Spécialisé dans les illustrations surréalistes évoquant des univers sombres et torturés, Travis Smith compose ses œuvres sur un Macintosh à partir de photographies colorisées et manipulées à l’aide du logiciel Photoshop. Cet art digitalisé, apparu pour la première fois en 1996 sur le livret de l’album Bleeding de Psychotic Waltz, s’est vite répandu comme une traînée de poudre chez les amateurs comme les professionnels et sa vision illustre désormais les pochettes d’innombrables compacts de Métal dont les plus célèbres ont pour nom : Demons & Wizards, Iced Earth, Opeth, Nevermore, Testament ou Deadsoul Tribe. On apprécie particulièrement la mise en relief des compositions par l'utilisation de fonds contrastés qui semblent avoir été composés avec du sable. La lumière, bien que présente, passe difficilement et les contours sont assombris, isolant les personnages ou les choses dans le silence. Tels les antiques tableaux des chamans indiens attendant d'être dispersés, chaque image apparaît comme un lambeau de réalité déformée que l'esprit troublé effacera bientôt d'un revers rageur au profit d'un autre bien plus inquiétant. Les livrets de Out Of Myself et de Second Life Syndrome du groupe polonais Riverside ne s’écartent pas des thèmes qui constituent l’essentiel de sa production : rêves, chimères, fantasmes, cauchemars. L’image parvient cette fois encore à s’insinuer au cœur de la musique et à retranscrire habilement le monde intérieur perturbé du protagoniste. Un monde peuplé de frayeurs, de solitude et de ténèbres : I can’t take anymore, I can’t breathe, I’m sick of this goddamn darkness …. Le site de Travis Smith : Seempieces |