Afrique du Sud : Abstract Truth Silver Trees (EMI / Mason) - 1970 / 2005 Silver Trees a été enregistré en 1970 par l'un des rares groupes de progressif sud-africains : Abstract Truth. Leur musique qu'on peut qualifier de prog psychédélique fait parfois penser à celle de Traffic et à son groove dominé par l'orgue Hammond. Le folk n'est non plus totalement absent (Moving Away et son clavecin ou le rhythme sud-africain de Pollution) mais l'instrument clé de ce quintet est le saxophone de Sean Bergin, ici très présent, qui donne un côté jazzy ou même expérimental à la plupart des compositions. A redécouvrir en même temps que leur second album (Totum, 1971) réédités ensemble en 2005 sur un compact unique! |
Arménie : Oaksenham The Conquest Of The Pacific (Musea) - 2006 Fondé en 1991, ce sextet arménien comprenant un flûtiste et un violoniste en plus des instruments rock (guitare, claviers, basse et batterie) a été fortement marqué par l'approche éclectique de Gentle Giant dont ils reprennent ici deux titres arrangés d'une façon très personnelle (Talybont et On Reflection). Conglomérat de genres qui va du folk au rock en passant par le classique, leur musique instrumentale, vivante et fraîche, ravira ceux qui regrettent la disparition de ces groupes pionniers que furent Gryphon ou le précité Gentle Giant. |
Bahrein : Osiris Visions From The Past (Musea) - 2007 Osiris est probablement le seul groupe de rock progressif originaire de la péninsule arabique et il existe depuis 1981. Basé sur un concept vantant un Bahrein traditionnel par rapport à ce qu'est devenu l'Emirat aujourd'hui, ce disque est somptueux. La musique, que l'on pourrait comparer à du Camel (qui intégra souvent des influences orientales), est poétique, aérienne, mélodieuse et colorée par les rythmes du désert, ce qui lui procure évidemment toute sa spécificité. |
Chili : La Desooorden Ciudad De Papel (Indépendant) - 2005 Formé en 1994 à Valdivia (Chili), La Desooorden joue un rock progressif moderne et kaléidoscopique qui emprunte aussi bien au folklore qu'à un métal progressif sombre et menaçant tel que le pratiquent occasionnellement Tool, The Mars Volta ou Anekdoten. Accompagnant des textes (chantés en espagnol) dénonçant les méfaits environnementaux résultant de l'installation d'une usine de cellulose dans leur ville natale, cette musique originale et sophistiquée, parfois agressive et parfois atmosphérique, mérite absolument d'être entendue. Recommandé. |
Finlande : Hidria Spacefolk Symetria (Next Big Thing) - 2007 Originaire de Lohja en Finlande, ce quintet joue un space-rock heavy qui trouve ses racines chez Ozric Tentacles et plus loin chez Hawkwind. Synthés et guitares se réservent comme il se doit d'emmener le vaisseau au centre de la galaxie même si des trompette, trombone, violoncelle, accordéon et harmonium sont invités au fil des plages à agrémenter les textures. Cette production soignée qui trouvera aisément sa place à côté des meilleurs opus des groupes précités, est évidemment conseillée aux astronautes insomniaques. |
Grèce : Fragile Vastness A Tribute To Life (Sleaszy Rider) - 2006 Un des rares groupes progressifs modernes issus de Grèce, Fragile Vastness a réalisé un double album ambitieux racontant le dernier voyage initiatique autour du monde d'un homme atteint du cancer. Leur style est un métal progressif dans le genre Fates Warning, Ayreon ou Pain Of Salvation mais coloré au fil des plages par des influences world en relation avec les endroits visités par le protagoniste du récit. Cette excellente réalisation mériterait une nouvelle édition internationale moins confidentielle que la première. |
Islande : Sigur Ros Takk... (Geffen) - 2005 A l'instar d'un Porcupine Tree, Sigur Ross est un groupe qui a amené le rock progressif dans le XXIème siècle. Avec des voix utilisées comme des instruments, un langage imaginaire, un xylophone, des couches harmoniques empilées, des orchestrations glorieuses et des mélodies mélancoliques, cette musique est osée, fascinante, mystérieuse, d'une indicible beauté et résolument tournée vers l'avenir. De cette oeuvre indescriptible, tout au plus peut-on écrire qu'elle évoque les paysages désolés de son Islande natale. |
Japon : KBB Four Corner's Sky (Poseidon / Musea) - 2003 Ce second album du groupe japonais KBB, fondé en 1992, est dominé par le violon de Akihisa Tsuboy, principal compositeur de ce quartet comprenant claviers, basse et batterie. Violon oblige, on aurait tendance à décrire ce subtil mélange de jazz-rock et de progressif en se référant soit à Mahavishnu Orchestra, soit à U.K. Ca ne rendrait pas tout à fait justice à cette musique complexe et extrêmement variée qui intéressera au plus haut point les amateurs de fusion instrumentale. KBB mérite sa place au soleil levant. |
Mexique : Elfonia This Sonic Landscape (The Note Garden) - 2005 Ce qui frappe d'abord, c'est la voix élégiaque de la chanteuse Marcela Bovio plus connue pour sa participation au projet Stream Of Passion d'Arjen Lucassen (par ailleurs ici invité à poser sa guitare sur le titre Camaleon). Mais son band à elle ne manque pas non plus d'atouts : mélange de prog symphonique et de puissance mélodique avec un zeste de fusion, la musique de Sefonia enrobe à merveille l'une des plus belles voix du rock actuel. |
Portugal : Project Creation Dawn On Pyther (ProgRock Records) - 2007 Dawn On Pyther appartient à une saga de science-fiction répartie sur plusieurs albums. Son créateur Hugo Flores est au Portugal ce qu'Aryen Lucassen est aux Pays-Bas : un excellent guitariste, multi-instrumentiste, orchestrateur et compositeur dont le style n'est d'ailleurs pas si éloigné de celui d'Ayreon. Aidé par de multiples invités et la voix superbe de la chanteuse Zara Quiroga, Flores a réalisé un petit bijou indispensable à tout amateur de rock progressif métallique et mélodique. |
Tasmanie : The Third Ending The Third Ending (ProgRock Records) - 2006 Edité par un label californien, ce quartet tasmanien fondé en 2002 aborde des styles variés qui vont de la ballade acoustique au métal progressif. Cette musique extrêmement bien écrite et interprétée fait la part belle au guitariste Andrew Curtis dont on appréciera les solos ravageurs. Pour fixer les idées, disons que les groupes le plus proches qui me viennent à l'esprit sont Dream Theater, Spock's Beard au temps de Neal Morse et, sur Back Home, le Porcupine Tree de Deadwing. On y entend la même alternance entre passages doux et violents tandis que Nick Storr chante dans un style qui rappelle Steven Wilson. |
Ukraine : Vitalij Kuprij Glacial Inferno & Revenge (Lion Music) - 2007 Pianiste et compositeur, l'Ukrainien Vitalij Kuprij commença sa carrière dans la musique classique. Son forage dans le monde du rock ressemble globalement à l'approche d'un Yngwie Malmsteen dont il a d'ailleurs emprunté la section rythmique tout en s'associant également avec le chanteur Joe Lynn Turner sur l'album Revenge. Cette musique puissante et mélodique, boostée par un pianiste virtuose, comblera surtout les amateurs de rock heavy néo-classique bourré de triples croches et autres extravagances. |
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Argentine : Nexus Perpetuum Karma (Record Runner) - 2006 Situé quelque part entre le néo-prog des années 80 et 90 et le rock progressif classique des seventies, ce groupe argentin a tout compris. Le duo, composé du guitariste Carlos Lucena et de Lalo Huber à l'orgue Hammond et autres claviers, est enthousiasmant, le chant en espagnol de Carlos Lucena attrayant et les trois compositions épiques de 15 minutes fort joliment agencées. Si vous appréciez des groupes comme IQ, Pendagon, Marillion, Genesis ou ELP, cet album vous est tout spécialement réservé. A écouter aussi : leur second opus, Metanoia, qui date de 2001. |
Australie : Gavin O'Loghlen The Poet And The Priest (Locrian Records) - 2007 Ces chansons font indéniablement penser aux premiers albums de Marillon ou de Fish. Outre le fait que l'un des titres s'appelle Jesters, l'usage empilé des claviers (Moog, orgue Hammond, Prophets et autres mellotrons) rappelle le néo-prog des années 80 tandis que le concept autobiographique traite de la créativité et des dépressions de l'enfance (un thème cher à Fish). En dépit d'une batterie binaire et parfois synthétique, la voix profonde de Gavin O'Loghlen qui prend aussi en charge tous les instruments, les mélodies accrocheuses, la qualité des orchestrations et la production haut de gamme rendent cet album du bout du monde plutôt attrayant. |
Brésil : Tesis Arsis Estado De Alerta Maximo (AGBR) - 2005 Tesis Arsis est le projet d'Anderson Rodrigues qui s'est chargé de tous les instruments. Excellent guitariste et claviériste, Rodrigues a les capacités de peupler ses 5 longues suites (toutes au-delà de 10' et une de 22') dont beaucoup d'éléments rappellent les groupes classiques des 70's comme Genesis, Yes ou Eloy et, dans une moindre mesure, Tangerine Dream. Dommage que les percussions électroniques manquent de consistance car cet album entièrement instrumental affiche par ailleurs beaucoup de qualités. |
Cuba : Anima Mundi Jagannath Orbit (Musea) - 2008 Fondé en 1996 et auteur d'un premier disque en 2001 (Septentrion), ce groupe originaire de La Havane produit une musique progressive symphonique influencée par des ensembles classiques tels que Yes ou plus modernes comme les Flower Kings. Nourri de superbes solos de guitares (Roberto Díaz) et de claviers (Virgina Peraza ), les titres épiques comme We Are The Light et Rhythm Of The Spheres sont époustouflants. Etonnant de la part de musiciens oeuvrant dans un environnement globalement hostile aux valeurs non identitaires. |
Ghana : Osibisa Osibisa (MCA / Decca) - 1971 En s’associant à trois musiciens caribéens et à un Nigérian, les trois membres ghanéens d’Osibisa ont créé une musique hybride qui rappelle à la fois l’Afrique, les Caraïbes et l’Amérique Latine tout en étant aussi une fusion progressiste de rock, de jazz et de rhythm and blues. Normal dès lors que le design des pochettes des premiers albums, devenus cultes, a été confié aux artistes visionnaires que sont Mati Klarwein (Bitches Brew, Abraxas) ou, comme ici, Roger Dean (Yes) |
Indonésie : Simak Dialog Demi Masa (Moonjune) - 2009 Basé à Jakarta, Simak Dialog joue de la fusion douce teintée par le folklore de l'Indonésie. Les improvisations de guitares (Tohpati Ario Hutomo) et de piano (Riza Arshad), acoustiques ou électriques (Fender Rhodes), se déroulent ainsi sur des rythmes conçus sans batterie sur des instruments traditionnels d'origine javanaise (essentiellement des kendang, tambours à deux faces dont la sonorité évoque celle des congas latins). Aérien mais dynamique avec un zeste d'exotisme, Demi Masa ravira les amateurs d'un jazz-rock cool et mélodique faisant la part belle aux longues improvisations hypnotiques. |
Israël : Sympozion Kundabuffer (Unicorn) - 2006 Formé à Tel Avis en 2000, ce jeune combo israélien joue une musique provocante, essentiellement instrumentale et inspirée aussi bien par les expériences du RIO (Rock In Opposition) que par le style jazzy connu sous le nom de « Rock de Canterbury ». Arik Hayat (claviers) et Elad Abraham (guitares) ont composé et interprètent avec beaucoup de technique des pièces qui restent accessibles par leurs mélodies soignées tandis que la flûte de Ilan Salem en invité enlumine 3 des 8 titres. Voilà un groupe qui n'a pas froid aux yeux ! |
Malte : Different Strings ...It's Only The Beginning (Indépendant) - 2007 Different Strings est le projet de Chris Mallia qui a pris en charge tous les instruments, le chant ayant été confié à Alan Mayo. A mi-chemin entre une pop progressive et un néo-prog à la Marillon, Chris Mallia compose des chansons accessibles même s'il lui arrive de loucher aussi vers un rock plus radical. Le disque étant une démo, la musique souffre énormément d'une production déficiente. Mallia reviendra en 2012 avec un second disque intitulé The Sounds Of Silence Part 1 qui, dans le même style, est à la fois plus ambitieux et mieux produit. En ce qui me concerne, les deux valent bien une écoute. |
Nouvelle Zélande : The Phoenix Foundation Pegasus (FMR) - 2005 Originaire de Wellington, donc coupé du monde, ce groupe joue une musique qui ne se laisse pas facilement cadrer. Relaxante, entre pop-rock alternatif et ambient, elle touche aussi au folk, à la country mais peut également déraper dans des solos imprévisibles de guitare saturée : l'instrumental Hitchcock dont le nom va comme un gant à cette musique pour film noir parano. D'ailleurs, l'album entier est une bande sonore pour un film imaginaire. Culte ! |
Russie : The Gourishankar 2nd Hands (Unicorn) - 2007 Originaire des Monts de l'Oural dans l'est de la Russie, ce quartet (chant, guitare, claviers et batterie) produit une musique sophistiquée, chantée en anglais, résolument progressive et teintée d'électronique, ce qui lui donne des textures très particulières. Les titres épiques avec leurs multiples changements de cap sont certes ancrés dans la tradition du rock progressif classique mais leur traitement est plutôt original d'autant plus que l'on y intègre volontiers une part de métal. Voilà pourquoi cette musique évoque en fin de compte le groupe canadien Rush. |
Tunisie : Myrath Tales Of The Sands (XIII Bis) - 2011 Les Tunisiens de Myrath ont tout de suite trouvé la bonne formule : un métal progressif clair et puissant à la Symphony X, parsemé d’influences orientales qui évoquent, comme le suggèrent les titres de leurs albums, les mystères du désert. Malek Ben Arbia est étourdissant à la guitare mais c'est le groupe dans son ensemble qui impose un style unique immédiatement reconnaissable. Ces contes des sables sont à la fois envoûtants et dangereux. |
Vénézuela : iX Ora Pro Nobis (Musea) - 2007 Ce groupe vénézuélien doit beaucoup à son leader Giuglio Cesare Della Noce, compositeur et claviériste, qui semble avoir une vaste culture de tous les styles que l'on regroupe sous le nom de progressif. Sa musique ressemble en effet à un collage de genres (symphonique, fusion, classique, ambient, expérimental, flamenco, latin,...) qui se succèdent au sein d'une même composition, ce qui ne rend pas l'écoute de son disque facile. Toutefois, la production et le mixage grandioses font passer le breuvage et donnent même envie de revenir y goûter. |
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