dans la section de cuivres. En fin de compte, un bon "live" pour conclure en beauté cette première décennie zappaienne.
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