The Aerosol Grey Machine (Fontana/Mercury) 1969 Déjà sombre et bizarre, ce premier essai est aussi plus acoustique et influencé par le psychédélisme en vogue à la fin des 60's. On y entend quelques prémices (aquarian, Octopus) annonçant les chefs d'oeuvre progressifs qui viendront plus tard mais cet album, qui est davantage une réalisation de Peter Hammill qu'un effort de groupe, est trop hétérogène et indique que VDGG n'a pas encore trouvé son style.
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H to He, Who Am the Only One (Charisma) 1970 Ecoutez Killer : son riff magique, la voix sombre et dramatique de Peter Hammill, les nappes d'orgue ondulantes de Hugh Banton, les enluminures du saxophoniste et flûtiste David Jackson, le jeu de batterie souple et efficace de Guy Evans, et un texte allégorique bien écrit à propos d'une histoire de poisson tueur rongé par la solitude. Tout est à l'avenant sur H To He, chef d'oeuvre unique d'un groupe vraiment à part dans le petit monde du rock progressif.
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Godbluff (Charisma) 1975 Après une tournée difficile dans une Italie dominée par les Brigades Rouges suivie d'un break de plus de 2 ans, VDGG se reforme et produit ce LP de 4 titres (35' seulement) moins complexe que Pawn Hearts et plus sobre aussi au niveau instrumental sans parler de l'austère pochette noire. Par contre, l'atmosphère est toujours sombre et mystique, l'approche agressive et les mélodies intrigantes. Avec Godbluff, VDGG gagne en cohésion sans renier pour autant la profonde originalité de son style.
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Still Life (Charisma) 1976 Avec deux titres enregistrés pendant les sessions Godbluff, Still Life paraît dans la foulée de son prédécesseur dont il ne se distingue pas beaucoup. VDGG ajoute seulement quelques titres mémorables à son riche catalogue comme Pilgrims, My Room, La Rossa et surtout le splendide et épique Childlike Faith In Childhood's End qui compte parmi les meilleurs morceaux jamais écrits par Peter Hammill.
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Maida Vale (The BBC Radio One Sessions) (Strange Fruit) 1971-1976 Dans les années 60 et 70, VDG n'a enregistré qu'un seul "live" officiel (Vital) et ce n'est pas la version du groupe la plus intéressante. Dès lors, cette compilation qui regroupe des enregistrements réalisés live en studio pour la BBC en 1971 (Darkness et Man-Erg), 1972 (Scorched Earth, Sleepwalkers, Still Life et La Rossa) et 1976 (When She Comes et Masks), est appréciable. D'autant plus que le son est correct et la musique beaucoup plus abordable que celle de Vital.
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Vital [Live] (Charisma) 1978 Ce double LP de 10 titres présente la dernière mouture du groupe plus un violoncelliste en concert. Des classiques comme Still Life, A Plague Of Lighthouse Keepers, Sleepwalkers et Pioneers Over C sont réarrangés pour le nouveau line-up mais le son sursaturé, la guitare suramplifiée et le mixage approximatif ne rendent pas vraiment justice aux ambiances mystérieuses de VDG. Reste le côté ténébreux et rageur de Peter Hammill ici presque autant punk que progressif.
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Present [2 CD] (Virgin/EMI) 2005 27 ans après leur dernière séparation, retour en forme du groupe garanti d'origine (même le nom est reconstitué). Le 1er CD se présente comme une oeuvre abrasive et moderne en prise avec son époque - Boleas Panic et Nutter Alert comptent parmi leurs plus belles réussites - et seul Every Bloody Emperor s'encadre musicalement dans les ambiances d'autrefois. Mais fallait-il vraiment ajouter un second compact qui n'est composé que d'improvisations apparemment sans ligne directrice ?
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Trisector (Virgin/EMI) 2008 Premier album enregistré en trio sans le saxophoniste David Jackson, Trisector se replie par nécessité sur l'orgue Hammond de Hugh Banton. Le répertoire est diversifié, hétérogène dirons les mauvaises langues, incluant même un titre de rock quasi punk (Drop Dead). Mais le morceau épique Over The Hill prouve que Hammill et ce qui reste de son équipe ont la toujours la clé des grandes compositions progressistes et hypnotiques.
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Alt (Esoteric Antenna / Cherry Red) 2012 Ce disque atypique ressemble au second CD de Present : il ne comprend que des instrumentaux improvisés par le trio à priori sans construction préalable. Alt est une oeuvre à part, différente du VDGG tel qu'on le connaît. Complaisance, envie de faire autre chose ... Difficile de savoir ce qui a motivé le groupe à sortir cet album anecdotique après l'excellent A Grounding In Numbers qui les avait remis en piste.
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The Least We Can Do Is Wave To Each Other (Charisma) 1970 Première apparition d'un personnage clé du style VDGG : David Jackson aux saxophones et à la flûte. Lui et Hugh Banton à l'orgue définissent le son gothique et symphonique du groupe dominé par la voix singulièrement expressive de Peter Hammill. De la ballade mélancolique qu'est Refugees à un titre épique comme White Hammer à propos de l'inquisition espagnole, la musique contrastée et dramatique met en valeur les histoires mystico-scientiques imaginées par le chanteur.
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Pawn Hearts (Charisma) 1971 Mis en valeur par une superbe double pochette dessinée par Paul Whitehead, cet album complexe qui ne comprend que 3 titres est le disque de la maturité, généralement considéré par les fans comme leur chef d'oeuvre. Dynamique, sombre, intense, intelligent, agressif et hanté par une voix mélodramatique, Pawn Hearts est un must pour les amateurs de longs voyages progressifs même si, en fin de compte, H To He ou Still Life s'écoutent mieux aujourd'hui que cette musique innovante mais parfois un peu erratique.
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Godbluff Live 1975 [DVD] (Classic Rock Productions) 1972 / 1975 VDGG interprète l'intégralité de Godbluff en concert au Palais des Expositions de Charleroi (Belgique) en Septembre 1975 et vu les standards de l'époque, la vidéo est correcte même si la caméra s'attarde trop sur les visages filmés en gros plan. En plus, on trouvera aussi sur ce DVD une version de The Plague Of Lighthouse Keepers (Pawn Hearts) enregistrée le 21 mars 1972, live en studio, pour la télévision belge. Le peu de documents montrant VDGG en concert rend cette production quasi indispensable.
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World Record (Charisma) 1976 World Record reflète les tensions croissantes entre le claviériste Hugh Banton et Peter Hammill qui conduiront le groupe à se séparer une nouvelle fois. Wondering est un hymne grandiose et symphonique qui sera édité en 45 tours (le troisième après Refugees et Theme One). Par contre, Meurglys III, qui inclut une section reggae, est trop long et révèle surtout que Hammill est tout sauf un grand guitariste. Du coup, ce LP marque un recul par rapport aux disques précédents.
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The Quiet Zone/The Pleasure Dome (Charisma) 1977 Grande lessive pour VDGG : Hugh Banton disparaît en même temps que le mot Generator. Nick Potter reprend sa basse et Graham Smith s'ajoute au violon. Peter Hammill garde le plein contrôle tandis que David Jackson est relégué au rôle d'invité sur quelques titres. Les chansons sont plus courtes et tournent parfois à la simple ballade mais le répertoire reste globalement innovant même si l'on regrette déjà les interactions entre le saxophone et l'orgue houleux de Banton.
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Time Vaults (CD Demi-Monde/Spalax) 1985/1993 Sorti confidentiellement dans les 80's et réédité ensuite à plusieurs reprises, Time Vaults est une compilation de titres inédits enregistrés entre 1971 et 1975, donc entre VDGG première et seconde génération. Les chansons, pour la plupart assez courtes, sont des ébauches et elles auraient pu avoir un certain impact si elles avaient été dotées d'une production digne de ce nom. Ce n'est pas le cas et mieux aurait valu laisser ces démos inachevées dans la cave obscure d'où on les a extraites.
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Real Time [Live] (FIE) 2005 Enregistré en concert au Royal Festival Hall de Londres le 6 mai 2005, ce double CD revisite les grands moments de l'histoire du groupe (Undercover Man, Refugees, Lemmings, Darkness, Killer...). Oubliés les cheveux gris et la crise cardiaque de Hammill, enterrés les désaccords d'autrefois : Hammill, Banton, Evans et Jackson sont de retour et, comme preuve d'une vraie résurrection, ils ont enfin délivré le grand album live que tout le monde attendait.
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A Grounding In Numbers (Esoteric Records) 2011 Ce disque remet les pendules à l’heure avec un trio de vétérans revitaminés qui retrouvent le goût de l’exploration plutôt que de s’interroger sur ce qui pourrait bien faire oublier l’absence de leur illustre saxophoniste. Plus homogène, plus dense, plus sophistiqué et plus expérimental, VDGG défriche à nouveau en terre inconnue, faisant honneur à sa philosophie unique. 35 années après Still Life, A Grounding In Numbers est un nouveau classique du groupe.
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Do Not Disturb (Esoteric Antenna) 2016 Incapable d'émuler la puissance de ses premières productions après le départ de D. Jackson en 2007, VDGG a redéfini sa stratégie. En plus de jouer sur les variations de tempo et d'ambiance, le trio a raccourci ses chansons et élargi sa palette instrumentale pour épicer davantage les textures. Le résultat est probant et, même si l'on reste bien loin des pièces sombres des 70's, la musique de VDGG est encore excentrique et dérangeante. C'est juste qu'ici et là, on sent la fatigue peser sur ces vétérans qui ont beaucoup donné.
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